Les businessmen des taudis faisaient cracher les promoteurs

Enquête
le 16 Nov 2020
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Jugés pour extorsion, Gérard et Albert Haddad ont soutiré 1,5 million aux promoteurs en échange de l'abandon de recours contre leurs permis de construire. S'ils n'hésitaient pas à acheter des appartements à proximité pour justifier une procédure, ils s'appuyaient sur leur imposant patrimoine immobilier dans toute la ville, qui leur a valu une solide réputation de marchands de sommeil.

Les businessmen des taudis faisaient cracher les promoteurs
Les businessmen des taudis faisaient cracher les promoteurs

Les businessmen des taudis faisaient cracher les promoteurs

Les frères Haddad, une association de malfaiteurs ? C’est la question sur laquelle se penchera le tribunal correctionnel de Marseille ce lundi. Albert et Gérard Haddad sont poursuivis pour avoir multiplié les recours contre des projets immobiliers, dont ils monnayaient ensuite l’abandon auprès des promoteurs. La récolte, qui atteint 1,5 million d’euros, est qualifiée d’association de malfaiteurs en vue d’extorsion et de tentative d’extorsion. Ils risquent plusieurs années de prison et des interdictions de gérer des sociétés. L’un, Albert, est médecin sur la Canebière, l’autre est commerçant. Ensemble ou séparément, ils défraient la chronique judiciaire, tour à tour accusés d’être des marchands de sommeil, propriétaires de taudis ou auteurs de juteux recours, le tout avec les mêmes biens immobiliers.

Avec La Marseillaise et Le Ravi, dans le cadre du consortium La Grande vacance, Marsactu a tenté de reconstituer l’impressionnante liste de biens qui servaient de camp de base à ces recours, pour justifier de la qualité de voisin, même lointain de l’opération attaquée. En propriété directe ou via une dizaine de sociétés civiles immobilières (SCI), nous avons pu dénombrer une dizaine d’immeubles entiers et plusieurs dizaines d’appartements, du parc Corot au 8e arrondissement.

Quelques recours portés contre des projets immobiliers

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Propriétaire du 20, rue Jouven (3e), hangar incendié en août 2020 évoqué dans notre précédent épisode de La Grande vacance, Gérard Haddad s’était ainsi appuyé sur ce bien pour contester l’opération immobilière les Docks Libres, 1300 logements. Un recours jugé abusif par la cour administrative d’appel de Marseille en 2014. “Quand bien même ces recours seraient abusifs, que les indemnisations obtenues ne seraient pas fondées, pour autant ça ne permet pas de qualifier ça au sens pénal”, prévient Pierre Ceccaldi, son avocat, pour les 70 recours qui leurs sont imputés entre 2012 et 2015. “Quand on rentre dans le détail, ça devient compliqué pour un promoteur comme Bouygues d’expliquer qu’il a subi une contrainte du niveau de l’extorsion pénale”, abonde Jean Boudot, avocat de son frère Albert, 63 ans.

“Altruisme urbanistique” douteux

Il y voit le résultat d’“une démarche d’investissement immobilière (…) ils défendent leur patrimoine, les biens qu’ils possèdent depuis la nuit des temps.” Parfois un peu moins, et c’est ce qui a donné du corps à l’idée d’une martingale pour les enquêteurs. Ainsi, plusieurs appartements ou locaux ont été acquis à des dates très rapprochées de dépôts de permis de construire. Patron de LC2I, Eric Foillard en a fait les frais en 2011 et sera présent au procès :

“Montesquieu disait que la première des injustices c’est la lenteur de la justice. Eh bien le fonds de commerce des Haddad, c’est la lenteur de la justice. Ils ont attaqué une des mes opérations à Saint-Loup avec un local acheté deux jours avant l’approbation du permis, à 1,4 km. Je n’ai jamais voulu le rencontrer, mais on nous a fait dire qu’on était des rats de ne pas vouloir lâcher 500 000 euros pour une opération à 42 millions. Au final, ils ont raccroché les gants la veille de l’audience au tribunal administratif mais ça a plombé notre opération et ça a failli tuer notre société.”

