On a comparé les programmes des trois principaux candidats aux régionales
À quelques jours du premier tour des régionales, Marsactu se penche sur les programmes de Jean-Laurent Félizia (Rassemblement Ecologique et Social), Renaud Muselier (LR) et Thierry Mariani (RN). Petit tour d'horizon des lignes de fracture et des traits d'union entre ces trois projets pour la région PACA.
Jean-Laurent Félizia (photo : Emilio Guzman), Renaud Muselier et Thierry Mariani (photos : Jean-Marie Leforestier)
Les élections régionales se tiendront les 20 et 27 juin avec, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans les premiers rôles Jean-Laurent Félizia (Rassemblement écologique et social), Thierry Mariani (Rassemblement national) et Renaud Muselier (Les Républicains). Au-delà des tambouilles internes et des coups politiques, voici concrètement ce qui distingue – ou rassemble – ces trois projets pour la région.
Pour rappel, les principales compétences de la région concernent les transports, l’enseignement, la formation, l’économie, l’environnement et l’aménagement du territoire. Bien qu’elles soient parfois au centre des campagnes de certains candidats, nous laisserons donc de côté les questions de sécurité.
Privatisation des TER : statu quo à droite, itinéraire bis à gauche
Premier poste de dépense des régions, les transports représentaient 24,4 % de leur budget en 2018 selon Régions de France. En PACA, la fin du monopole de la SNCF sur les lignes de trains express régionaux (TER) doit intervenir durant l’été – une première en France.
Renaud Muselier n’entend pas revenir sur cette ouverture à la concurrence en cas de réélection. Le président sortant estime que cette dernière devrait permettre de baisser les coûts et d’améliorer la qualité du service, notamment sur les lignes de Marseille-Briançon et Marseille-Toulon-Nice. En 2015, la région PACA se distinguait par un taux de retard des trains de 17,5 %, le double de la moyenne nationale selon la SNCF. Ce taux n’est désormais plus que de 7,4 %. Le RN, lui, dit “ne pas être dogmatique” sur la question de la privatisation. Jean-Laurent Félizia est le seul à s’y opposer fermement, et à vouloir revenir à “une offre de TER similaire à celle de 2015”. Si le candidat évoque le chiffre de “150 TER quotidiens en moins durant le mandat de la droite”, la baisse du nombre de TER en circulation est toutefois difficile à prouver, du fait du contexte sanitaire particulier et des aléas liés aux mouvements sociaux. Selon l’autorité de régulation des transports, avec 2,9 gares pour 100 000 habitants, la région PACA est en tout cas la moins bien dotée de France.
Construire de nouveaux lycées, oui mais où ?
La région PACA gère aujourd’hui 195 lycées. Mais selon l’Insee, elle doit se préparer à accueillir 6200 lycéens supplémentaires à l’horizon 2031. Plusieurs établissements, notamment à Aix, sont déjà arrivés à saturation. Les têtes de listes sont unanimes sur la nécessité de construire de nouveaux établissements : six pour Jean-Laurent Félizia, entre trois et six pour Renaud Muselier, tandis que Thierry Mariani mentionne des “études de construction” pour au moins deux lycées.
Mais les candidats ne s’accordent pas sur la localisation de ces lycées. La liste LR se concentre sur les Bouches-du-Rhône et le Var, où les effectifs devraient augmenter le plus selon l’Insee. Quatre lycées ayant été construits dans les Bouches-du-Rhône ces six dernières années, la liste RN préfère viser le Var, le Vaucluse et les Alpes-Maritimes. Le Rassemblement écologique et social promet de son côté un nouveau lycée par département, bien qu’une baisse des effectifs soit anticipée dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes.
Le développement de l’apprentissage fait consensus
La région est aussi le premier financeur des formations, notamment destinées aux jeunes. Pour les candidats, développer la formation professionnelle permettrait de réduire le taux de chômage. Celui des 15-24 ans atteint 22,3 % en région PACA, contre 12,3 % en moyenne en France.
