L’État condamné pour son inaction contre les rodéos urbains à Marseille

Actualité
le 17 Août 2020
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Saisi par une riveraine du quartier de Verduron (15e), le tribunal administratif de Marseille a condamné la préfecture de police pour son inaction face aux rodéos urbains à moto. L’État doit verser 10 000 euros de dommages et intérêts. Ce qui ne satisfait pas la plaignante puisque cela ne met pas fin aux dangers et nuisances.

Rodéo de motocross dans les environs du boulevard Henri Barnier (15e). DR.
Rodéo de motocross dans les environs du boulevard Henri Barnier (15e). DR.

Rodéo de motocross dans les environs du boulevard Henri Barnier (15e). DR.

Plusieurs heures par jour ils vrombissent sur les voies goudronnées du quartier de la Bricarde (15e), entre les boulevards Henri-Barnier et Georges-de-Beauregard. De nuit comme de jour, les motocross mordent l’asphalte et attisent la colère des riverains. La situation dure depuis des années sans que la police nationale n’y mette fin. Une inaction que vient de sanctionner le tribunal administratif de Marseille, saisi par une riveraine.

La décision de justice, que Marsactu a pu consulter pointe “des mesures insuffisantes” :

“Le préfet de police des Bouches-du-Rhône a pris des mesures insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique sur les parties du boulevard Henri-Barnier, du rond-point Louise-Michel et de la rue Georges-de-Beauregard concernées par le déroulement régulier de rodéos motorisés. Cette circonstance constituant une faute de la part de l’État, elle est susceptible d’engager sa responsabilité.”

Comme l’a déjà raconté France 3, l’État devra en outre verser 10 000 euros de dommages et intérêts à Nathalie*, une riveraine requérante, pour les préjudices causés par les rodéos urbains organisés à proximité de son lieu de résidence. Alertés fréquemment depuis 2012 par Nathalie, les services de l’État, n’avaient jamais donné suite à ses réclamations.

“Un lien de causalité entre les nuisances et la non-action de l’administration”

Ce genre de condamnation est rare. Christophe Ciréfice, vice-président du tribunal administratif, rappelle toutefois qu’elle n’est pas inédite. “Afin de s’engager dans un tel recours, il faut réunir trois éléments. Il faut tout d’abord avoir subi un préjudice et en fournir les preuves. Il faut ensuite pouvoir démontrer qu’il y ait eu une faute de l’administration, en l’occurrence ici le préfet qui s’est abstenu de ses pouvoirs pendant une longue période. Enfin, il faut établir le lien de causalité entre les nuisances et la non-action de l’administration”, explique-t-il.

On m’a répondu à maintes reprises que les choses allaient bouger. Par la suite, aucune intervention, pas de moyens, jamais, et ce depuis huit ans.

Nathalie, riverain du quartier de Verduron

Face aux juges, la préfecture de police a défendu son bilan fait “d’actions de sensibilisation, […] de patrouilles, de contrôles routiers”. Elle a avancé la saisie d’une moto en 2012 et une interpellation en 2017 “tout en rappelant, rapporte le tribunal, la dangerosité de ces interpellations pour les personnes concernées, les agents de police et les passants”. Un argument insuffisant pour les juges : “Cette circonstance n’exonère pas les services compétents de leur obligation de prendre des mesures appropriées pour assurer un niveau raisonnable de tranquillité publique”. Contactée pour commenter cette décision, la préfecture de police n’a pas répondu dans le temps imparti à la publication de cet article.

Le dossier est particulièrement sensible. Le 25 mai, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner, indiquait vouloir “franchir une nouvelle étape [avec] la mise en place d’un nouveau plan d’action plus ambitieux encore, plus global contre les rodéos urbains”. Il avait alors expliqué que depuis une loi de 2018, 39 051 interventions des forces de l’ordre au niveau national ont été comptabilisées, entraînant le relevé de 3596 infractions. Une mission parlementaire est en cours pour proposer de nouvelles dispositions légales.

