Sébastien Jibrayel sort de garde à vue sans mise en examen

Sébastien Jibrayel sort de garde à vue sans mise en examen

A l'issue d'une garde à vue débutée en début de matinée lundi, Sébastien Jibrayel est ressorti sans mise en examen des locaux de la police judiciaire, mardi, aux alentours de 17 heures, nous a indiqué son avocat. Le conseiller régional, fils du député Henri Jibrayel, était entendu sur commission rogatoire du juge Julien Rétailleau sur de supposées pratiques clientélistes avec le concours de plusieurs associations des quartiers Nord de Marseille. Les questions du juge auraient essentiellement porté sur la nature et la provenance de cadeaux qui auraient été distribués à certains électeurs. "Il a expliqué durant deux jours les relations avec différentes associations de seniors sans qu'aucun reproche précis ne lui soit formulé", précise son conseil Jorge Mendes Constante. 

Deux associations, qui ont à elles deux touché plusieurs dizaines de milliers d'euros des conseils régional et général seraient particulièrement visées. Il s'agit des Femmes de Séon, présidée par l'ancienne attachée parlementaire du député Berthe Quéro et de l'association des Seniors des 14e, 15e et 16e arrondissements. La première association a connu des changements au sein de son conseil d'administration en mars 2013 sans que ces modifications aient pu être enregistrées officiellement par la préfecture faute des pièces justificatives.

Les seniors circonscrits

Jusqu'en février dernier, la seconde association était domiciliée elle aussi chez Berthe Quéro, mise en examen dans cette affaire pour "corruption passive" et laissée libre moyennant le versement d'une caution de 5 000 euros. L'ex-président de l'association de Seniors, Claude Garcia, a lui aussi été entendu par les officiers de police judiciaire selon nos confrères de La Provence. Ladite association a récemment élargi son périmètre : elle a intégré le 14e arrondissement au mois d'avril 2012. Deux mois plus tard, Henri Jibrayel était réélu dans une circonscription élargie à une partie du 14e arrondissement au gré du redécoupage électoral décidé par le gouvernement.

La justice s'intéresse en particulier aux colis de Noël et de Fête des mères qui auraient été distribués, à des dons de porte-clefs ou de sacoches et bien sûr aux désormais fameuses croisières à Porquerolles où aurait vogué plus d'un millier de personnes, comme le rapportait en début d'année Le Canard enchaîné. Depuis le début de cette affaire, la piste de l'enrichissement personnel semble écartée. Henri Jibrayel a toujours nié avec la plus grande vigueur être impliqué. Sébastien Jibrayel n'a pu être joint à l'issue d'une garde-à-vue qualifiée de "surprenante" par son avocat qui insiste : "Son objet reste vague. On aurait pu en faire l'économie".