Les candidats se rejoignent sur la nécessité de cibler des filières spécifiques. Thierry Mariani propose un audit des organismes de formation, “qui devront rendre publics leurs résultats et prioriser les formations dans les emplois non-pourvus”. Le candidat RN brandit le chiffre de “20 000 postes non pourvus dans la région”, reprenant l’estimation faite par l’observatoire régional des métiers en 2016. Parmi les filières en tension, on trouve la restauration, la santé, le BTP et l’informatique. Ces emplois non pourvus ne représentent cependant que 0,01 % des 1,9 million d’emplois dans la région. Malgré la récurrence de ce thème de campagne, les effets concrets de l’apprentissage sur l’emploi restent difficilement mesurables. Au-delà de ces filières, Renaud Muselier et Jean-Laurent Félizia souhaitent aussi favoriser les métiers de l’environnement. À travers la création d’un campus dédié pour le premier, et par le financement de 100 000 emplois dans la transition écologique et l’économie sociale et solidaire pour le second.
Les petites entreprises locales au cœur des programmes économiques
Les dépenses des régions pour le développement économique ont augmenté de 37 % entre 2008 et 2018, faisant de cette collectivité un véritable chef de file de l’investissement. Dans la période de crise actuelle, les candidats mettent tous en avant le soutien aux entreprises en difficulté. Un fonds d’intervention pour les entreprises régionales (FIER) d’environ 50 millions d’euros annuels y participe, mais en un an seul 0,25 % des entreprises – soit 177 structures – avaient reçu une aide de ce dernier, selon la chambre régionale des comptes. Pour renforcer le soutien aux acteurs économiques, Renaud Muselier propose de créer un fonds d’investissement de 100 millions d’euros, tandis que Thierry Mariani parle de doubler l’aide aux entreprises, qui était de 37,6 millions en 2017. Jean-Laurent Félizia évoque lui un “soutien”, sans avancer de chiffre précis.
Tous les candidats s’accordent aussi sur l’enjeu de la relocalisation de la production. La tête de liste RN fait ainsi de la “priorité locale pour les marchés publics de la région” le tout premier point de son programme. S’il est juridiquement impossible de favoriser l’accès des PME locales à la commande publique, quelques exceptions existent. L’insertion de clauses en lien avec le développement durable peut ainsi avantager les plus petites entreprises, que Thierry Mariani affirme vouloir soutenir en priorité. En 2016, 73 % du budget des régions était déjà orienté vers les PME et TPE selon Régions de France. Jean-Laurent Félizia parle lui aussi de “favoriser l’implantation locale”, en insistant sur la mise en place de critères écologiques et sociaux pour conditionner les aides. De son côté, Renaud Muselier promet d’orienter 50 % du budget économie vers des projets engagés dans le changement climatique, mise sur le soutien aux commerces de proximité, mais aussi sur l’attractivité auprès des startups.
Environnement : Muselier et Félizia sur des terrains différents, le RN hors-jeu
La région joue un rôle important dans l’investissement pour l’aménagement du territoire. En PACA, la géographie est marquée par un littoral sous pression démographique et touristique, ainsi que des espaces naturels menacés par des inondations et incendies récurrents. La région est aussi la 3e la plus grosse consommatrice d’énergie selon la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
À ce sujet, Renaud Muselier reprend les objectifs ambitieux de sa “COP d’avance”, un plan climat voté en 2017 et visant la neutralité carbone en 2050. Premier parc éolien flottant en mer, objectif zéro pic de pollution et accélération du plan escale zéro fumée… Le président sortant aime les chiffres ronds. Au-delà de la confiance dans le progrès technique, son adversaire écologiste propose de créer une agence régionale énergie-climat, et fait la part belle aux espaces naturels : revégétalisation et renforcement des moyens des parcs naturels notamment. La liste de gauche souhaite enfin stopper totalement l’artificialisation nette des sols d’ici à 2023 – et non 2030 comme prévu par la loi climat. Thierry Mariani reste lui très en retrait sur la question environnementale, en proposant deux mesures seulement, dont celle d’organiser un moratoire sur l’installation d’éoliennes.
Pas sûr cependant que le choix des électeurs se fasse en fonction de ces points de divergence précis. Au fil de cette campagne au contexte inédit, les programmes auront peu été mis en avant. Et à l’approche du premier tour, le débat se focalise chaque jour plus sur les stratégies à adopter face à la progression du RN. Pendant que l’abstention continue, elle aussi, de battre des records.
Retrouvez ici la version complète des programmes de Jean-Laurent Félizia, Thierry Mariani et Renaud Muselier.