Huit ans d’alertes

Convaincue de longue date de l’abandon des services de police, Nathalie s’était engagée il y a deux ans dans cette procédure, avec son avocate, Béatrice Tixier-Favre. “À force de courriers, de témoignages et de preuves matérielles, mon dossier est devenu épais avec les années”, affirme-t-elle.

L’argent ne m’intéresse pas. Cette compensation ne règle pas mon problème, les rodéos continuent.

Nathalie, riverain du quartier de Verduron

Le Défenseur de droits, les ministres de l’intérieur et les préfets de police successifs ont tous eu droit à leurs lettres. Elles alertaient sur les nuisances sonores, la détérioration des équipements routiers et sur les dangers encourus par les riverains. “C’est comme si vous aviez des tronçonneuses dans votre terrain toute la journée. Les motos vont à une vitesse folle sans se soucier de rien. Trois mois après mon premier courrier au préfet, une femme est décédée, percutée par un des jeunes”, se désole-t-elle.

Malgré la récurrence des alarmes et des requêtes ainsi que la création du collectif “Vivre au Verduron” en 2017, Nathalie n’obtiendra que des réponses lacunaires. “Je n’ai jamais cessé de leur écrire, mais je constate une indifférence de la police. On m’a répondu à maintes reprises que les choses allaient bouger. Par la suite, aucune intervention, pas de moyens, jamais, et ce depuis huit ans”, déplore-t-elle.

Pas de sanction supplémentaire si l’État ne réagit pas

Aujourd’hui victorieuse, elle jette un regard amer sur son parcours et sur cette décision qui ne l’enchante guère. Dans sa requête, Nathalie avait également réclamé une astreinte à l’encontre du préfet des Bouches-du-Rhône, s’il ne consent pas à “prendre toutes mesures utiles pour faire cesser les nuisances sonores occasionnées par les rodéos motorisés”. Celle-ci a été rejetée lors de l’audience du 3 août. “Je ne suis pas satisfaite de cette décision. Dans ce genre de procédure on ne peut avoir que de l’argent. Or l’argent ne m’intéresse pas. Cette compensation ne règle pas mon problème, les rodéos continuent”, témoigne la plaignante. Excédée, elle souhaite poursuivre sa procédure devant le tribunal administratif. “Je ne pense pas que l’État fasse appel. Avec toutes les preuves, ce serait trop gros. Je compte faire un référé au tribunal en raison de la persistance du trouble, j’ai une décision derrière moi qui devrait jouer en ma faveur”.

“Cette affaire est pour moi le reflet d’une politique de l’abandon des quartiers Nord. Qui a envie de mettre de l’argent dans des quartiers qui n’intéressent plus l’État ?” estime-t-elle. Sa dernière missive, adressée le 13 mai dernier au préfet de police actuel, Emmanuel Barbe, est restée lettre morte.

* Nathalie n’a pas souhaité que son nom apparaisse dans l’article.

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Commentaires

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  1. raph2110 raph2110

    Même si ce n’est pas l’issue souhaitée par Nathalie, grâce à elle le zoom est mis sur l’inaction de l’État et devrait inciter ce dernier à faire un peu mieux. Il est vrai qu’en partant de rien il reste de belles marges de progression. Ne rien faire contre ces rodéos c’est laisser penser à des jeunes qu’ils sont dans la toute puissance quoi qu’ils fassent, pendant que des riverains subissent les nuisances sonores et une dégradation financière de leurs biens. En effet quel serait l’acheteur assez fou pour acquérir un bien immobilier qui vous garantit un enfer au quotidien, jour et nuit ? L’inaction de l’État dans ce cas ne protège ni les biens, ni les personnes et elle contribue même à battre en brèche cette mixité sociale tant attendue. Bravo à Nathalie car s’en prendre au pot de fer c’est courageux !

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    • Electeur du 4-5 Electeur du 4-5

      Même analyse.
      Et même triste constat face a l’impunité systématique de certaines activités méprisant la loi et toute forme de règlement de façon connue et ostensible, et pas que dans les quartiers Nord .
      Les nuisances quotidiennes sur domaine privé et public causées par certains bars a chicha, on en parle un jour ? Dissimulée derrière de pseudo assos, la diffusion de musique à fond, les fermetures plus que tardives, les dégradations, les rodéos et allés et venues de scooters, le stationnement gênant et dangereux, etc… on en parle quand ?

