“L’adhésion au leadership de Raoult ressemble beaucoup à celle de Tapie dans les années 90”
Depuis plusieurs semaines, la figure de Didier Raoult déchaîne les passions, provoquant des clivages entre anti et pro, bien loin des ressorts classiques du débat scientifique. Entretien avec le sociologue Ludovic Lestrelin qui établit un parallèle audacieux entre le phénomène Raoult et celui qu'a connu Marseille avec l'OM des années Tapie.
Capture d'écran de l'une des vidéos Youtube de Didier Raoult.
Depuis le début de la crise sanitaire engendrée par le coronavirus en France, Didier Raoult est sur le devant de la scène médiatique. Suscitant controverses et adorations, l’infectiologue marseillais, son institut hospitalo-universitaire de recherche sur les maladies infectieuses (IHU) et son fameux traitement à base de d’hydroxychloroquine sont désormais célèbres dans le monde entier.
S’il est un ponte dans son domaine, l’homme était jusqu’alors inconnu du grand public. Aujourd’hui, Didier Raoult s’est imposé dans le classement des personnalités préférées des Français, où les scientifiques n’ont d’ordinaire pas leur place. Et les preuves de sa popularité ne manquent pas : une page Facebook à son effigie rassemblent quelques 250 000 personnes, des images à la gloire de ce personnage haut en couleurs inondent les réseaux sociaux, plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur soutien au médecin… Même le groupe de supporters des South Winners a déployé devant le bâtiment de l’IHU une banderole sur laquelle on peut lire “Marseille et le monde avec Raoult”.
Ludovic Lestrelin, sociologue du sport, observe de près toutes ces manifestions d’adhésion à la figure du chercheur marseillais. Maître de conférences à l’université de Caen, il a concentré ses études sur le football, et plus particulièrement sur l’Olympique de Marseille, sur lequel il a écrit un livre (L’autre public des matchs de football: sociologie des supporters à distance de l’Olympique de Marseille – Collection En temps et lieux ). Pour lui, il existe un parallèle troublant entre le soutien national à l’OM né dans les années 1990 et l’engouement que crée en ce moment Didier Raoult. Il va jusqu’à comparer l’adhésion en faveur de l’infectiologue à celle que l’ancien président de l’OM Bernard Tapie a pu générer. Les deux hommes auraient surfé sur des mécanisme sociologiques semblables, menant à un soutien inconditionnel.
Vous dites observer, que ce soit avec Bernard Tapie lorsque celui-ci était président de l’OM ou aujourd’hui avec le Professeur Raoult, des mécanismes de séduction, de quoi s’agit-il ?
Ce qui m’intéresse depuis mars autour de la figure de Didier Raoult, c’est en effet la séduction qu’il opère sur une frange importante de la population et les fondements sur lesquels reposent cette séduction. La controverse scientifique qui traverse ce sujet relève du médical, dont je ne suis pas spécialiste. Mais il y a aussi cette figure publique et médiatique qui amène des gens à se déclarer pro ou anti. Or, le positionnement pour Didier Raoult constitue un forme d’adhésion à un leadership qui ressemble par beaucoup d’aspects à ce que j’ai pu observer autour de la figure de Bernard Tapie, qui incarnait l’OM dans les années 1990.
Avant d’expliquer ces similitudes, il faut noter que l’univers du football n’est pas très loin. Certaines personnalités bien connues du monde des tribunes, par exemple le très populaire René Malleville, ont affiché leur soutien. Il y a eu la banderole et le communiqué des South Winners. J’ai aussi vu des références à Raoult qui renvoient à l’OM avec des slogans du type “Raoult à jamais le premier”… La connexion entre Raoult et les supporters est assez vite survenue au mois de mars. Mais le mécanisme de séduction dont je parle ne concerne pas le seul cercle des supporters de l’OM. Cela va bien au-delà.