Si lui n’a pas transigé, d’autres promoteurs, petits ou grands groupes, ont cédé, tel Bouygues qui a lâché 500 000 euros après une série de recours. Le groupe a finalement considéré qu’il était victime d’extorsion et déposé plainte, rejoignant une riposte lancée localement par le patron de Kaufman & Broad. “L’altruisme urbanistique des deux mis en examen cessait manifestement lorsque leur intérêt pécuniaire se trouvait rassasié”, conclut dans son ordonnance de renvoi le juge chargé de l’instruction, Thomas Hirth, qui y voit “une véritable stratégie de harcèlement des promoteurs”. Il note au passage que “certains avocats ont a minima fait preuve d’une certaine absence d’éthique dans leur office”, en référence notamment à Julie Savi, poursuivie dans une autre affaire pour sa participation à de nombreux recours, mais relaxée définitivement en 2014 du délit d’escroquerie.

Boulanger et marchand de sommeil

Gérard Haddad en 2018 dans sa boulangerie de la rue Vacon. Photo La Marseillaise.

Avant de signer des protocoles transactionnels avec les plus grands promoteurs de la région, Gérard Haddad, 53 ans, était officiellement gérant de sociétés, de commerce de gros, mais aussi de boulangerie. C’est en tout cas la SARL Maison Michel, vénérable établissement de la rue Vacon (1er) racheté en 2004, qui se dit menacée par le projet hôtelier sur l’îlot des Feuillants, et attaque. À la juge d’instruction Anne Tertian, qui l’interroge en 2015 sur ses activités, il dit y passer “quotidiennement” et même y faire “un peu de vente”, tout comme au Pain béni, rue de Rome. Pour les fêtes, La Marseillaise lui avait effectivement tiré le portrait, gibassier à la main, en artisan épris du respect du produit.

Mais la farine retombée, le passif – six condamnations pour fraude fiscale depuis 2002, qui lui ont valu des séjours en prison – n’est jamais loin. À Notre-Dame du Mont, en 2017, il mord encore la ligne en exploitant une boulangerie non déclarée, où officient trois salariés eux-mêmes non déclarés. Non loin de là, rue d’Italie, c’est dans la poutargue qu’il investit, rachetant pour 35 000 euros le fonds de commerce d’un fabricant réputé, désormais salarié de ce gérant multi-casquettes. Depuis, l’objet social de l’affaire a été légèrement élargi pour ajouter une activité de “marchand de biens” à la “vente de produits de la mer”.

Depuis 2012, la société publique Marseille habitat tente d’expropier Gérard Haddad d’un immeuble, dont elle a relogé les 12 occupants.

L’immobilier, encore et toujours, là où la famille Haddad a bâti sa fortune. Dans notre tour des propriétaires, beaucoup d’immeubles sont apparus vacants, laissant supposer que ce sont les loyers des rez-de-chaussée commerciaux – supérettes, boulangeries et boutiques en tous genres – qui alimentent la manne. Difficile cependant de croire que les Haddad aient totalement rompu leur réputation de marchands de sommeil lors de leur reconversion dans les recours immobiliers. Récemment, Gérard Haddad a été condamné en appel pour mise en danger de la vie d’autrui, en l’occurrence des locataires qualifiés de vulnérables. L’une des rares décisions de justice sur ce motif à Marseille. Albert Haddad a quant à lui été relaxé, conservant une absence de condamnation effective à ce jour.

Ailleurs, la lenteur de la justice est encore notable. À moins que ce soit leur capacité à faire valoir leur bon droit. Depuis 2012, la société d’économie mixte Marseille Habitat tente d’exproprier l’immeuble du 19, rue Lafayette (1er), dont elle a relogé les 12 occupants. Mais l’arrêté préfectoral le déclarant insalubre a fini par être annulé et la justice a même ordonné sa restitution. Et la liste s’allonge. Depuis 2017, on recense six arrêtés de péril sur leurs biens, qu’ils n’y possèdent qu’un appartement ou l’immeuble complet. Les arrêtés sont vagues sur les occupants et leur statut. Mais on y croise notamment l’hôtel des Familles, rue des Dominicaines, déjà visé par un arrêté d’insalubrité en 2004, levé en 2007 après travaux.

Le temps des hôtels meublés à Belsunce

Les locataires, que des Chibanis, étaient terrorisés. C’est une image que je n’oublierais pas.

