[Comment ça va la bière locale ?] “Sans les bars ça fait 50% de clientèle en moins”
Durant le premier confinement, Marsactu avait suivi les "premiers de corvée" qui continuaient à travailler. Pour cette saison 2, nous nous intéressons chaque jour à celles et ceux que la crise économique frappe avant la crise sanitaire. Georges Dimoyat, l'un des associés de la micro-brasserie aixoise Aquae Maltae, raconte comment son entreprise s'adapte depuis mars.
Georges Dimoyat, l'un des brasseurs associés d'Aquae maltae à Aix-en-Provence (au premier plan). DR.
En plein développement, les micro-brasseries de Provence voient leur expansion freinée par la fermeture des bars et des restaurants qui commercialisent habituellement la plus grande part de leurs bières. À Aix, la brasserie Aquae maltae a été fondée il y a cinq ans. Georges Dimoyat, l’un des brasseurs, s’interroge sur l’avenir, entre inconnu et recherche d’adaptation.
Comment ça va Georges Dimoyat ?
Au niveau trésorerie ça se tend. On comptait beaucoup sur le marché de Noël. L’année dernière, il a représenté 20 % de notre chiffre d’affaires. Mais cette année, on ne sait pas s’il sera repoussé, réduit ou annulé. On ne vend plus aux bars et aux restos, qui représentent au moins 50 % de notre clientèle. On a demandé le prêt garanti par l’État et on a mis la moitié de l’équipe en chômage partiel. On ne sait pas trop de quoi l’avenir sera fait.
En conséquence, est-ce que votre production a baissé ?
Les volumes que l’on brasse sont toujours les mêmes. Mais selon le temps que ça va durer, on va devoir adapter notre rythme de production. D’abord parce qu’on n’aura plus de place pour stocker et puis parce que les matières premières ont un coût que l’on ne pourra pas continuer à payer sans vendre. En même temps, le confinement nous a donné l’opportunité de mettre au point de nouvelles recettes.
Comment vous êtes-vous adapté depuis mars pour continuer à vendre ?
On a changé de local il y a deux ans, avec un espace bar et une terrasse que l’on a développé après le premier confinement. On a ouvert d’abord deux soirs par semaine, puis trois soirs par semaine. Ça a bien marché avec 80 personnes par soir avant que l’on ne soit coupé par le confinement. Là on a décidé d’ouvrir plus tôt, de 17 h à 20 h et plus de jours, du mardi au samedi. Il y avait encore un peu de monde.
Depuis le début du deuxième confinement, évidemment tout ça s’est arrêté. Alors on a intégré d’autres produits locaux à notre espace de vente. On a un maraicher qui fait des légumes de garde, un boulanger, des produits de la conserverie Darvaux qui se trouve à un kilomètre et des produits d’un céréalier, de la farine, des pâtes, des pois chiches. Depuis qu’on a la petite épicerie, on a une nouvelle clientèle, principalement du quartier, à la fois parce qu’on a cette offre supplémentaire mais aussi parce qu’on a fait un effort de communication. Ça marche un peu mais c’est pas la folie non plus. Je ne sais pas si on gardera ce côté épicerie après le confinement : ça prend du temps et on a plus envie d’être un lieu de production de nos bières.
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Coté hygiène de la fabrication, c’est normal de fabriquer de la bière avec sa chevelure rasta en bataille, sans coiffe, sans masque où on peut éternuer dans la bière, avec un tuyau d’arrosage et des gants de ménage, pas de tablier? La fermentation tue les microbes sans doute, mais quand même… Ca ne me donne pas envie de gouter leur bière…
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