PME en croissance cherche terrain à tout prix ou presque
PME en croissance cherche terrain à tout prix ou presque
Devant ses bureaux, Microboutique SMS entasse les palettes. Faute d'espace, elles attendront dehors, avant de rejoindre l'entrepôt de stockage à Berre-l'Etang à une quinzaine de kilomètres de là. Cette entreprise de micro-informatique fondée il y a plus de trente ans à Nîmes est installée depuis 1998 à Vitrolles, dans la zone d'activité de l'Anjoly. Elle est là au coeur de la future métropole Aix Marseille Provence, à quelques pas de la frontière actuelle entre le territoire de la communauté urbaine et celui de la communauté d'agglomération du pays d'Aix.
Il y a une quinzaine de jours, lors d'un "atelier métropole" organisé par la Chambre du commerce et consacré au foncier d'entreprise, son PDG, Jean-Luc Viala, avait interpellé les intervenants : "La problématique du foncier est immédiate pour nous. Quand on voit à quel point c'est dur pour les entreprises déjà installées, on se demande bien comment vous arrivez à convaincre une entreprise qui a le choix de son lieu d'implantation de venir à s'installer ici". A l'entendre, s'il pouvait déménager avec son entreprise, il le ferait volontiers. Mais ses clients sont ici. Alors il reste et râle au sujet d'un territoire qui selon lui ne chérit guère ses entreprises.
Rester dans le coin
Si ses locaux actuels sont proches d'une bretelle d'autoroute, les rendant ainsi accessibles, cette PME, qui fournit du matériel informatique à des institutions tels que le conseil général, la CAF ou encore l'université Aix-Marseille, souffre d'un cruel manque d'espace. Avec un chiffre d'affaires de 1,3 million d'euros l'année dernière, Microboutique se porte bien. D'ailleurs, Jean-Luc Viala cherche à installer ses 39 employés dans de plus grands bâtiments, en restant dans la même zone géographique : "Vitrolles est idéalement situé pour nous, explique le chef d'entreprise, c'est un carrefour qui nous permet d'être au plus près de nos clients". Il a bien pensé à aller s'installer un peu plus loin mais les kilomètres et les bouchons l'en ont dissuadé. "Rousset-Marseille ça fait 45 kilomètres quand même".
Pour l'instant, l'entreprise loue ses locaux de 400 mètres carrés pour 4000 euros par mois. Les ateliers d'assemblage ont été installés en sous-sol et il a récupéré tous les bureaux disponibles. Quant au matériel informatique, il est stocké dans un entrepôt à Berre-l'Etang. Aujourd'hui dispersés, les bureaux, l'atelier et l'entrepôt de stockage devraient être réunis dans un seul lieu, un immense bâtiment de plain-pied qu'il souhaite faire construire. Son architecte a déjà les plans, tout est prêt, ou presque. Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas le financement qui manque mais le terrain.
Casse-tête foncier
Depuis plusieurs années, Jean-Luc Viala cherche donc un endroit où construire. Il s'est renseigné sur tous les terrains nus de la zone d'activité de l'Anjoly où se trouve actuellement son entreprise. "En juin 2011, lorsque je suis allé les voir, le service du développement économique de la ville m'a envoyé des agents immobiliers qui m'ont montré d'immenses terrains de 10 000 mètres carrés avec hangars et dépollution nécessaire", raconte-il. Trop grand, trop cher, trop compliqué. Il poursuit alors sa recherche pour un terrain constructible de 2000 à 3000 mètres carrés. "Je suis allé voir au Parc des Florides à Marignane, poursuit-il, on m'a proposé d'acheter des terrains bien plus grands et en dehors de mon budget". Il se tourne alors vers la communauté urbaine qui gère cette zone d'activités : "ils m'ont répondu qu'ils ne pouvaient rien pour moi". ll a cherché dans les communes voisines mais s'est heurté au même problème :
A Châteauneuf-les-Martigues, quand ont été commercialisés des bâtiments dans une zone d'activité, l'opération était à peine affichée que tout était vendu.
Le PDG finit par réussir à acheter il y a quelques mois un terrain de 2000 mètres carrés en bord d'autoroute dans la zone de l'Anjoly, à deux pas de son emplacement actuel. "Mon architecte monte alors le dossier, et là, les emmerdements commencent". Et cette fois, c'est avec le service urbanisme de Vitrolles que ça bloque. Après plusieurs mois, il voit son permis de construire rejeté. Entre temps, le terrain a été déclassé et sorti de la zone d'activité. Le chef d'entreprise compte déposer sous peu un recours contre le rejet de son permis.
