Après les meurtres aux Lauriers, s’ouvre le débat de la légalisation du cannabis

Dans la nuit de samedi à dimanche aux Lauriers, la liste des Marseillais tombés sous les balles s’est allongée de trois noms. Deux d’entre eux avaient tout juste 15 ans, le troisième avait 23 ans. “Comme toujours, les autorités ont immédiatement endossé leur costume martial”, déplore dans un édito l’ancien correspondant de Libération à Marseille Michel Henry. Comme en 2012, lorsque la sénatrice PS Samia Ghali réclamait l’intervention de l’armée dans les cités, il prend le contrepied et appelle à “réfléchir autrement”.

“Ce qui tue, ce n’est pas le cannabis, principal produit en vente dans ces cités. Ce qui tue, c’est la prohibition, système injuste et inefficace mais meilleur allié des trafiquants, puisque l’interdiction du produit justifie leur activité”, développe-t-il. Cette thèse est celle de son livre Drogues, pourquoi la légalisation est inévitable, paru en 2011. Elle a été endossée hier par le député socialiste Patrick Mennucci, qui s’y opposait pourtant lors de la campagne des municipales. Sa camarade Marie-Arlette Carlotti a appelé le même jour à “ouvrir le débat”. Michèle Poncet-Ramade, ancienne élue écologiste interviewée par Marsactu en 2012, fait école.