      Et pour ne regarder que les critères actuels : la question sanitaire, le respect des règles de précaution, et pour être direct les risques de cluster ?

      Comparée a une immense majorité de commerces utiles et respectant les règles, a toutes les entreprises et employeurs, que faut il pour que ces lieux de trafic soient enfin sortis de leur impunité ostentatoire ?

      Bravo donc a cette riveraine courageuse, surtout quand on connaît les lenteurs (euphémisme) du parcours devant les tribunaux.
      Il faut compter en mois et années pour une hypothètique réparation du préjudice causé en quelques heures par une poignée d’égoïstes ….et d’affairistes souvent, quand les trafics –visibles et connus– font tourner ces machines a fric que sont certains bar à chicha.

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    • Treblig Treblig

      BRAVO Madame !
      Comme je l’entends au quotidien…c’est dans tout Marseille ! Les rodéos en moto,les dépôts sauvages…chez nous dans le 5ème c”est un hébergement Provisoire de Familles Roms depuis le 21 février 2012. Mais tout est géré par des gens dits compétents ! Infernal !
      Nous vivons dans un monde qui marche a l’envers Encore BRAVO !!!

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  2. Pierre - Yves B Pierre - Yves B

    Bravo à Nathalie.
    Il est vrai que la police est plus utile à dresser des pv à 135 € pour stationnement…………!

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    • Assedix Assedix

      Le stationnement sauvage est également une plaie.

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  3. Alceste. Alceste.

    Chers amis , je crois que vous êtes à côté de la plaque concernant cette décision;
    Tous trois contents car l’Etat vient d’être condamné , le pot de terre contre le pot de fer, écrivez vous. La mixité sociale tant attendue est évoquée aussi par ailleurs.
    Ce n’est pas l’Etat qui est en cause , c’est la mauvaise éducation , l’irrespect d’autrui, l’incivisme qui sont en cause. Et pourtant cette frange de la population n’a qu’un mot à la bouche :respect.
    Vous pourrez mettre le monde que vous voulez, condamner l’Etat à perpétuité , il n’y arien à tirer de ces gens là. Bombarder les sapeurs pompiers , balancer des cailloux sur des médecins voilà de saines occupations.
    Désolé d’avoir cassé l’ambiance

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    • Pascal L Pascal L

      Ce n’est pas une raison pour ne rien faire. La confiscation immédiate de tous les véhicules non immatriculés qui sont sur la voie publique serait déjà une mesure à prendre.
      Les rodéos et les dépôts sauvages de matériaux résultent principalement de l’absence des forces de l’ordre dans le quartier. Je vois régulièrement des véhicule à près de 100 km/h dans les rue circulante, Barnier, Roussin, Chemin du littoral, jamais vu de radar dans ces rues. Quand il y en a un c’est généralement à la bretelle de sortie de l’autoroute où l’on passe de 90 à 50 qu’il est mis, là il n’y a pas de riverains mais ça “graine”

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    • Jacques89 Jacques89

      “il n’y arien à tirer de ces gens là”
      Que fait-on? on les tue? Et je suppose que vous êtes volontaire pour tenir le fusil?!
      Défaillance de l’Etat, certes! Mais dans son système éducatif.
      Quand on veut éduquer, accueillir conformément à notre constitution, il faut des moyens! Et des moyens dans les services publics, il n’y en a plus. Au travers de l’Etat c’est donc notre responsabilité collective qui est en jeu. L’Etat n’est que le résultat d’un vote démocratique (même si plus grand monde ne vote face à une dégradation constante de la vie démocratique dans ce pays). Ce n’est pas une raison pour transférer la responsabilité sur des “idiots de villages” pour lesquels NOUS n’avons pas fait notre boulot.