Nourredine Abouakil, militant de Centre-ville pour tous

Ce dernier cas rappelle l’histoire plus ancienne de la famille, qui lui a valu ce qualificatif. En 2003, l’hôtel Achille, au 35, rue Thubaneau, est évacué et déclaré insalubre. “Le fils venait chercher le loyer avec un pittbull. Les locataires, que des Chibanis, étaient terrorisés. C’est une image que je n’oublierai pas, se remémore Nourredine Abouakil, militant historique de l’association Un centre-ville pour tous qui a fourni les premières données de l’opération “La grande vacance” (voir “Qui vous dit les coulisses ?” plus bas). Ces personnes âgées étaient aussi obligées d’acheter de l’eau en bouteille parce que les caisses d’eau de l’immeuble n’étaient pas entretenues. Les locataires me disaient qu’il y a avait des rats et des pigeons morts dedans.”

La problématique de l’habitat indigne est alors focalisée, politiquement, sur les hôtels meublés, notamment à Belsunce. “Les Algériens Trabendos (commerce informel), comme on les appelait, venaient chercher de la marchandise à Marseille et repartaient en Algérie. Ils prenaient un chambre à la demi-journée ou à la journée dans les meublés de Belsunce de Haddad etc et s’approvisionnaient dans leurs sociétés de commerce de gros. L’activité a décliné et les Chibanis ont pris la relève dans les meublés”, rembobine Nourredine Abouakil. Le père de Gérard et Albert, Manani, tenait d’ailleurs un commerce de gros, la Cogetex, au rez-de-chaussée de l’hôtel Achille.

Vision de l’hôtel Achille en 2014, des années après l’expropriation, conservée par Google Street View.

Avec une expropriation votée en 2005, devant l’absence de travaux menés, et appliquée en 2009, l’hôtel Achille se veut alors un des exemples de la réponse municipale. Mais Marseille Aménagement, la société publique missionnée sur ce périmètre, ne mènera jamais la rénovation à bien et le restituera à la Ville en 2013. Il faudra attendre 2015 pour qu’Adoma pose la première pierre d’une résidence sociale aujourd’hui ouverte.

“Nous frémissons tous” : en 2008, un effondrement face à une école

Mais des fantômes du passé convoqués par la famille Haddad, il en est un qui est encore plus glaçant, en écho au drame de la rue d’Aubagne. Le 14 décembre 2008, à 5 h 30, un de ses immeubles s’effondre, à l’angle des rues Bazin et Dominicaines. L’événement est évoqué, en bref, au JT de France 2, au milieu d’un point sur les intempéries.

“La pluie, le vent”, le motif rappelle celui avancé le 5 novembre 2018. Comme aux 63 et 65, rue d’Aubagne, il faut y ajouter le délabrement. L’hôtel Unic est désaffecté depuis 10 ans mais l’adjoint à la prévention des risques José Allegrini craint la présence de squatteurs. Surtout, l’immeuble fait face à une école. “Heureusement que ce qui s’est passé s’est produit hier, nous avons tous frémi d’horreur à l’idée qu’il aurait pu y avoir un phénomène de cette nature aujourd’hui”, glisse l’élu devant le conseil municipal, qui se réunissait le lendemain.

Le lieu de l’effondrement de 2008 est encore visible.

Sur les bancs de l’opposition, Patrick Mennucci se faisait plus spécifique : “On peut imaginer que si les choses s’étaient passées à 8 h du matin à l’entrée de l’école Korsec, nous ne serions pas dans ce conseil municipal ce matin en train de discourir. Nous serions effondrés, les uns et les autres, nous pleurerions et nous nous reprocherions, monsieur le maire, c’est je crois ce qui est important à dire, le fait de ne pas avoir travaillé avant.”

En réponse, l’adjoint de l’époque “partage cette frayeur rétrospective, nous frémissons tous” et dit avoir donné l’ordre “de faire un inventaire sous une semaine de tous les immeubles susceptibles de présenter un danger (…). Après, je prendrai mes responsabilités politiques. Et si les arrêtés de péril que je prends font l’objet de recours, je suis prêt à perdre dix procès devant le tribunal administratif, je ne suis pas prêt à suivre un cercueil qui pourrait être né de ce genre d’événement.” Dix ans plus tard dans ce coin de rue proche de la gare, le trou laissé par l’effondrement est toujours là avec ses impressionnants butons qui maintiennent les immeubles voisins. Il n’a pas suffi à maintenir la vigilance pour que jamais cela ne recommence.

