Changer le bitume pour protéger les chauves-souris

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le 12 Déc 2013
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Changer le bitume pour protéger les chauves-souris
Changer le bitume pour protéger les chauves-souris

Changer le bitume pour protéger les chauves-souris

Les camions et les voitures défilent sur la route des Saintes-Maries de la mer. Cette départementale est une des rares routes à traverser le parc naturel de Camargue et lacère le paysage. Personne ne peut la louper… sauf peut-être les chauves-souris. Quand on vole à 1,50 mètre du sol comme les grands rhinolophes, ça ne pardonne pas : les pare-brise des camions et des voitures sont pile à hauteur.

Aux alentours de Château d'Avignon, la surmortalité des inspiratrices de Batman inquiète particulièrement. Le grand rhinolophe comme son compère, le murin à oreilles échancrées sont des espèces protégées qui trouvent en Camargue un lieu propice à leur survie. L'idée a donc prospéré d'essayer de trouver une solution à cette autre violence routière. En charge des infrastructures routières, le conseil général a donc cherché à développer des solutions pour pallier ce problème.

Avertissements sonores

L'avantage dans cette histoire, c'est que, comme les avions, les chauves-souris ont leurs couloirs aériens. Grosso modo, elles traversent toutes au même endroit. Des observations conduites par le Groupe chiroptère de Provence ont permis d'identifier ce lieu de traversée et d'en déterminer un second plus au Nord sur la départementale 572. Le lieu d'intervention a ainsi été réduit à 20 mètres. "Pour leur laisser le temps de faire demi-tour, explique Benoît Laplane du service routes du conseil général, on est intervenu vingt mètres en amont et vingt mètres en aval."

Concrètement, il s'est agi de poser un enrobé spécifique pour avertir les chauves-souris. Comme celles-ci se guident grâce à leurs ouïes, le revêtement devait émettre un maximum d'ultra-sons au passage d'un véhicule. Celui-ci se révèle être finalement bien connu des sociétés de BTP : le BBTM-06 recouvre habituellement les trottoirs. Après la pose, les résultats sont éloquents quoiqu'imparfaits.

Là où seulement 2% des chauves-souris rebroussaient chemin face à la route, un quart d'entre elles évite de traverser la départementale. "Ce chiffre peut encore grandir : les spécialistes comptent sur l'apprentissage des jeunes pour faire en sorte, qu'une fois avertis et ayant la corrélation entre le bruit et le danger, ils puissent davantage faire demi-tour", reprend Benoît Laplane. Coût de l'opération : 1 700 euros. Qui a dit que l'écologie, ça coûtait cher ?

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Commentaires

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  1. Citoyen de l'Estaque Citoyen de l'Estaque

    Pour les générations futures,cette remarquable prise en compte de la faune est plutôt rassurante pour notre environnement. Une initiative, à forte portée écologique qui préside avec respect au partage particulier de l’espace routier. Les chauves-souris sont des usagers spatio-temporels à part entière. L’ensemble des gestionnaires routiers devraient s’en inspirer. La Terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la Terre. Sitting Bull

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