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  4. Input Output Input Output

    Ah, l’inaction de nos administrations ! (ça rime d’ailleurs). Un des grands thèmes de mon prochain livre, qui sortira en Septembre…

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    • jasmin jasmin

      C’est une très bonne idée de livre. Je crois qu’à la place ou en parallèle, il faut écrire un livre sur l’inaction des citoyens, et ce qui amène à cette situation et la maintient. L’état policier, tout le monde le demande et quand ils sont là, tout le monde râle. Il faut un juste milieu mais surtout, ce n’est pas quelques fonctionnaires qui font régler le probleme d’un million de personnes. C’est à nous d’agir.

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  5. BRASILIA8 BRASILIA8

    les quartiers sud sont logés à la même enseigne seule la cylindrée et la marque ( de préférence Harley) changent les comportements sont identiques
    y compris celui de la police

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    • vékiya vékiya

      effectivement, j’ai alerté la mairie concernant le boulevard gaston crémieux dans le 8ème, on m’a répondu que rien ne serait fait car il s’agit d’un axe inter quartier ! donc on y autorise les dépassements de vitesse (c’est une belle ligne droite), le bruit causé par les échappements modifiés sur les grosses voitures et motos… j’espère que la nouvelle mairie va agir.

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    • nathdemars nathdemars

      Si les citoyens se mobilisent , les choses peuvent changer ,n’acceptons plus ces pollutions en tout genre , n’acceptons plus que la Police fasse du chiffre ou ne serve que l ‘Etat , son rôle est dévoyé .Voir l’excellent reportage de Arte ” dans la peau d’un flic” . Certains jours du Nord au Sud, Marseille n’est que bruit de motos ( Cross , Harley Tmax etc…), vitesse excessive . Désolant ..

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  6. BRASILIA8 BRASILIA8

    la Mairie enverra des courriers qui au mieux recevront une réponse d’attente le Préfet de Police s’en moque ces comportement ne font pas l’objet de statistiques et d’évaluation pour son avancement donc tout va bien pour l’Etat

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  7. Alceste. Alceste.

    Le déni de réalité est l’une des maladies de cette environnement marseillais , notamment par le fait nous ne nommons pas les choses.
    La grande majorité des scripteurs ici avance la non action ou la mauvaise action de la Police pour diverses raisons . Vraies ou fausses , peu importe.Nous n’en sommes plus à une contradiction près.
    Ces derniers demandent une action de la Police pour faire cesser ces nuisances , qui en sont vraiment, et je pose la question suivante : pensez vous une seconde qu’en face de la Police vous allez trouver de gentils “toutous” prêts à écouter et à obtempérer? . Vous aurez en face des forces de l’ordre des gens violents, des voyous et qui réagirons de façon brutale. Et là , nous aurons droit au” cœur des vierges ” , qui dans un “recitativo accompagnato ” dénoncera les violences policières en cas d’intervention , car aujourd’hui pour certains Police égale violence. Alors ne me faites pas dire , ce que je n’ai pas dit. Quand il y a des fautes dans la Police , il faut sanctionner et révoquer.
    Nommons donc ce non respect des institutions , ce non respect des autres , ce non respect des gens de la part de cette population .Saisir les motos, ils s’en procureront d’autres de toutes les façons, des amendes ils ne payeront jamais, la prison vous pouvez doubler les places existantes.
    La Police est l’ennemie , le Médecin est l’ennemi, le Pompier est l’ennemi , l’Ecole est l’ennemie , le Travail est l’ennemi , la République est l’ennemie mais il ne savent même pas ce que la veut dire.
    Alors chers amis scripteurs , si vous avez une solution issue de l’Etat afin de résoudre cette équation , elle est la bienvenue et ceci sans oublier une contrainte importante il leur faut du fric sans se fouler.

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    • Jacques89 Jacques89

      Lieu commun, caricatures, tels que nous le servent ceux qui veulent se débarrasser des principes de notre constitution. Si notre justice, police et éducation ne fonctionnent plus vous ne pouvez pas le reprocher aux “jobastres” qui mettent la panique dans les quartiers.
      Et puis, vous voulez quoi: les supprimer, faire un Guantanamo?
      Si l’argent dépensé dans la réparation des dégradations était utilisé dans la prévention et l’assistance aux familles dans l’éducation des gamins qui déraillent, les économies seraient vite faites. Malheureusement, le maintien de la population dans une peur panique (comme avec la covid) fait partie du “maintien de l’ordre”. Tant que nos chers élus maintiendront cette ambiance, le “vote sécuritaire” leur permettra de garder leur place.