On voit en effet de nombreux marseillais, supporters ou pas de l’OM, soutenir Raoult avec une sorte de chauvinisme que l’on peut retrouver dans football…
Oui, cela n’est pas lié au monde des supporters de foot mais le dépasse largement. Sur le compte Twitter de Raoult, il y a 406 000 abonnés, dont des personnalités politiques de premier plan, comme le président de région Renaud Muselier, lui-même médecin. Mais aussi, Martine Vassal, Yves Moraine, des journalistes, des entrepreneurs… À Marseille, il faut replacer ces réactions – dont celles des supporters de l’OM – dans un contexte : Raoult est source de fierté locale alors que la ville a mauvaise réputation. Marseille est une ville qui est stigmatisée de façon récurrente. Face à cela, l’attitude la plus classique est de jouer la différence, le particularisme, la rébellion. Raoult incarne cet homme face au reste du monde, qui plus est dans une posture a priori généreuse, défenseur des “petites gens” qu’il invite par exemple à se faire dépister.
Quel est donc le lien entre le mécanisme de séduction qui a profité à Bernard Tapie et celui dont bénéficie aujourd’hui Didier Raoult ?
Tout d’abord, il y a l’aspect médiatique. Tapie a été pleinement acteur de l’époque de la fin des années 1980, début des années 1990, quand la médiatisation télévisuelle du football a explosé. Aujourd’hui, le contexte médiatique se trouve décuplé par les réseaux sociaux. Il y a donc en commun quelque chose qui touche à la communication. Raoult joue de plus sur une relation qui n’est pas médiée par les seuls journaux ou chaînes de télévision. Il communique directement avec Youtube et avec son compte Twitter qu’il a créé en mars 2020 et qui agrège déjà plus de 400 000 personnes.
Il y a aussi ce qui touche à l’apparence physique et aux mots. En contexte médiatique, les signaux verbaux et corporels sont très importants. La façon de parler, le langage, le sens de la formule, ce qu’exprime le corps sont des choses fondamentales. Il y a des similitudes. Tapie portait en lui ses origines, celles d’un banlieusard parisien issu d’un milieu modeste. Il savait en jouer et pouvait ainsi symboliser la réussite populaire. La séduction que produit Raoult passe aussi par son allure et son apparence. Il dégage une forme d’anticonformisme, qui a tout de suite été remarquée. Il n’a pas l’allure attendue du scientifique, l’image austère et sérieuse… Il a un côté iconoclaste, rebelle, rock’n roll même.
Enfin, il y a leur position perçue comme en porte-à-faux avec l’establishment. Dans les années 1990, Tapie apparaît comme étant du côté du peuple, des modestes, contre les puissances et les puissants. Si l’OM a des supporters dans toute la France, ce n’est pas uniquement parce que le club a été sacré champion d’Europe. L’OM représentait alors le club des succès footballistiques certes, mais il avait aussi un sens social. Il a symbolisé une condition sociale et territoriale, celle des “petites gens” de province, traduite dans le langage du foot. Se déclarer “Marseillais” à travers l’OM, c’était être dans le camp des gens d’en bas et dans le camp de la marge, parce que l’OM renvoyait à l’opposition au PSG et à la capitale, à l’opposition à l’establishment aussi à travers la figure de Tapie. L’affaire VA-OM fut très importante dans cette construction symbolique.
En quoi Didier Raoult représente-il lui aussi une condition sociale semblable ?
Raoult incarne l’opposition à Paris, lieu du pouvoir. La séduction qu’il génère dépasse Marseille et le sud de la France mais le fait qu’il soit de Marseille active assez vite l’opposition Paris-Marseille, Marseille étant l’anti-capitale par excellence. Nous sommes dans un pays profondément marqué par le rapport capitale-province. Ce rapport n’est pas uniquement une démarcation géographique mais aussi une frontière sociale. Si l’on tire cette ficelle, on tombe vite sur l’antagonisme entre l’élite et les “gens d’en bas”.