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Les coulisses de Marsactu
Cette enquête est un nouvel épisode de #LaGrandeVacance, un projet de coopération inédite lancé fin 2018 avec plusieurs médias autour de données concernant le patrimoine immobilier de la Ville de Marseille. Pour ce volet, Marsactu a travaillé avec La Marseillaise et Le Ravi, qui publient simultanément leurs articles ce mardi. Retrouvez tous les articles publiés ici.
Julien Vinzent
Journaliste.

Commentaires

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  1. jasmin jasmin

    Je n’arrive pas à bien comprendre l’article. Ca aurait été bien d’expliquer clairement les mécanismes, les acteurs, les enjeux, les faits, avant de raconter les histoires qui sont joliment écrites mais qui sont compliquées à lier entre elles et surtout comprendre en contexte. On voit bien un gros travail de recherche mais la trame de l’explication n’es pas claire. L’histoire est racontée comme les journalistes américains. Merci quand même, c’est peut etre l’heure matinale du lundi qui rend la lecture difficile.

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour,
      Nous avons effectivement fait le choix de dépasser la seule procédure qui était jugée ce lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille, ayant estimé qu’elle avait déjà été médiatisée (voir notamment La Marseillaise https://www.lamarseillaise.fr/societe/les-freres-haddad-accuses-de-racketter-les-promoteurs-EGLM079638). Je suis navré que le récit, que nous avons privilégié par rapport au rappel des faits, vous ait perdu en route. Si besoin, je peux évidemment vous éclairer, ainsi que les autres lecteurs des commentaires.

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    • Jacques89 Jacques89

      Effectivement, dans ce genre d’affaire, on se demande bien comment des malfrats peuvent utiliser la justice pour s’enrichir. Cela aurait été intéressant de recenser les raisons qui ont poussé les juges à annuler des autorisations, au point que les promoteurs en sont venus à acheter le silence des requérants potentiels.

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  2. 236 236

    … juste conforter un système ancien à minima opaque qui doit être connu et disparaître.

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  3. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Les commentaires attirent mon attention car à la relecture de cet article, celui ci ne me semble pas clair.
    Pourriez vous adresser à quelqu’un qui n’est pas au fait des ”magouilles” de ces deux Haddad?
    Avec comme ”angle” le fait qu’il y aurait des propositions pour que ces ”acrobates” ne recommencent plus. Il doit avoir dans vos relations quelqu’un qui pourrait vous conseiller en matière de droit de la construction.
    Sinon continuez…Bon courage et merci pour vos articles!!

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour, j’en profite pour compléter ma réponse à Jasmin et répondre à Jacques89. Nous pensions avoir l’occasion de détailler ces enjeux lors du compte-rendu du procès. Ce dernier est cependant ajourné https://marsactu.fr/bref/proces-pour-extorsion-des-freres-haddad-le-juge-dinstruction-prie-de-revoir-sa-copie/
      Schématiquement, le juge d’instruction considère que les motifs invoqués dans les recours étaient des prétextes, comme en témoigne le fait qu’ils aient la plupart du temps été rejetés. Mais, indépendamment de la décision finale, le délai avant qu’elle soit rendue, surtout si les requérants font ensuite appel, est suffisant pour menacer le calendrier d’un projet et donner un motif à la transaction.
      Quant aux dispositions pour éviter de tels abus, elles sont régulièrement renforcées : durcissement de l’interprétation de la qualité de “voisin”, exigence d’une création antérieure d’un 1 an au permis pour une association, facilitation des amendes pour recours abusif etc. Cela n’est pas sans susciter des critiques sur la difficulté que cela crée pour des citoyens plus désintéressés.

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    • Jacques89 Jacques89

      Si la qualité de « voisin » peut effectivement engendrer une attention particulière pour le juge, il est constant que c’est plutôt l’intérêt à agir (notion beaucoup plus large qui autorise le seul contribuable, ou une association dont l’objet est compatible, à intervenir) qui structure la jurisprudence. Par ailleurs, les promoteurs ne sont pas tombés de la dernière pluie et leurs conseils sont en mesure d’estimer les risques au regard du respect des règles contenues dans le code de l’urbanisme ou du code civil pour « s’asseoir » sur un recours qu’ils peuvent estimer abusif avant même que le juge ne le confirme. Ils peuvent donc construire avant d’attendre la décision du juge. Le fait qu’ils ne le fassent pas est révélateur d’un dysfonctionnement de notre administration qui, avant le juge, dans le cadre du contrôle de légalité exercé par le Préfet, doit être en mesure de dire si oui ou non l’autorisation délivrée est illégale. On voit bien que cette étape, cruciale, qui participe à la confiance que doit faire l’administré à ses institutions, a été, depuis de nombreuses années, sabotées par la politique de réduction des effectifs et la volonté des élus de mettre un frein à tout ce qui pouvait entraver leurs projets. Si les malfrats s’engouffrent dans cette brèche c’est bien que les contre-mesures ne sont plus efficaces.