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      jusqu’à preuve du contraire les solutions devraient venir des élus aux sens large du terme c’est d’ailleurs parce qu’ils ont des solutions qu’ils se font élire et non pas des citoyens on va envoyer des CRS pour contrôler le port du masque qu’ils y mettent autant d’ardeur que pour “contenir” les manifestations

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    • toto toto

      Entièrement d’accord avec vous jacques89. Je pensais qu’il y avait des macronistes sous certains pseudos mais il semblerait, à la lecture de certains commentaires, que la pire droite réactionnaire s’y cache. A moins que le macronisme aille jusque là…

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  8. Manipulite Manipulite

    Le Préfet sera moins laxiste à …Monaco !

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  9. Piou Piou

    Si vous ne voulez pas passer par la case avocat (coûteux en temps et en argent), vous pouvez de vous-même tenter le recours précontentieux:
    Courrier intitulé “recours précontentieux” envoyé en LRAR (indispensable) à la mairie + le préfet de police (la Ville et l’Etat n’ayant de cesse que de se renvoyer la balle, alors que ce n’est pas à l’usager d’arbitrer des questions de compétence, et qu’en tout état de cause une administration indûment saisie a le devoir de transférer la demande à l’administration compétente) : poser un constat factuel (les nuisances, leur type, origine, fréquence…), expliquer le préjudice qui en découle pour vous et vos voisins, conclure en disant qu’à défaut de réponse dans les deux mois à compter de la notification du présent LRAR, vous introduirez un recours en responsabilité pour carence de l’administration (carence dans l’exercice de ses pouvoirs de police administrative, qui a pour but de préserver l’ordre public, dont la tranquillité et la sécurité publiques).
    Si vous mettez tous ces ingrédients dans ce LRAR, les services comprendront qu’ils ont à faire à un justiciable qui connaît ses droits. Ca a bien marché pour mes voisins et moi contre les nuisances du Flamingo Pink quartier de l’Opéra (qui fait aujourd’hui l’objet d’une fermeture administrative, grâce aux nombreux témoignages et courriers).

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    • nathdemars nathdemars

      Vous avez raison , les bonnes démarches ne sont pas toujours faites , et puis n’oublions pas les protections juridiques qui peuvent aider les citoyens a mener leurs actions à moindre coût ., et les actions collectives c’est encore mieux !

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  10. Alceste. Alceste.

    Jacques 89 , encore des excuses pour les “Jobastres” , les pauvres, ils ont tant de circonstances atténuantes.
    Ils “emmerdent” la Justice , la Police et l’éducation . Cette minorité pourrie la vie des gens. Vous voulez quoi , encore des éducateurs , encore investir dans des associations pour nourrir des caids de quartiers ? . Et puis , nous ne sommes pas aux USA en faisant appel à la Constitution et à ses fameux amendements. Lisez celle de 58 la nôtre au moins vous serez fixé.Et puis si vous êtes dans de bonnes dispositions , penchez vous sur la Déclaration des droits de l’Homme de Septembre 1791 ,qui est l’une des bases de celle de 58 , dans ses articles IV,V et VI. Vous constaterez que ces derniers articles fixent bien les droits et devoir de chacun. Vous devriez modifier aussi votre expression ” lieu commun” , par “notre quotidien” , vous seriez plus juste. Je ne veux pas créer un GUANTANAMO , il existe déjà. Ils l’ont mis en place pour être tranquille et faire leurs trafics.
    Alors , l’ épouvantail sécuritaire est mis en avant . Il n’y a de ce type d’objet dans mes propos , simplement la Loi doit être respectée.
    Puisque ces jeunes ont besoin d’aller se défouler , et quand ils font les imbéciles , les TIG ( Travaux d’Intéréts sont parfaits pour les occuper et les dètendres.