Le parcours, le discours et l’apparence physique atypiques de Raoult, le fait qu’il s’oppose aux élites parisiennes… Tout ceci se combine. Beaucoup de gens peuvent vite se projeter dans son combat personnel. On peut y voir la revanche de ceux qui sont en bas sur une élite perçue comme inefficace et coupée des réalités. Tout cela active des représentations, une structure imaginaire extrêmement efficace qui repose sur des couples d’opposition : Paris/province, élite/peuple, centre/périphérie, pouvoir/rébellion, etc. Nous touchons là à des choses extrêmement profondes qui se cristallisent aujourd’hui autour de la figure de Raoult, hier Tapie. On peut oser l’hypothèse que l’adhésion pour Raoult est assez corrélée au niveau de diplôme. Je pense qu’il séduit énormément dans les catégories de la population qui exercent des métiers manuels et qui ont le sentiment d’être des invisibles.
On remarque également que les personnes liées au mouvement de contestation sociale des Gilets jaunes sont pour beaucoup très réceptives au discours produit par le professeur Raoult.
Oui, cela pourrait renvoyer à la variable du niveau de diplôme et du métier exercé que je viens d’évoquer. En France, ce sont des choses qui structurent la place que vous allez occuper dans la société et votre vision du monde. Le mouvement des gilets jaunes a recruté massivement dans les catégories sociales appartenant au pôle du travail manuel, qui se sentent fortement dévalorisées dans les discours et les actes des élites.
L’adhésion autour de Raoult n’est pas un sujet anecdotique. C’est au contraire très révélateur. Cela révèle la fragmentation de la société française, l’existence de mondes très distants, comme séparés par un mur d’incompréhension. Cette fragmentation a été creusée par 30 ans de politiques ultralibérales et un certain nombre de personnalités politiques et médiatiques en ont fait un fonds de commerce. Raoult illustre très bien cela.
Cela dit des choses aussi sur la crise de confiance profonde entre les élus et une frange importante des citoyens. Je devrais dire entre élus nationaux et citoyens. Voir des élus locaux se rallier à la cause de Raoult est lourd de sens, comme si certains avaient senti l’importance d’être placés dans le camp de la proximité et de ceux qui seraient en prise avec les réalités concrètes du terrain. L’adhésion à Raoult s’inscrit dans une défiance généralisée envers les élites nationales, parisiennes, vues comme distantes et déconnectées.
Sauf que c’est le système, l’establishment, qui a mené ces hommes si haut. En homme de réseaux (lire notre portrait “Raoult, homme de réseau et enfant terrible de la recherche”), Didier Raoult a réussi à se frayer un chemin pour faire de son IHU l’une des structures de recherche les mieux financées en France…
Vous avez raison de pointer ces contradictions. Raoult est à la tête d’un institut qui capte beaucoup d’argent, une part de son financement vient de l’industrie pharmaceutique, c’est effectivement un homme de pouvoir et de réseaux. Il n’est pas hors système. Mais ce n’est pas ainsi qu’il est vu par beaucoup. Or, ce qui est intéressant, c’est la façon dont il est perçu. Sur ce plan, nous ne sommes plus dans l’ordre de la pure rationalité. La preuve scientifique n’est plus le sujet. Nous sommes dans des représentations. C’est un imaginaire extrêmement puissant qui est activé et qu’il est très difficile de déjouer.
Raoult a fait naître de fortes espérances et on peut comprendre que des gens veuillent y croire. Parce que nous sommes dans un contexte de fragilisation. Ce qui est plus grave, ce sont ceux qui instrumentalisent et jouent avec la crédulité et l’ignorance, ceux qui mêlent la politique à la science. Le texte qu’a publié Michel Onfray sur son site, qui cible la collusion entre élites politiques, économiques et médiatiques, m’apparaît en ce sens bien plus problématique.