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  4. Jacques89 Jacques89

    Je comprends mieux pourquoi le Préfet n’exerce plus le contrôle de légalité des actes d’urbanisme dans le département. Haddad a dû tellement « charger la mule » que plus personne n’avait le temps de se pencher sur les illégalités potentielles. Ceci dit, les promoteurs n’ont pas forcément les « fesses propres ». S’ils ont consenti à monnayer le silence c’est probablement qu’ils savaient que les autorisations délivrées par les autorités pouvaient être annulées. Rien n’empêche de construire une fois que l’autorisation est délivrée. Le recours est rarement suspensif. Par sécurité, la promesse ou le compromis de vente peut toutefois prévoir une condition suspensive de permis de construire purgé de recours.

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  5. 236 236

    pour ma part, je commentais le dernier paragraphe de l’article

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    • Jacques89 Jacques89

      C’est pourtant dans la première partie de l’article qu’on peut entrevoir une volonté de gentrification. L’administration ne peut pas être étrangère à l’insécurité juridique qui pèse sur les autorisations qu’elle donne. La suite n’est malheureusement qu’une conséquence.

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    • 236 236

      C’est juste.
      Concernant cette affaire le procès est reporté à une date ultérieure.
      Même si il y a eu excès, il ne faudrait pas que ces prétendus abus viennent affaiblir le droit de recours contre un projet immobilier, droit déjà raboté je crois.

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  6. Alceste. Alceste.

    Etonnant cette ville aux ressources insoupçonnées .
    Des élus qui louent des taudis , des élus qui font de fausses procurations , des élus qui sont condamnés pour fraude fiscale, des élus qui sont pris dans des histoires abracadabrantesques, des promoteurs immobiliers qui ne sont jamais loin avec des “maitres chanteurs” qui les font sauter à la corde, des gros bras qui une fois le chantier démarré viennent proposer une protection moyennant finance afin que le dit chantier se passe bien . Des recours impossibles face à des marchés publics qui n’en sont plus , et nous ne parlerons pas des offices d’HLM.
    En bref tout ceci ne fait pas baisser le prix du m2.

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    • Jacques89 Jacques89

      Conclusion inattendue cher Bralaisse. Il faudrait développer. “Vous avez 2 heures.”

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    • Avicenne Avicenne

      Et, il faut rajouter qu’une certaine justice me rappelle «  le paradoxe d’Achille et de la tortue « , j’ai l’impression qu’elle n’avance pas, par contre les comparutions immédiates vont à la vitesse du son !
      Et dire qu’il y des joyeux drilles comme ce député de l’Herault, M. Euzet (?) qui veut que la glottophobie devienne un délit puni par la loi, je vous laisse juge !!!

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  7. LOU GABIAN LOU GABIAN

    C ‘est de l abus du droit détourné au profit de certain
    qui fait qu’ apres le législateur rogne le droit de tous pour corriger les failles

    Typiquement l’appât du gain qui fonctionne sur un système d’intérêt en tous genres

    Beaucoup de promoteur préfère payer car arrêter un chantier coute une fortune, c est dans cela que des petits malins s’engouffrent

    la justice il s’en foute, reclamer des indemnités n ‘envoie jamais en prison que je sache

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  8. petitvelo petitvelo

    Comme dit précédemment, les dépouillés dans cette histoire sont souvent des experts en droit, … comprenez pas du genre à faire des cadeaux. Ils montent 45 sociétés jetables en cascade pour limiter toute exposition juridique, ils font trainer les recours par tous moyens : appel, renvoi d’audience, changement d’avocat, … pour mettre 10 ans avant de rembourser une malfaçon, en comptant sur la lassitude des copropriétaires. Il est donc difficile de verser trop de larmes sur leur sort, et même étonnant qu’ils ne soient pas mieux armés face à cette arnaque qui doit être bien connue. N’y aurait-il pas dans cette faiblesse une belle occasion de rétro-commission ? Suivez l’argent …

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    • MarsKaa MarsKaa

      Je me posais le même questionnement. Comment de si grosses entreprises peuvent se laisser intimider et arnaquer ? Pourquoi ne sont elles pas aussi inquiètes des recours posés par de vrais voisins réellement laisés par un projet immobilier ?

