La métropole va supprimer plusieurs centaines de postes de fonctionnaires d’ici 2022
La métropole ne compte pas remplacer plus de 300 postes de fonctionnaires en son sein au cours des 18 mois à venir. Si l'institution assure qu'elle procèdera à toutes les embauches nécessaires, les syndicats dénoncent un recul du service public.
Au cours des mois à venir, la collectivité va tailler dans ses effectifs, y compris dans les services de la propreté. (Photo JV)
“Les agents sont abasourdis après tant d’efforts pendant le Covid”, s’agace Véronique Dolot, de la CGT des agents de la métropole Aix-Marseille-Provence. Le syndicat tenait une conférence de presse à la Bourse du travail ce lundi 31 mai pour protester contre “la suppression de 310 emplois statutaires”, des postes de fonctionnaires, d’ici à 2022.
Le 19 mai, un rapport a été présenté par la métropole, pour un avis consultatif, au comité technique de l’institution. Ces réunions de dialogue social ont pour objectif de discuter du fonctionnement de la collectivité avec des représentants du personnel. Une phase de consultation obligatoire avant le débat prévu sur ce sujet en conseil métropolitain le 4 juin. Tous les syndicats présents ont voté contre. La CGT comme la FSU dénoncent un pilotage flou et opaque de la direction. “Le dossier manque d’explications et de détails pour le quantifier au mieux. Ce n’est pas quelque chose qu’on accueille avec bienveillance, au contraire. C’est toujours le service public qui paie et in fine les administrés”, abonde Serge Tavano, secrétaire général de la FSU à la métropole.
“Des mises à jour de postes non pourvus”
Les suppressions de postes se font à mesure. Pour le premier coup de rabot, 77 postes ont été ciblés pour une suppression rétroactive au 1er mai : éboueurs, agents administratifs ou encore animateur multimédia. “Il ne s’agit en aucun cas de suppressions d’emplois, mais bien d’une mise à jour des postes non pourvus et donc vacants ou des départs non remplacés”, explique la métropole dans un communiqué. En clair, personne ne perd son emploi, mais ceux qui le quittent ne sont pas forcément remplacés.
Cependant, un connaisseur du dossier indique qu’il est inédit de rayer autant de postes d’un coup des effectifs. Les orientations budgétaires de la collectivité présentées en novembre 2020 font état d’un objectif de 7640 emplois permanents à la fin de l’année 2021, soit 235 de moins qu’en janvier 2020. “C’est une photographie à l’instant T. Cela ne veut pas dire que l’on ne va pas recréer des postes en fonction des besoins. On supprime 300 postes, mais on va en ouvrir autant ou plus”, assure-t-on dans les couloirs de la métropole. La même source précise qu’il n’est ainsi pas à l’ordre du jour de déléguer au privé des activités supplémentaires.
Des rémunérations revues à la baisse
Pourtant, la métropole a bien indiqué au comité technique qu’“une réduction des emplois permanents est indispensable pour respecter l’enveloppe de masse salariale votée”. Celle-ci est certes en progression de 1 %, mais ce chiffre cache des augmentations automatiques. Dans la réalité, l’établissement public a déjà rogné sur les astreintes, les embauches saisonnières et les heures supplémentaires dans une logique de “maîtrise de sa masse salariale”. Il s’agit d’un des pans d’un budget 2021 placé sous le sceau de l’austérité. Il s’inscrit plus généralement dans une logique de limitation des dépenses de fonctionnement à laquelle l’État conditionne une partie de ses dotations.
Les syndicats ne digèrent pas la mesure et indiquent que 26 des 77 premiers postes supprimés proviennent du pôle “propreté, cadre de vie et valorisation des déchets”. Ces agents représentent la moitié des 8000 fonctionnaires qui travaillent pour la métropole. “Ce sont des professionnels, il faut passer une journée avec un agent pour voir que c’est technique de ramasser des déchets ! Et puis, ce n’est pas là que la métropole va faire des économies. Un collègue a Aix gagne 1410 euros par mois après quatorze ans de métier !, s’indigne Véronique Dolot de la CGT. C’est toujours la faute des agents, ce n’est pas la défaillance de la structure qui est pointée.” En filigrane, se devine une institution, héritière de six intercommunalités, qui n’a pas encore totalement digéré leur fusion.
Avec Jean-Marie Leforestier
Commentaires
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Je vais faire du mauvais esprit, mais quand je lis que la suppression de postes va faire reculer le service public,quand l’on connait la saleté des rues de Marseille,la qualité des transports, la réfection des rues qui transforme Marseille en étape du Paris/Dakar je rigole.