Mais Didier Raoult ne se sert-il pas lui même de ce pouvoir de séduction pour tenter de faire approuver par le grand public ce qui ne l’est pas par ses pairs ?
Sans doute oui. Un peu comme si la science reposait sur une forme d’intuition personnelle, celle du génie qui comprendrait les choses plus vite et avant tout le monde, qui se placerait ainsi au-dessus des élites engoncées dans leurs certitudes tatillonnes et technocratiques. Il s’est engagé dans une relation directe avec un public très large, en court-circuitant en quelque sorte les instances classiques de médiation scientifique, comme les revues, l’expertise des pairs. Il s’adresse directement à un public dont une bonne partie ignore évidemment tout des arcanes de la recherche et de la façon dont on produit de la science solide et honnête.
Ce qu’il revendique d’ailleurs dans sa dernière vidéo, lorsqu’il dit être “la figure de ce chamboulement” du droit à la parole, qui, grâce aux réseaux sociaux, lui permet de prendre la parole sans être contraint ou muselé par les médias traditionnels ou les revues de publications scientifiques.
L’argument qui consiste à dire que les médias exercent une forme de censure qu’il faut contourner ne peut que séduire tous ceux qui estiment subir en temps normal le discours des dominants et qui considèrent que leur parole n’est jamais entendue, qu’elle ne compte pas. On est dans cette idée de la revanche dont on parlait auparavant. Le leadership de Raoult se fonde sur la passion et sur une exigence d’action. Cette exigence d’action repose sur l’intuition et le “bon sens” opposé à l’inefficacité des élites et à la prudence excessive d’une bureaucratie frileuse. La controverse dans la situation actuelle peut apparaître comme une occasion de faire enfin triompher ce bon sens. En quelque sorte, Raoult se fait le porte voix de ceux qui sont en bas et à la marge.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
A priori, Mr Raoult n’a fait que répondre aux sollicitations des médias et n’a donc rien orchestré de comparable à la méthode de Mr Tapie, qui obéissait lui à d’autres objectifs d’ordre financiers avec l’OM. On connaît les suites de l’affaire OM/Valenciennes…. Comment peut-on ainsi tout mélanger, ne serait-ce que pour justifier une prétendue sociologie ?? …. Comment expliquer un tel emballement médiatique, si ce n’est dans le seul objectif de remplir du papier, désespérement vierge depuis plusieurs jours ??? Allez, je me désabonne de Marsactu !!! car quel mal y a t il à prendre un risque en apportant une solution efficace à de nombreux malades, plutôt qu’une passivité assumée des autorités scientifiques incompétentes et à la solde de l’industrie pharmaceutique qui ont causé autant de morts…. Voyez donc le classement de Marseille en matière de nombre de décès et ne faisons pas d’ombre à ceux qui se dévouent corps et âme pour les malades….
Se connecter pour écrire un commentaire.
Bonjour,
Peut-être y a-t-il mégarde sur nos intentions. Le but de Marsactu n’est ici nullement de juger la position scientifique et l’action du professeur Raoult dans sa réponse à l’épidémie. L’idée est en revanche de tenter de prendre un peu de recul et de se questionner sur les mécanismes qui, dans la population, poussent à l’adhésion à ce qu’il représente. L’objet de cet article est moins l’homme et son action que la figure qu’il incarne.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Votre intention, Violette, est parfaitement claire. Je ne comprends pas comment on peut ne pas la voir si on lit cette interview – qui représente finalement juste le point de vue de l’interviewé.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je ne partage pas votre point de vue sur l’information. Même si plusieurs articles m’ont déplu , notamment sur des titres un peu trop vendeurs, Marsactu reste une source d’information indispensable dans notre monde de communication institutionnelle, de presse “gratuite”, de presse “nécessaire aux publications légales”, de presse “financée par des multi-nationales” …
Se connecter pour écrire un commentaire.
Et puis le titre : “L’adhésion au leadership….. etc …” ce ne serait pas un peu racoleur ??
