A Marseille, pour trouver une déchèterie, suivez les décharges sauvages
A Marseille, pour trouver une déchèterie, suivez les décharges sauvages
À proximité, les panneaux l'indiquent encore. Fermée depuis début juillet, la déchèterie de la rue Junot continue d'exister sous la forme d'une décharge sauvage. "La déchèterie, c'est là, c'est ça", constate un passant en montrant l'amoncellement de gravats qui déborde du trottoir. Le problème n'est pas nouveau. Depuis longtemps, les habitants se plaignent des dépôts sauvages aux abords du site. André Lassalles, président du comité d'intérêt de quartier (CIQ) National et de la fédération des CIQ du 3e, en dénombre quatre récurrentes et met en avant l'incivilité des Marseillais : "Des entreprises jettent aussi, accuse-t-il. Ce ne sont pas des ordures ménagères. C'est du placo, de l'aggloméré, des matériaux de construction." Monique Cordier, conseillère déléguée à MPM en charge de la propreté abonde dans ce sens :
Des gens travaillent au noir et ne veulent pas payer la taxe réservée aux professionnels. Ils ne peuvent pas entrer dans la déchèterie car le vigile contrôle, donc ils mettent devant.
Les fautifs partageraient donc la particularité du rhinocéros à déféquer toujours au même endroit. "Il faut analyser les comportements pour apporter les bonnes solutions", ajoute-t-elle encore. Depuis la fermeture de la déchèterie, liée à d'importants travaux prévus dans une rue adjacente, les dépôts sauvages se font devant l'entrée du site.
L'installation d'une caméra de surveillance ne suffit pas à dissuader. Les présidents des CIQ concernés l'expliquent par l'absence de verbalisation des contrevenants, ce que dément Monique Cordier. Pour Mohamed Ben Aoun, président du CIQ Saint-Lazare Racati, il faudrait mettre des palissades pour empêcher l'accès au dépotoir illicite qui prend racine sous l'autoroute. "Je ne comprends pas pourquoi ils préfèrent payer un tractopelle qui vient ramasser chaque semaine. Une palissade, c'est une journée de travail et c'est fini", déplore-t-il. André Lassales le rejoint sur la nécessité de confiner le site pour supprimer les mauvaises habitudes. Mais ces dépôts sauvages ont aussi pour origine une mauvaise information.
Fermée mais virtuellement ouverte
Close, la déchèterie Junot est toujours ouverte pour les très officiels sites internet de la Ville et de la communauté urbaine. La communication n’a donc pas précédé ni suivi cette fermeture. Contactée à ce sujet, MPM nous précise qu'elle a été arrêtée de façon précipitée au début du mois. "La volonté de fermer est due au démarrage des travaux aux abords du collège Versailles et à la menace d’occupation des lieux par des marginaux, des SDF et des Roms, révèle Monique Cordier. On risquait l’engrenage juridique et le report des travaux autour du collège." Lorsqu'on insiste sur le manque de communication à destination des usagers, Monique Cordier nous indique qu'au lendemain de notre appel initial, un premier effort a été fait : "Une affiche vient d’être installée sur la grille pour réorienter vers la déchèterie des Aygalades (15e), rue Augustin-Roux. Sous-utilisée, elle a la capacité suffisante pour accueillir les déchets qui étaient déposés à Junot, soit approximativement 3 100 tonnes par an."
Là-bas, les usagers ne seront pas dépaysés. Située tout au bout du vallon des Aygalades, la déchèterie du même nom arbore elle aussi des dépôts sauvages devant son entrée. Mais, à la différence de la rue Junot, ceux-ci ont débuté récemment et pour des raisons connues. "Dans le nouveau marché de délégation de service public en 2013, le cahier des charges a été modifié, explique Roland Cazzola, premier adjoint à la mairie des 15e et 16e arrondissements. L'entreprise délégataire, Silim a donc réduit de cinq à deux personnes son personnel sur place." Cette réduction drastique a eu pour conséquence d'imposer aux salariés de travailler seul.
A deux, c'est mieux
Une longue grève a été déclenchée en novembre pour obliger l'entreprise à maintenir un travail en binôme. Déjà, le mouvement social avait entraîné d'importants dépôts devant le site fermé. Pour mettre fin au conflit, Silim a accepté le principe du binôme mais réduit les horaires d’ouverture. La déchèterie des Aygalades est depuis fermée entre midi et deux et surtout le dimanche. C'est la seule déchèterie de Marseille à avoir des horaires aussi limités. Du coup, quand ils arrivent devant le portail fermé, certains usagers vident leur coffre sur le trottoir. Cela oblige donc les employés de Nicollin en charge de la propreté urbaine dans le secteur à venir nettoyer régulièrement le site.