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    • Jacques89 Jacques89

      Les TIG, il faut les encadrer et la prison ça coûte un bras!
      L’éducation nationale est là pour ça. Il faut simplement payer des profs compétents pour gérer ce type de problème. L’Etat s’est déchargé de cette mission essentielle depuis des décennies sur des associations qui n’aveint pour armes que leur courage. Si les structures adaptées avaient été créées, on aurait fait pas mal d’économies… à commencer par les plans de développement social des quartiers qui ont consisté à planter des fleurs et refaire les façades pour cacher la misère culturelle.
      Je suis né dans le 15ème. Dans les années 60 on y a construit des tours pour y mettre des gens qui vivaient dans un bidonville sans plus d’explication ou d’accompagnement. Les poules sont arrivées sur les balcons et les chèvres dans la salle de bain. Depuis les conneries se répètent à chaque mandat présidentiel en plaçant des rustines là où il n’y a plus de chambre à air. Tout ça parce que nos élus ne veulent surtout pas que les profs de l’éducation nationale gèrent ce type de clientèle. On ne sait jamais, ils pourraient leur donner des idées d’Egalité.

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  11. Alceste. Alceste.

    Puisque ces jeunes ont besoin d’aller se défouler , et quand ils font les imbéciles , les TIG ( Travaux d’intérêts généraux) sont parfaits pour les occuper et les détendre. Il y a plein de calanques à nettoyer , à débroussailler, de façades d’immeubles à nettoyer etc.
    Je ne dis pas que c’est la solution , mais une partie.
    Et ne me dites pas Jacques 89 que cela serait le bagne

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    • Jacques89 Jacques89

      J’ai bossé dans les collectivités et les TIG, je connais bien. Les gamins qui font des conneries ne se gèrent pas de la même façon qu’un ouvrier qui a une famille à nourrir. Les gens qui les encadrent ne sont donc pas formés pour ça. Il faut aussi trouver des volontaires qui vous disent que ce n’est pas leur boulot de s’occuper des TIG. Ils n’ont pas tort. Et puis sorti des TIG, la suite c’est quoi? La solution est probablement un mix entre le suivi éducatif et la formation professionnelle, même s’il faut passer par la case collecte des déchets, pourquoi pas, c’est la mode.

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  12. Midship13 Midship13

    Il ne faut pas négliger aussi le manque de fonctionnaires (en général) et de fonctionnaires de police en particulier… Plus les années passent, plus leurs nombres diminuent, mais plus les missions qui leur sont confiés augmentent. Moins de fonctionnaires = moins de présence de l’Etat (au sens large, pas seulement la police) = multiplications des diffficultés. Quand les services publics désertent certaines zones… Cela crée des nuisances.

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  13. Estelle Mazza Estelle Mazza

    Propos recueillis de la bouche même d’un policier il y a environ 4 ans : les personnes qui se livrent aux rodéos à scooter /moto, ne sont pas casquées, si la police se lance à leur poursuite et que l’un d’eux tombe et se tue, ça sera la faute de la police et en plus nous risquons un embrasement des cités comme vu à Lyon ou en région parisienne. Donc nous avons ordre de ne pas bouger.

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    • Alceste. Alceste.

      Ita missa est

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  14. Alceste. Alceste.

    Secourus ite missa est

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  15. GlenRunciter GlenRunciter

    Quand on écoute certains commentaires face à ces incivilités quotidiennes, y compris dans la bouche de certains policiers, on sent une sorte de résignation, comme si a Marseille il était illusoire et même incongru d’évoquer le respect des lois. Quand on voit certains comportements on se demande si la majorité des marseillais savent que le Code de la Route existe, et que ce code est bel et bien un des chapitres de la Loi.
    Je veux dire par là qu’à ce niveau, culturel et généralisé, le seuil de non retour est franchi. Seul une volonté commune basée sur une éducation au respect batie sur le long terme pourrait changer les choses. En gros, la solution est en chacun de nous, globalement.