Se connecter pour écrire un commentaire.
Pas du tout convaincu par le parallèle.
En revanche je suis d’accord sur le concept du « mur d’incompréhension ». Le commentaire de François CAMILLERI ci-dessus est par exemple, pour moi, tout à fait incompréhensible. Et je pense que mon point de vue sur Didier Raoult serait probablement tout aussi incompréhensible pour lui.
Mais bon, je ne vais pas me désabonner pour ça…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Le parallèle peut paraître osé mais pourquoi pas…Il est vrai que la communication de Raoult a été à mon sens, un peu raté au départ, où pour un scientifique la règle doit être la prudence, celui-ci a fait preuve au contraire de certitudes absolues ce qui a eu le don d’agacer ses pairs, alors qu’il se peut que ses analyses soient bonnes.
Il a passionné le débat et de ce fait sa parole dans ses interventions vidéos est passée au second plan, alors qu’il révèle des éléments très intéressants, il ne faut pas oublier que c’est un chercheur chevronné, qui a beaucoup de récompenses à son actif.
En même temps, c’est aussi un chercheur ancré dans la vraie vie qui agit dans l’urgence de la crise sanitaire que nous vivons. Je m’interroge sur la légitimité de certains de ces médecins de plateaux télévisuels, donneurs de leçon…il y a certainement aussi des querelles d’ego, de fric etc…et il est bien évident que Raoult a probablement un ego surdimensionné mais si ça le stimule pour le bien de tous pourquoi pas!
Se connecter pour écrire un commentaire.
Une comparaison inattendue mais bien argumentée, éclairante sur les ressorts de l’aura du Pr Raoult auprès du grand public. Ni l’analyse du sociologue ni le point de vue de Marsactu ne prétendent dire si les propositions médicales du Dr Raoult sont scientifiquement valides ou non : ils parlent de son succès auprès d’un public profane, succès qui n’est pas en soi preuve d’imposture ou au contraire de validité scientifique.
En ce sens, je ne vois pas pourquoi le point de vue choisi par Marsactu dérange… au pire il devrait laisser indifférent. Pour ma part, il me convient bien.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Dans l’article on y lit:”Raoult est à la tête d’un institut qui capte beaucoup d’argent, une part de son financement vient de l’industrie pharmaceutique, c’est effectivement un homme de pouvoir et de réseaux.”Cette affirmation —légèrement spécieuse et orientée— peut laisser croire que l’IHU de Marseille serait privilégié et le seul a obtenir des fonds auprès des partenariat publics et industriels. Tous les Instituts hospitalo-universitaires (IHU) sont associés à des universités, des centres hospitaliers universitaires ainsi qu’à des laboratoires de recherche privés et publics. Les retombées économiques de leurs recherches profitent à l’attractivité de la France.
Se connecter pour écrire un commentaire.
L’affirmation n’est ni spécieuse ni orientée, elle est factuellement juste.
Le bâtiment de l’IHU de Marseille est de loin le plus gros investissement immobilier de l’Agence Nationale pour la Recherche, et l’un des seuls car l’ANR ne finance pas de bâtiment normalement.
Il est également important de rappeler, comme vous le faites, que tous les IHU associent des partenaires privés. La question de Marsactu permet de rappeler ce fait pour battre en brèche la présentation erronée qui est largement véhiculée dans les interviews des soutiens de Raoult et sur les réseaux sociaux.
Raoult a bénéficié et bénéficie toujours de soutiens forts et influents, il attire énormément de financements publics et son IHU a des liens avec le privé. Encore une fois, ce sont des faits.
Il faut aussi redire que l’IHU de Marseille fait exception parmi les IHU de France car sa gouvernance et sa gestion sont problématiques, comme en attestent des rapports officiels d’inspection. Ça va mieux en le disant.