Comme pour Junot, une information plus claire des usagers pourrait limiter une partie de ces dépôts. Car obtenir des éléments fiables sur les horaires d'ouverture ne se fait pas en un simple clic. Sur le site de la Ville, la page consacrée aux déchèteries n'indique aucun horaire. Sur celui de MPM, il faut se plonger longuement dans les arcanes de "Trions nos déchets" pour trouver l'info recherchée. Mais trouver cette information ne résout pas le problème : comment une déchèterie aussi peu ouverte peut permettre de satisfaire les besoins des 168 000 habitants des 2e, 3e, 15e et 16e arrondissements sans compter ceux de Septèmes-les-Vallons ?
Une nouvelle déchèterie en centre-ville ?
"Il faut rétablir les horaires qui étaient à l’origine : de 7 h à 19 h et le dimanche", réclame l'adjoint d'arrondissement. Monique Cordier va dans le même sens : "On va revoir l’amplitude des horaires et faire un avenant au marché de délégation de service public s’il le faut. Aucune décision n’est prise pour l’heure sur un renfort de personnel. Début septembre, on va passer en revue les effectifs et en décembre réorganiser le personnel des déchèteries."
Des actions de communication vers le public seront alors menées. "Il faut encourager les gens à se rendre dans les déchèteries. Ceux qui le font doivent être récompensés", suggère-t-elle. Elle envisage aussi l’agrandissement des installations actuelles, voire la construction d’une nouvelle au centre-ville en accord avec les habitants et les maires de secteur. La communauté urbaine part de loin, avec 103 kg par habitant apportés en déchèterie, contre 195 en moyenne en France.
En attendant, Marsactu est heureux de vous offrir cette carte des déchèteries de Marseille actualisée par MPM avec tous les horaires d'ouverture (cliquez sur l'image pour agrandir).
Commentaires
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A la Ciotat aussi les abords de la déchetterie valent le détour…
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Le service du traitement des déchets à Mpm n est pas géré,il n y a pas de patron digne de ce nom.
C est chacun comme il veut,entre copains,c est la débrouille,le passe droit,le tout couvert.
Comme tout les faibles ils deviennent méchants pour se protéger.
Aucun fonctionnaire veut prendre la place de direction quand on évoque le changement, il faut faire quelque chose et vite pour nettoyer sous les tapis avant un scandale.
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On ne reconnait plus Madame Cordier, elle qui était si prompte à critiquer, réclamer et s’indigner. Là, elle trouve ça normal que les habitants subissent ce genre de chose. bizarre la politique.
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Aujourd’hui le site de la Ville (www.marseille.fr) indique la fermeture de la déchetterie Junot.
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Madame Cordier ne fait rien qui pourrait contrarier toute la clique de MPM. C’est vrai qu’elle était plutôt toujours à critiquer … Chercher l’erreur
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Ce n’est pas seulement depuis sa fermeture que les dépôts sauvages se font à Junot! On prétend faire de la prévention des déchets à Marseille (réduction à la source) et on n’est même pas foutu de gérer convenablement la collecte et le traitement !!!
J’habite le quartier et n’ai jamais vu cet équipement fonctionner normalement. Et apprends grâce à cet article qu’elle est officielleemnt fermée (aucune communication aux riverains !).
De toute manière, cette déchèterie était “gérée” par du personnel incompétent, qui fermait avant l’horaire de fermeture affiché et pratiquait le chiffonnage… vraisemblablement car toute la chaîne hiérarchique s’en contrebalance !!!
A croire que le 3ème arrdt de Marseille et sa population n’intéressent guère nos chères et chers élus ; imaginez cela dans le 7ème ou le 9ème arrdt ???
Mais après tout, on a peut-être les élu(e)s que l’on mérite…!
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La mauvaise adaptation de l’offre en déchetterie a un impact sur les dépôts sauvages, y compris de la part des artisans.
La plupart des clients potentiels des déchetteries sont occupés aux mêmes heures que le personnel des déchetteries, il faut donc qu’elles restent ouvertes plus longtemps le soir et tout le WE. Avec si nécessaire s’il faut réduire les coûts d’exploitation, un temps de fermeture en journée au moment où viennent le moins de clients.
Il n’y a pas assez de déchetteries au sein du tissu urbain marseillais.
Les salariés des déchetteries restent assis sur leurs chaises pendant que les clients déchargent. Ils sont plus prompts à repérer une bonne occase de récupération qu’à aider une femme ou un vieux monsieur à décharger ses objets.
D’autre part, le système des conteneurs mérite lui aussi des améliorations. Lorsque vous venez avec les restes d’une vitre cassée, vous ne pouvez pas les enfiler dans le trou adapté aux bouteilles. Alors ça reste par terre ou ça finit dans le conteneur réservé aux journaux. Il y a également des déchets non triés qui restent au pied des conteneurs, parfois des mois, ce qui encourage les plus désinvoltes à ajouter leurs déchets à ces tas. Si la propreté n’est pas maintenue autour des conteneurs, les gens ne sont pas encouragés à la respecter.