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  9. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Pas mal de commentaires voire d’explications sur cet article.
    Cela prouve deux choses:
    que l’article n’était pas clair. Comme il s’agit d’une question de droit de construction ou d’urbanisme, cela est complexe donc plusieurs articles étaient nécessaires ou bien l’angle était bancal.
    Deuxio: les questions immobilières semblent intéresser les lecteurs. Donc allez y dans l’enquête-les articles- sur cette ville qui n’en peut mais de son parc immobilier.

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  10. Assedix Assedix

    Je ressors ma casquette de grand fan de Julien Vinzent pour défendre l’article qui, comme toujours, me semble parfaitement documenté et ciblé sur un sujet légèrement “décalé” par rapport à la ligne du journal.
    Ce qui a pu dérouter certains lecteurs, cette fois-ci, c’est que vous ayez “tordu” le sujet de votre article pour le faire entrer dans la série #la grande vacance.
    Au fond vous vous désintéressez assez vite de l’extorsion (l’arnaque en question ne manquait pourtant pas de sel et aurait mérité d’occuper tout l’article) pour glisser sur l’activité de marchand de sommeil, le patrimoine insalubre et finalement mettre en cause une nouvelle fois l’ancienne majorité municipale. C’est dommage.
    Mais j’espère que cela vous motivera pour revenir très vite avec d’autres articles !

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour,
      à nouveau, nous anticipions que le procès permettrait de traiter en détail l’affaire d’extorsion. L’article se voulait donc un portrait de la famille Haddad, en guise d’introduction à ce cette couverture. Au vu des commentaires, deux articles séparés dès la première parution (l’un, même concis, sur l’extorsion, et l’autre, plus clairement labellisé comme un portrait) auraient probablement été plus efficaces.

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      (et merci pour la casquette 😉 )

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  11. jasmin jasmin

    A la lecture des commentaires et relecture de l’article, je crois savoir pourquoi je n’arrive pas à comprendre l’article. Vue la complexité de l’affaire, il est difficile de la traiter comme un épisode indépendant “d’une série” télévisée. On a besoin de savoir un tas de choses à coté. Or, on aime Marsactu parce que les lectures sont brèves, et je n’ai pas vraiment le temps d’ouvrir d’autres liens pour suivre des histoires multiples sur un sujet triste qui me met en colère sur la corruption locale.

    D’autre part, le language du journaliste que j’aime beaucoup aussi, est très instruit, presque trop instruit juridiquement et du point de vue littéraire. Il s’appuie par tradition journalistique et pour alléger le format et s’appuyer sur des faits, sur des témoignages dont le langage pagnolesque éclaire peu le propos savant du reste de l’article. Enfin, je vois bien que l’on est contraint par le format réduit que Marsactu s’auto-impose pour ne pas “perdre” le lecteur.

    Je crois que j’aurais aimé, pour une affaire aussi complexe, une présentation simple. Je m’explique. Pour quelqu’un qui ne connait pas les rouages et language de l’immobilier oui de la justice), si cela est possible dans le format, un petit schéma irait plus loin que beaucoup de mots: le promoteur, financeur et constructeur, le voisin, le juge. Ou alors, le premier paragraphe dit en résumé ce qui se passe et où on en est, et le reste développe, avec des témoignages plus brefs?

    Au final, je considère cela un honneur et un privilège de pouvoir exprimer mon opinion sur la qualité ou format de l’article, et que le journaliste m’écoute et me réponde. Je vous remercie infiniment et regrette si cela vous donne l’impression de perdre votre temps. Je suis sûre que vous y gagnerez encore en qualité. J’ai beaucoup aimé aussi lire les commentaires des lecteurs qui se sont donné la peine d’éclairer le sujet. C’est vraiment une petite communauté très “camarade” qu’on adore préserver.

    A mon avis, on a tous nos jours hauts et bas, et c’est tellement dur d’écrire un article bref que les gens hors du domaine d’expertise comprennent. C’était probablement uniquement dû à cela!! Merci encore.

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Merci à vous de vous saisir de cette possibilité, dans un esprit bienveillant, et ainsi de nous faire réfléchir sur notre pratique.

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