Se connecter pour écrire un commentaire.
la question n’est pas de savoir si l’information est spécieuse ou orientée. Est-elle vérifiée ? Nous savons très bien qu’un bon directeur de labo dans quelque discipline que ce soit est aussi un récupérateur d’argent et obligatoirement un homme de réseau. Et est-ce si répréhensible?
Se connecter pour écrire un commentaire.
Comparaison n’est pas raison…!
Si pour B. Tapie le personnage fut flamboyant à l’époque de Mitterrand ou de la coupe d’Europe, il a toujours à voir avec la médecine, actuellement. Souhaitons le bon rétablissement même si le personnage n’est pas fréquentable.
D. Raoult est un scientifique-entrepreneur comme il semble qu’il en existe beaucoup en Amérique du Nord.
Donc peu de différence hormis l’aspect ”communicant” de ses deux personnages.
La référence à M. Onfray est intéressante car ce sont trois personnages ”libres” qui en font qu’à leur tête (!) et dont les médias raffolent car se sont de ”bons clients”.
Je pense que le scientifique est un être collectif désormais, contrairement à Yersin, Pasteur ou Koch. Désormais la Science est affaire d’équipe, de collaborations mondiales avec ce que cela charrie de compétition, rivalités et autre gros sous.
D. Raoult est une équipe qui peut découvrir de petites choses mais la machine à laver médiatique peut le laver plus blanc que blanc…! Attention!
Pas d’accord avec tout cet article mais il a le mérite d’approfondir ce qui fait de l’un et de l’autre les différences ou les ressemblances en dépassionnant la polémique des anti et des pros. Ce n’est pas entre les deux que l’on doit de diriger mais en prouvant que le dualisme est une figure passionnelle…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Si « Marseille et le monde [sont] avec Raoult », c’est sans moi : les gourous ne sont pas indispensables, qu’ils incarnent l’affairisme footballistique ou l’espoir (encore non démontré) d’un traitement médical.
J’ai un peu de mal à suivre le raisonnement de ce sociologue. Le principal, sinon le seul, moteur du buzz autour de Raoult, ce sont les réseaux sociaux – qui n’existaient pas à l’époque de la gloire de Tapie, et dont Raoult sait se servir. Les discussions de bistrot y trouvent une gigantesque caisse de résonance, pour le meilleur et pour le pire. Et surtout pour le pire, quand des quidams formés à la virologie grâce à la lecture de Twitter s’avisent de donner des leçons aux médecins qui expriment des doutes sur les résultats obtenus par l’IHU.
J’ajoute que la prétendue rivalité entre Marseille et Paris sur ce sujet est très discutable. Elle n’existe que marginalement : les débats impliquent aussi des pontes d’hôpitaux ni parisiens, ni marseillais, en France et à l’étranger.
Bref, pas de quoi fouetter un chat. Et pas de quoi se désabonner de Marsactu !
Se connecter pour écrire un commentaire.
Un médecin entrant en politique ? Je dirai que c’est une des professions les mieux représentées parmi les élus avec les professeurs, les fonctionnaires et les entrepreneurs. Pour savoir si la comparaison Tapie-Raoult est valable, il ne reste donc plus à M Raoult qu’à se présenter, ce qui pourrait être possible avec un nouveau 1er tour … et si c’était hors de la liste LR, je serais curieux de suivre l’évolution des appréciations de ses amis LR.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je suis intéressé comme souvent par la qualité des intervenants à ce forum. Je reste fidèle à Marsactu qui fait son boulot.Je pense par contre que ce sociologue était en mal de buzz: le match Tapie Raoult, ça ne peut que bien se vendre. L’immense lacune de ce parallélisme est le contexte de peur collective orchestré par les médias qui a saisi tout le monde. Raoult a apporté l’espoir d’une solution. c’est là que réside l’essentiel de son succès médiatique.Malgré les doutes scientifiques, même secrètement pour nombre de médecins et de commentateurs critiques en plateau TV, tout un chacun se disait “si j’ai les premiers symptomes, je demanderai que l’on m’applique le protocole Raoult”; Le look et les provoc de Raoult ont fait le reste. Tapie c’est un tout autre contexte, une séduction qui n’ont rien à voir avec le besoin vital d’un sauveteur pour nos santés.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Merci à Marsactu d’apporter un éclairage supplémentaire, l’étude de ce sociologue est une des pistes pour comprendre le phénomène.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Un peu la même approche sociologique que FOG… mais ne prenez pas ça comme une insulte. Lui, quand il peut faire croire aux parisiens qu’il est devenu marseillais, il prendrait même l’accent pour dire “allez l’oèmeee”.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Merci Marsactu pour cet article !