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Dire qu arrivant a MPM, Teissier voulait mettre tout le monde au garde à vous. On voit le resultat quelques mois apres. Rien ne change. Tres décevant
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Ayant discute avec un agent de maitrise de ce secteur, plusieurs constats :
– tres faible nombre de dechetteries sur Marseille (4 ou 5) ;
– nombreux vols et penetrations de personnes est europeennes dans ces dechetteries ;
– cette personne n’a pas cesse de parler de metropole et MPM d’un point de vue salarial (tickets restos, salaires, primes,…). A aucun moment, durant un repas de 1h 30, malgre mes relances , il n’a eu la vision de MPM et de la metropole du point de vue des elus, de la population de Marseille et encore moins des communes environnantes. Il m’a clairement dit qu’ils s’en foutaient.
Pour lui, la metropole ne servira a rien mais leur permettra d’aligner tous les regimes indemnitaires sur le meilleur.
Ahurissant. La metropole a peine nee, entre elus et populations exterieurs obliges d’y adherer et territoriaux parasitzs, est deja dans la merde.
L’article et les commentaires parlent bien de recup par les agents territoriaux, de jemenfoutisme dans le travail, et du bordel dans le fonctionnement de ce service public.
Je suis helas au regret de confirmer.
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Non non César,les dechetteries communautaires sont “une production “Mpm qui a récupéré la compétence des mairies en la matière.
C est Mpm qui maille le territoire,qui sort les appels d offres de construction et d évacuation des bennes à déchets et éventuellement de leur traitement en décharges.
Les gardiens ne sont pas forcément à blâmer,ils font ce qu on leur dit de faire et ce qu on leur laisse faire.
La fermeture de Junot à la Belle de Mai est un choix technique dont le politique a été abusé en silence par la direction générale ,la direction déléguée et la direction du service traitement des déchets.
Et c est çà sur tous leurs dossiers,parfois çà merde au grand jour.
Mais ne vous faites pas de souci ,ils ne leur arrivera RIEN.
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Pour moi qui arrive des Alpes Maritimes , je vis une “expérience” pour le moins déroutante. Et pourtant j’ai connu aussi d’autres départements, d’autres villes, et même d’autres pays. Jamais je n’ai vu un tel cirque. Etant donné que je travaille sur toute la ville de Marseille, je découvre des choses totalement effarantes et dégoutantes. Entre les agents de la MPM qui “nettoient ” à la vitesse de l’éclair en laissant une bonne partie des déchets sur place , les 5 malheureuses déchetteries que certains renoncent à “visiter”..peut-être aussi à cause des bouchons pour la circulation en ville qui est un vrai cauchemar, des rues du centre ville, noires de crasse, le tout à l’égout inexistant…et donc des odeurs épouvntables. Les cables non enterrés, les immeubles décrépis et j’en passe..cette ville a 70 ans de retard. J’ai hurlé devant ces tours immondes des quartiers Nord, devant l’état du 3è arrondissement avec la porte d’AIx, la Canebière qui ne ressemble plus qu’à Barbès et le laisser aller des marseillais qui ont baissé les bras et qui pensent que “ben quoi c’est Marseille”. Et bien non, ça ne peut pas rester comme ça. Cette ville n’appartient qu’à ceux qui veulent se donner du mal pour lui redonner ses lettres de noblesse. Ca commence par la propreté; La prochaine fois que mes poubelles ne sont pas ramassées correctement et dans les temps j’irais les porter moi même devant le siège social de la MPM, ou FO..il faut que je me renseigne sur l’endroit le plus adéquat. Mais j’ai décidé de ne plus me laisser pourrir la vie par des comiques qui passent en trombe sous mes fenêtres , avant d’aller faire leur 2e job au black pendant que je paie des taxes d’ordures ménagères de folie. PS: et moi j’y vais à la déchèterie malgré les bouchons de la circulation….
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Quel qu’un a l’organigramme de MPM pour voir un peu le nom des meneurs de ce cirque lamentable ? . Des noms !!! vite ! Marre de l’ OMERTA.
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Au risque de détonner, j’estime que les déchetteries sont une bonne initiative. Si certains les utilisent mal, ce n’est pas la faute de MPM.
A ce propos je voudrais narrer une anecdote que je trouve savoureuse. J’ai téléphoné un jour à Allo Mairie pour m’étonner que ces déchetteries soient appelées “déchèteries” sur les panneaux indicateurs. Le fonctionnaire de service m’a indiqué que c’était MPM, en sa grande sagesse, qui avait décidé de cette orthographe. Je pense que, plutôt que de vouloir se substituer à l’Académie, cette honorable institution ferait mieux de surveiller le travail de certains de ses agents.
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