L’école de la Friche la Belle de mai ne verra pas le jour
Lancée en 2017, l'idée d'installer une école dans l'enceinte de la Friche la Belle de Mai est aujourd'hui définitivement abandonnée. Le projet a rencontré au fil des années de nombreux obstacles.
La Friche la Belle de Mai en 2015. (Photo : BG)
Une école primaire à deux pas d’une salle de concert, d’une librairie et de nombreuses expositions. Ce projet rêvé d’une école dans l’enceinte de la Friche la Belle de mai est finalement abandonné. Une délibération du conseil municipal de ce vendredi 17 décembre prévoit l’abandon de la construction de l’établissement.
L’objectif affiché dès 2017 était celui d'”un laboratoire pédagogique qui utilise pleinement les spécificités de la Friche”, expliquait au Monde Alain Arnaudet, l’ancien directeur général de ce lieu de création artistique. Au fil des années, tout ne s’est pas déroulé comme prévu et plusieurs complications ont fini par décourager ses initiateurs. Pour l’actuel directeur du lieu Alban Corbier-Labasse, arrivé à l’été 2021, cette idée d’une école en “porosité avec le lieu” ne convainc plus les équipes et les résidents. Le 5 octobre 2021, le conseil d’administration, composé de représentants des collectivités, des collèges de proximité et des artistes résidents, a voté l’abandon du projet. “En 4 ans les femmes et les hommes ont changé. Quand je suis arrivé j’ai fait le tour des équipes, on est tous tombés d’accord sur le fait qu’aujourd’hui il y avait moins d’enthousiasme et de motivation“, détaille-t-il. Il évoque par exemple les inquiétudes des artistes résidents sur les nuisances sonores qu’aurait provoqué la cour de récréation à proximité des studios d’enregistrement ou encore la disparition de la salle Seita, nécessaire à la construction du groupe scolaire.
Obstacles en cascade
C’est aussi un imbroglio juridique qui a mis un coup de frein à ce projet. En août 2020, dans son contrôle de la légalité, le préfet a retoqué la délibération prise le 27 janvier 2020 par la mairie de Marseille, époque Gaudin. Le document approuvait alors le bail avec la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) de la Friche. La mairie aurait ainsi été locataire de la Friche pour installer une école – équipement public qui relève de sa compétence – sur son terrain. Mais la délibération ne faisait pas état d’une mise en concurrence pour la construction des locaux, confiée d’emblée à la Friche. Dans un article de Marsactu, la nouvelle majorité, héritière de ce casse-tête juridique, ne semblait pas non plus se satisfaire de ce montage. De fait, elle n’aurait pas eu totalement la main sur cet établissement public.
L’idée de cette école intégrée dans le lieu culturel a très tôt suscité des controverses. Pour un connaisseur du dossier, le projet n’aurait pas été pensé “en intégration dans le quartier“. Les enfants auraient dû, par exemple, traverser toute la Friche pour y accéder, alors qu’un accès par l’arrière, via la rue Françoise-Simon aurait été plus logique.
Autre enjeu majeur, la question de la carte scolaire. L’école prévoyait 9 classes et aurait pu contribuer, même maigrement, au désengorgement du quartier. Cependant, les parents qui travaillent au sein du vaste centre culturel vivant ailleurs dans Marseille auraient aussi pu obtenir des dérogations pour y inscrire leur progéniture, avec “un risque de non-mixité“, poursuit la même source. Créant une inégalité frappante au vu de l’état des écoles du quartier, dont plusieurs figurent dans les chantiers prioritaires du plan de rénovation de la Ville de Marseille. L’initiative a pu donc être vue comme inadaptée à ce secteur où la pression démographique est par ailleurs très forte. À ce stade, le projet d’une école dans les environs de la Friche, hors de ses murs, est toujours dans les tuyaux.
Commentaires
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Dommage, un projet précurseur qui aurait eu le mérite de faire bouger les lignes de l’école traditionnelle.
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Sûr qu’une école pour enfants d’artistes payée par des fonds publics, ça ressemble pas à ce que projetait Jules Ferry.
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Fausse bonne idée.
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Le terme de laboratoire est mal choisi : on parle d’éducation et d’enfants ! Il l’était déjà -mal choisi- au moment du projet de logement social participatif. Dans un laboratoire, on tente des choses mais ça foire souvent. Et le nouveau parking Vinci, est-ce un laboratoire de la ville néolibérale ?
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D’après l’élu en charge du plan école et du bâti scolaire, l’espace va être dédié à « un tiers-lieu culturel ??« , encore un projet foireux en gestation : formation des artistes, des enseignants (!), accueil / demi-journée des enfants ( pourquoi pas dit-il ), il envisage de dépenser de l’argent pour ?!
Et tout cela avec les 150 millions octroyés / par l’Etat pour nos écoles.
À vous de juger.
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ben non puisque cette école ne verra jamais le jour
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Dans le plan école ,j’attends avec impatiente la mise en place de la structure à la fois sur le plan humain et sur le plan matériel.Où ces gens vont êtres logês?Sous Gaudin la maison diamantée en avait fait les frais, aujourd’hui quoi?
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Quels gens ? Cela fait belle lurette que les personnels des écoles ne sont plus logés.
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euh…il y en a encore pas mal des profs des écoles et du personnel logés……
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Zumbi, je ne suis pas certain que la référence à Ferry soit pertinente, vu que son projet visait surtout à former des futurs patriotes pour la grande guerre qui s’annonçait. Qu’on fasse encore référence à Ferry plus d’un siècle après montré bien que l’école financée par des fonds publics justement doit se réinventer.
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Ruedelapaixmarcelpaul ,vous êtes à côté du sens de mon interrogation,je ne vous parle pas de logements de fonctions,mais de nouveaux bureaux destinés aux fonctionnaires en charge de ce dossier.
Pour ce chantier de grande ampleur,il va falloir des bureaux de même pour que nos élites locales travaillent dans des conditions optimales.
Fait ce qu’il faut.
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