il me semble que M. Raoult était soutien de Mme Vassal au 1er tour…..
si d’ici là l’ordre des médecins ne l’a pas radié, il sera peut-être médecin et en tête de liste… tout dépend de l’efficacité du traitement finalement…et d’un procès pour harcèlement sexuel en cours, non ?
Merci Marsactu, de présenter plusieurs angles de vue…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Tapie ou l’éternel marronnier marseillais.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Oui, il y a quelque chose de très marseillais, ou du sud est, qui plebiscite les grandes gueules qui s’affichent dans une apparence de Robin des bois, sauveur de ceux d’en bas, contre l’establishment. C’était aussi cas de Tapie, Gaston Deferre, Pasqua, Marius, les dockers, etc. Quand on lit l’histoire de Clot-Bey, le médecin chirurgien rebelle grande gueule marseillais qui est parti en Egypte sur un coup de tête après avoir été viré par les hôpitaux de Marseille, on voit bien que c’est une vraie tradition. C’est même plébiscité comme le modèle gaulois, français, rebelles éternels, toujours prêts à renverser le status quo. Ce n’est pas par hasard total que Mélenchon est venu s’installer “politiquement” à Marseille. Quelle ville symboliserait le mieux l’insoumission?
Professeur Raoult peut se permettre cette mise en scène théâtrale parce qu’on est dans un Etat jacobin, pyramidal, et qu’il a besoin de l’argent public du contribuable accumulé dans le trésor national pour faire fonctionner cet institut inhabituel, qu’il a réussi à monter à l’arrache grâce à sa grande gueule (et sa compétence sur le sujet). Si les fonds provenaient uniquement du privé, des milliardaires philanthropes ou non, des entreprises pharmaceutiques etc., certes il perdrait son indépendance, mais il n’aurait pas besoin de jouer la comédie de la grande gueule marseillaise pour y parvenir. Il alignerait les chiffres, les bénéfices potentiels, et les fonds s’aligneraient sur une affaire qui rapporte. Mais est ce que l’infectiologie rapporte vraiment? On imagine mal cet institut hors du giron public parce que le service attendu est pour le bien de tous. Donc, après tout, si les teneurs du trésor sont sensibles à la grande gueule marseillaise, qu’il continue à jouer le numéro pour nous faire tous bénéficier des résultats, et qu’il fasse le ménage dans ses ressources humaines pour ne tolerance aucun harcèlement de personnes. Tout Marseille sera derrière lui. Toute la France sera derrière lui.
Se connecter pour écrire un commentaire.
bravo
Se connecter pour écrire un commentaire.
Lecture à un an de distance de cet article qui ne donne rien à voir et à comprendre. Benoitement je me suis dit, n’étant pas de Marseille, que ce site d’information marseillais dédié à l’investigation allait pouvoir nous éclairer non pas sur la couleur de la chemise de Raoult, ses cheveux et son égo surdimentionné, mais sur la réalité du travail spécifique de l’IUFM. Grande déception, vous ne contribuez pas à nous éclairer. L’article récent sur le professeur Fouché en a rajouté une couche: partisan, n’allant pas au coeur et surtout du parti pris systématique. Déçu par Violette ARtaud, Marsactu.
Se connecter pour écrire un commentaire.