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  16. raph2110 raph2110

    Ma petite expérience me fait dire que la prévention ne peut se mettre en place qu’après le rappel à la loi et les sanctions prises, ces mesures contribuent à l’Éducation. Ne pas intervenir pour éviter un embrasement c’est juste une question de temps, celui-là même qui installe des jeunes dans l’impunité et dans l’acquisition de comportements inadaptés toujours plus marqués. Qu’il n’y ait pas assez de policiers c est certain, mais quand les moyens font défaut alors on prend à haut niveau des orientations fortes sur un sujet plutôt qu’un autre. Bien sûr qu’il faut amplifier les efforts sur l’Éducation pour enrayer les phénomènes de dérive, mais pour certains leur parcours est déjà bien entaché de petits délits, les solutions sont autres une formation, un emploi et un «dépaysement» souvent constructif loin de leur base. Il est évident que les moyens manquent et c’est finalement la société qui absorbe d’une façon ou d’une autre ce déficit éducatif qui s’incarne sous.des formes différentes au fil des ans. Contrairement aux Québécois nous intervenons dans le traitement de l’urgence pas forcément en prévenance. Ce n’est pas qu’une question philosophique la prévenance c’est aussi un vision économique qui consiste à dire que plus on agit tôt moins ça coûte cher.

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  17. Alceste. Alceste.

    Glenruciter vous avez résumé en quelques mots la situation, le seuil de non retour est franchi. Ce n’est même plus une question de moyens et cela ne l’a jamais été d’ailleurs. Sociabiliser cette population est une cause perdue et les rappels à la Loi sont sans résultats vu le nombre de récidivistes.
    Autrement dit nous avons un sacré problème sur les bras

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    • Jacques89 Jacques89

      Ah, c’est sûr, si vous ne faites que le regarder, il ne peut tomber que plus bas. Les biceps ne résisteront pas. Vous me rappelez le discours des notables marseillais il y a un siècle à l’arrivée des « ritals ». Pourtant le bâti marseillais témoigne de leurs compétences et les travaux publics, aujourd’hui, ne pourraient pas fonctionner sans cette main d’œuvre qui s’est fait applaudir il n’y a pas si longtemps.

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  18. Alceste. Alceste.

    La différence cher ami, c’est que descendant de “Ritals” comme vous dites et de feignant de Corse et il n’y a pas très longtemps, le premier travail qui a été proposé est piqeur de sel. Renseignez vous sur le job,vous comprendrez vite. Le Corse et la Ritale parlaient à peine français, mais avec un seul objectif s’intégrer et travailler
    À force de travail nous avons finis ingénieurs, médecins ou cadres dirigeants. Et pourtant nous venions de Corse afin d’ arrêter de manger des pierres. Et à l’époque pas d’aides.
    En rajoutant et en précisant même que malgré que nous soyons Corses pas de voyous, allons jusqu’au bout.
    La différence étant l’éducation et le soucis de s’intégrer par rapport aux zigotos qui nous pourrissent la vie aujourd’hui.

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    • Jacques89 Jacques89

      Pungere il sale?! Porca miséria! E un lavoro di mato questo!
      Finalmente dal secolo scorso non è stato evoluzionne. E pecato!

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  19. vékiya vékiya

    l’écho qu’en donne marsactu peut faire bouger les choses, d’autant plus si nous arrêtons de baisser les yeux ou de détourner le regard. je ne compte plus le nombre de coups de pied et coups de poing que je donne dans les voitures qui s’engagent sur le passage protégé que j’emprunte, jusqu’au jour ou…

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  20. Alceste. Alceste.

    Et oui JACQUES89, piqueur de sel était un métier de fou pour nettoyer à la main les coques de navires. Aujourd’hui il y a des machines.
    Néanmoins il y aussi des métiers durs en 2020 en France.
    Les gens qui font d’ailleurs ces métiers sont des gens à respecter car cela n’est pas facile ils connaissent la valeur du travail et il y a une considération mutuelle, et rien à voir avec ces zigues qui ne respectent rien ni personne.
    Uomo otioso è cappezzale del diavolo

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    • Jacques89 Jacques89

      Bisogna lasciar far il mestiere a chi sa.

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  21. Massilia fai avans Massilia fai avans

    Info reprise sur France Inter et d’autres médias nationaux, bravo Marsactu !

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