Dix emplois potentiels
Il est d'autant plus amer que ce problème d'agrandissement a fait perdre plusieurs contrats potentiels à son entreprise : "Lorsque vous travaillez comme sous-traitant d'Eurocopter, ils viennent voir les locaux, décrit-il. Le fait que l'entrepôt soit à Berre leur a posé problème. Il fallait regrouper les activités". En 2010, à Aix-en-Provence, lors d'une réunion avec des entreprises susceptibles de bénéficier de contrat de sous-traitance lié à Iter, c'est ce même argument d'infrastructures défaillantes qui disqualifie Microboutique. "Si on avait l'espace souhaité, on pourrait créer dix emplois", s'indigne Jean-Luc Viala. On pourrait quasiment doubler notre chiffre d'affaires".
Cette question du foncier disponible pour les entreprises est un des leitmotiv du débat métropolitain avec, en balance, la question de l'emploi. Lors de l'atelier d'octobre auquel participait le patron vitrollais, le directeur du pôle "Economie et attractivité du territoire" de MPM, Olivier Latil d'Albertas liait ainsi le déficit d'emplois à celui du foncier : "62 000 emplois c'est 600 à 1000 hectares". Le cas de Microélectronique, s'il est particulier, reflète une préoccupation que partagent de nombreux chefs d'entreprise du territoire métropolitain. "La typologie des demandes est assez variée, rappelle Olivier Latil d'Albertas. Certains veulent louer des locaux, d'autres en acheter ou trouver un terrain pour construire. A cela s'ajoutent les exigences géographiques". Autant dire qu'il ne s'agit pas seulement d'un terrain nu où faire pousser les bureaux. Ses équipes ont prévu de rencontrer le PDG de Microboutique dans les jours à venir pour évoquer le cas de la PME.
Pour l'instant, la concurrence des collectivités locales compliquent la gestion du foncier d'entreprise. Vitrollais, le patron de microboutique a dû passer par la communauté du pays d'Aix pour trouver un terrain, la commune pour obtenir un permis avant de se tourner vers MPM dont dépend Marignane à quelques centaines de mètres à peine. "Pour moi, le problème n'est pas forcément la concurrence mais l'absence de concertation", rétorque Olivier Latil d'Albertas. Avec l'avènement de la métropole, les entrepreneurs devraient – en théorie – n'avoir qu'un guichet unique en la matière. "Cela réclame que l'on se mette d'accord sur les espaces consacrés aux entreprises", tempère Latil d'Albertas. Métropole ou pas, la concurrence entre les territoires n'est pas près de s'éteindre.
Commentaires
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Où ça la zone d’activités à Chateauneuf ????
Pour ma part – j’y habite – je ne vois que des habitations qui se construisent ? Ca doit se vendre plus cher.
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On veut de l’emploi mais on ne fait rien pour aider les entreprises à s’installer et pourtant on consacre beaucoup d’argent à payer des spécialistes qui travaillent dans des agences spécialisées… et si avec cet argent on achetait des terrains et des locaux pour y installer les entreprises !
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A mourepiane y a un terrain quasi abandonné depuis 5 ans. Le propriètaire attends de vendre tous les bureaux sur plan avant de commencer les travaux ce qui n’est pas prêt d’arriver avec la crise actuelle. Et en attendant le lieu est devenu une décharge sauvage. D’ailleurs la loi impose que les travaux commencent dans les 5 ans sous peine de préemption si je ne m’abuse. Que cette entreprise se renseigne nous serions heureux de lavoir s’installer à Saint-André/Mourepiane.
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Et bien, c’est un sacré désordre… j’espère que ce monsieur et son entreprise ont réussi à trouver une solution depuis le temps. Ma société avait également déménagé il y a de ça un an et ça avait été assez compliqué aussi pour changer d’espace, déménager le matériel etc… il me semble que le dirigeant s’était résolu à utiliser un box de stockage avec une société Toulousaine : http://www.annexx.com/professionnels.htm Surtout que le matériel informatique est très fragile et fait souvent l’objet de vols… (sans vouloir tomber dans la paranoïa…).
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A Mourepiane il y a effectivement un terrain abandonné. Mais bon une boite informatique n’a pas besoin d’un grand terrain. J’ai entendu dire que la société de stockage http://www.selfstorage.fr/ proposait des entrepôts de stockage.Je pense qu’ils peuvent se renseigner voir si c’est tout d’actualité!!!
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