Cette métropole est mal née, coûteuse,mal dirigée, inefficace.Elle devait générer un des économies,le résultat est tout le contraire. Après, supprimer des postes,est ce la solution ?
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le nettoyage , la réfection des rues tout cela est réalisé par des entreprises privées rien à voir avec les fonctionnaires de la Métropole
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Quand la propreté est déléguée au privé, la collectivité locale est commanditaire et doit vérifier le service fait.
Pas besoin d’en dire plus, le résultat est flagrant.
Il y a de quoi être ulcéré de voir les quantités d’eau gaspillée pour pousser papiers et canettes au sol.
Gouffre financier, désastre écologique et gaspillage coupable d’une ressource en eau précieuse dans le monde et bientôt chez nous
Sur la voirie, même chose, et la Métropole et Ville sont aussi coupables.
Chaussées pour la première et trottoirs pour la seconde sont en effet assimilables a des pistes de rallye-raid.
N’importe quel opérateur (eau, téléphone, câble et autres) vient, perce et est sensé reboucher. Aucune surface plane après leur passage…quand c’est refermé.
Ces 2 collectivités sont coupables de ne RIEN contrôler des travaux effectués en voirie.
Je ne pense pas que le. Nombre de postes soit toujours la vraie raison. La culture du n’importe quoi toléré de haut en bas est beaucoup plus en cause.
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@Marsactu, petite précision.
Les 77 premiers postes supprimés se répartisse sur les différents conseils de territoire :
Marseille : -36
Aix : – 0
Salon : – 0
Aubagne : -3
Istre : -2
Martigues : -1
et – 35 postes à la Métropole. Or, seul l’ex MPM avait réellement fait remonter des postes au niveau de la métropole.
Il faut bien remercier les amis et enfoncer Marseille au passage…
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*répartissent
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c ‘est normal , ces personnes ne servent pas pendant la campagne électorale, alors Marseille propre ou Marseille dégueu quel est le problème?
DE toute facon la popul
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c ‘est normal , ces personnes ne servent pas pendant la campagne électorale, alors Marseille propre ou Marseille dégueu quel est le problème?
DE toute façon la population de la ville mette cette responsabilité sur le dos des élus marseillais
Entendu ” depuis que payant est maire le 8e n ‘est plus nettoyé” ……
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Un jour ou l’autre il faudra se rendre compte que d’avoir des fonctionnaires « sous la main » pour pallier les urgences ça permet de garantir la continuité du service. C’est le genre de prestation non définissable à l’avance qui ne peut intégrer les clauses d’un marché avec un prestataire privé qui ne peut fixer un prix qu’en fonction de tâches prévisibles. Avec le temps, on pourrait imaginer que les prestataires s’adaptent, mais cette adaptation est incompatible avec la limitation de la reconduction des marchés. On fait donc tous les quatre ans l’expérience d’un nouveau prix avec des entreprises qui sous-évaluent les contraintes (ou qui s’entendent pour ne pas « se marcher sur les pieds »). S’attaquer aux astreintes est donc une preuve d’abandon de la continuité du service. Le fait de lancer cette info en période électorale semble indiquer que ceux qui n’en ont pas besoin sont plus nombreux à voter ; les autres…
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Brasiliab, je parlais de la métropole,et pas des employés.
Après la réponse toute faite de la CGT sur le recul du service public fait partie de la panoplie syndicaliste.
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Justement @Brallaisse & @Brasiliab : Si les agents du privé, affectés aux tâches de nettoiement, était correctement encadrés et leurs besognes calibrées avec un suivi et un contrôle, même aléatoire, de MPM, nous n’en serions pas là. Une fois les marchés signés, MPM s’en désintéresse semble-t-il. Les entreprises font ce qu’elles veulent (peuvent si l’offre a été mal définie). Après viennent les lamentations d’usage des syndicats et de la population. 😡
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Le soucis principal dans notre région et à Marseille en particulier , c’est la porosité entre les élus et le privé; Cela s’appelle des relations incestueuses par abus de langage. Dépassements de marchés, non réception des marchés, jamais de pénalités de retard . Que voulez vous la droite locale revoie l’ascenceur au médef local , mais pas que.Après les lamentations syndicales , c’est leur métier. D’ailleurs vous ne pouvez imaginer le nombre d’affections des glandes lacrymales de nos syndicalistes régionaux. Et puis nous autres, pauvres contribuables nos lamentations sont d’usages au sens de l’habitude prise. Nous ne râlons pas par principe mais parcequ’il y a lieu de râler.
Comme déjà dit MPM est une pure ânerie , endettée jusqu’au coup sauf pour payer des loyers exorbitants aux copains dans la tour la Marseillaise.
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Pas faux… 🤨
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