Six autres têtes de listes sont candidates aux régionales 2021 : Isabelle Bonnet (Lutte ouvrière), Noël Chuisano (Debout la France), Jean-Marc Governatori (L’écologie au centre), Hervé Guerrera (Régions et peuples solidaires), Valérie Lopies (Zou) et Mikael Vincenzi (Un nôtre monde).
Commentaires
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Privatiser les TER c’est versé des subventions publiques à des entreprises italiennes et certainement des employés italiens (donc suppression d’emplois en France)
De plus des dividendes seraient versés à des actionnaires
Cet argent serait plus utiles pour moderniser notre réseau
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La culture n’est donc pas, au moins en partie, du domaine de compétences des régions.
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moi qui pensait que la villa Méditerranée était une réussite régionale à plus de 70 millions……
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Sauf que la Villa Mediterranée n’entre pas dans les dépenses culturelles et n’a jamais été un établissement culturel.
La culture ets une compétence partagée avec les autres collectivités et non une compétence exclusive
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Au départ la base devait accueillir des expos, je suppose qu’elles étaient prévues culturelles, étaient-ce des réunions tupperware ?
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Et la culture ?
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Certes votre ”comparatif” entre les trois programmes me semble du bon boulot de journaliste. N’empêche qu’il n’y a pas que le programme dans une élection, y a aussi l’homme (et si peu de femmes) avec ses idées.
Imaginez vous qu’il y ait par ”accident” Mariani comme pdt de la Région…?!? Pensez vous qu’il ou son équipe va emprunter les propositions de ses concurrents alors qu’il a la majorité…? Je pense qu’il appartient à un parti qui m’apparait anti-démocratique comme beaucoup de ses petits copains en Europe. Ce sont les élections et ils n’attrapent pas les mouches avec du vinaigre. Idem pour les autres candidats. Y en a qui sont plus à l’écoute des électeurs adverses. N’empêche que j’ai mon candidat et que je vais voter à reculons…avec méfiance.
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ouais, tout ceci reste très général. et surtout plein de bonne intentions.
ces promesses de programme n’engageront comme d’habitude que ceux qui y croiront.
très dommageable pour la liste felizia “de gauche”, puisqu’on l’appelle comme ça, de s’être privé des électeurs de certains collectifs citoyens et de la FI….j’aurais cru davantage à ces promesses.
avoir ostracisé une partie de la gauche n’est pas un signe positif.
moi j’irai voter pour ne pas être abstentionniste.
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Je viens de recevoir ce matin les professions de foi des différents candidats .
Quelque soient les partis et je dis bien quelques soient les partis les contenus des programmes sont d’une pauvreté et d’une platitude affligentes .
1) Oui la Provernce : un truc rigolo , le référendum sur le nom de la région, le reste on enfonce des baies vitrées.
2) Debout la France , tout existe déjà
dans son programme , et dire qu’il est énarque .
3)Lutte ouvrière , il faut avoir le contrôle des travailleurs. Les travailleurs ont le contrôle de la ville de Marseille entre autres via FO , nous voyons le résultat.
4)Le RES avec FELIZIA , ” organiser l’accès pour tous aux espaces naturels exceptionnels de la région grâce au développement des mobolités actives” , faut arréter de fumer le thym et la farigoule . Pour le reste , rien de neuf beaucoup de choses existent déjà. Pour info , les agriculteurs face au changement climatique y trvaillent déjà avec l’INRA depuis un bouit de temps.
5) Muselier , parle d’économie avec aucune compétance dans sa liste , discute de prérogatives régionales qui n’en sont pas , réussis à caser le mot Capitale ( four points), 10 000 kilometres de voeis cyclables , il est plus fort que Jésus , arriver à faire 10 000 kms de cyclables sur un parc routier de 40 000 kilomètres dans la région, trop fort Muzo et bien sûr aucune date, aujourd’hui peut être ou alors demain.
6) ZOU , qui veut débarrasser le système, vous pouvez vous en débarrasser trés vite , son programme Eric ZEMMOUR , tout est dit
7) L’écologie du centre , le vide, le vide, le vide encore , le vide toujours. Ils veulent tout partager sauf le revenu des candidats. Une chose rigolote , la monnaie locale, j’irais acheter le Ravi chez mon kiosque à journaux en payant avec des panisses.
8) Le FN , les TuTus Pampans au pouvoir et éradiquer (Sic !) l’islamisme. Allez je déconne un peu , Mariani , c’est pas un peu étranger ??????
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