"Le logement est un déterminant important de la santé"
"Le logement est un déterminant important de la santé"
Pourquoi tu tousses ? La réponse à cette question galvaudée est parfois à chercher entre les murs des logements où vivent une partie des habitants des Bouches-du-Rhône. Les situations d'habitat indigne que l'on retrouve en particulier dans les centres anciens des villes de la métropole ont un impact direct sur la santé de ceux qui y vivent. C'est pour cette raison que la lutte contre l'habitat indigne figure en bonne place dans les priorités de l'Agence régionale de santé (ARS) pour la période 2012-2016. Déléguée territoriale de l'ARS pour le département, Marie-Christine Savaill, était l'invitée du talk de Marsactu afin de détailler les actions de l'agence.
"Le logement est un des déterminants de la santé et l'Organisation mondiale de la santé a réaffirmé l'importance d'agir sur ces déterminants", explique-t-elle. Et l'ARS ne se préoccupe pas uniquement de l'insalubrité qui, comme son nom l'indique, a un effet direct sur la santé mais aussi de l'habitat indigne qui recouvre des situations d'habitat précaire plus larges qui peuvent également avoir un effet sur la santé notamment mentale. Le logement génère également d'autres pathologies dont certaines de funeste réputation comme le saturnisme : "Il s'agit d'une pathologie liée à l'exposition au plomb qui, lorsqu'elle se déclare, qui peut avoir des conséquences graves pour la santé, qui touche notamment les enfants et entraîne des atteintes neurologiques." Mais il existe des pathologies d'asthme ou d'allergies et d'affections des voies respiratoires.
Pour éviter le développement de ce type de pathologie, l'ARS met en oeuvre des actions de prévention, en particulier dans les centres-villes anciens. Ainsi, en 2010, l'ARS a mené des actions de prévention du saturnisme à Noailles en partenariat avec le Codes (Comité départemental d'éducation à la santé) mais aussi à La Ciotat.
"Lutter contre l'habitat indigne, une responsabilité collective"
Un autre mode d'intervention dépend directement de l'obligation de diagnostic dans l'habitat ancien (datant d'avant 1949) à chaque location ou vente par les propriétaires privés. "Par la loi, l'ARS dispose de ces diagnostics ce qui nous permet d'intervenir auprès des propriétaires si la présence de plomb est signalée." Par ailleurs, il n'existe pas encore de cartographie complète des zones à risque dans le département qui pourrait permettre une action conjointe et coordonnée des services de l'Etat et des collectivités locales concernées par cette lutte. "C'est une responsabilité collective, il y a la volonté d'élaborer un outil qui nous donnerait des informations très qualitatives. A ce jour, on a déjà repéré les lieux d'habitation potentiellement indignes."
Très concrètement, l'hôpital Nord possède par exemple une consultation de santé environnementale destinée aux enfants qui viennent aux urgences. "L'objet de cette consultation est de repérer les pathologies qui peuvent être liées à l'habitat, reprend Marie-Christine Savaill. Si tel est le cas, ils peuvent décider de visite à domicile qui peuvent aller vérifier l'habitat, donner des conseils aux familles et enclencher des mesures par exemple de plombémie parce que l'habitat correspond aux critères connus." À partir de là, un processus se met en branle qui, pour faire cesser l'éventuelle exposition au plomb, "peut aller jusqu'au relogement et à la mise en demeure des propriétaires". Avant d'en venir à ces mesures coercitives, l'ARS cherche avant tout à travailler dans l'accompagnement des propriétaires pour les amener à améliorer la situation sanitaire de leurs biens.
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Le droit de propriété constitionellement “inviolable et sacré” permet aux loueurs des taudis de prospérer, de rigoler devant les mises en demeure et au final de bénéficier de “l’accompagnement des propriétaires pour les amener à améliorer la situation sanitaire de leurs biens”, c’est çà dire de toucher de l’argent public pour rénover à minima et continuer à s’en mettre plein les poches. Tant que ça ne chagera pas, les occupants continueront d’être malades et les pourris de prospérer
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On a construit en 2013, 330 000 logements neufs, pour 421 000 en 2011. L’objectif gouvernemental est de 500 000.
Dans un logement neuf, le coût des travaux, resté stable et difficilement compressible, intervient pour 40%, la marge du promoteur pour 25%, les divers prélèvement de l’Etat pour 17%, le terrain pour 15%, l’architecte pour 3%. Comme diraient certains, ce sont les promoteurs et l’Etat qui se gavent.
Ces chiffres sont issus d’un article de Libé aujourd’hui qui propose également des solutions : http://www.liberation.fr/societe/2014/07/03/logement-neuf-l-etat-et-les-promoteurs-font-monter-les-prix_1056788
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