Michel Vauzelle esquive la chambre régionale des comptes

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le 27 Sep 2013
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Michel Vauzelle esquive la chambre régionale des comptes
Michel Vauzelle esquive la chambre régionale des comptes

Michel Vauzelle esquive la chambre régionale des comptes

Face aux révélations parues dans la presse, Michel Vauzelle préfère la contre-attaque et a choisi de distribuer à l’ensemble des journalistes le rapport de la chambre des comptes sur la gestion de la région. Une manière comme un autre de banaliser les remarques de la CRC. Michel Vauzelle a convié la presse dans le salon d’honneur de l’hôtel de région ce vendredi pour une conférence de rentrée dont son entourage assure qu’elle est habituelle. Les médias n’ont pourtant été conviés que la veille au soir pour écouter discourir une heure durant celui qui préside le conseil régional depuis 15 ans.

Puisque tout était normal, Michel Vauzelle a d’abord parlé de sa majorité “gauche plurielle” où le Front de gauche et Europe écologie n’en finissent plus de tousser alors que le budget approche. Il a aussi évoqué l’Europe qui ne donnera pas autant d’argent qu’attendu et l’État français dont la dotation sera “en réduction sévère” cette année. Il a aussi évoqué le départ de Robert Alfonsi des présidences de l’AREA et du groupe socialiste qu’il juge logique puisqu’“il n’était plus sur la ligne politique du président”. Dans ce contexte, il a même rappelé sa légitimité particulière puisqu’élu et réélu président “au suffrage universel direct”. Les esprits chagrins lui opposeront que même tête de liste, un président de région est élu au sein du conseil régional. Mais peu importe, à l’heure où la majorité tangue, il faut affirmer sa position.

“Inadmissible”

Mais le problème quand on se pose ainsi en patron, c’est qu’il faut aussi répondre aux actualités moins agréables. À son rythme, Michel Vauzelle en est finalement venu à parler du fameux rapport et s’est employé à décrédibiliser les critiques de la CRC. D’abord en s’attaquant aux journalistes qui travailleraient sur des documents “partiels”, téléguidés par tel ou tel opposant. On objectera alors que Marsactu a toujours travaillé sur un document complet qui inclut notamment la réponse du président Vauzelle à la chambre.

Plus grave, s’il a “le plus grand respect” pour la présidente de la chambre régionale des comptes Danielle Lamarque “qui est une grande dame”, il estime que la chambre n’a pas respecté “le principe du contradictoire” en lui envoyant son rapport définitif fin juillet. Il n’avait donc que jusqu’à fin août pour y répondre et, à ce moment-là, la région est “en vacances”. “Inadmissible”, tranche Vauzelle. Il argumente aussi sur le caractère non représentatif des associations examinées par la CRC, ce que la chambre n’a jamais contesté puisqu’elle travaille selon “des critères de risques”.

Ce travail de sape ne l’a pas empêché de devoir répondre à certains points très précis du rapport de la chambre régionale des comptes. Lors de la séance de questions-réponses avec les journalistes, nous l’avons interrogé sur deux des fortes critiques du rapport. Nous avons ainsi ciblé les associations pour lesquelles, a-t-il rappelé, s’exerce essentiellement un contrôle a posteriori. Nous avons ciblé la coopération décentralisée et évoqué le cas de Robert Bismuth, président de deux associations fortement subventionnées par la région et très critiquées par la chambre. Nous en avons même profité pour demander si le départ de Gérard Bodinier¹ de son cabinet avait un quelconque lien avec ces critiques. Mais Michel Vauzelle a surtout parlé tourisme avant d’évoquer sybillin “la personnalité attachante de monsieur Bismuth”.

Dans un second temps, nous sommes revenus sur les déplacements de Michel Vauzelle. D’abord sur ses déplacements en hélicoptère qu’il assure avoir arrêté “depuis quatre ans” mais pour lesquels il vient de passer un marché “qu’on utilise pas”. Nous l’avons aussi fait réagir sur les informations du Canard enchaîné qui affirme cette semaine qu’il a fait payer par la région le surclassement en classe affaires de ses déplacements réalisés dans le cadre d’une mission parlementaire. Michel Vauzelle admet ces tours en hélico avec quelques réserves mais nie en bloc les infos du palmipède. Ce n’est pas “un pan sur le bec”, sourit-il. Lui-même sait que ça n’est jamais agréable.

¹ Article modifié le 25 janvier 2016 : retrait d’une mention présentant Gérard Bodinier comme proche de l’ancien régime tunisien. Celui-ci nous a fait parvenir un droit de réponse que nous reproduisons ci-dessous :
“Je ne vous connais pas et vous ne me connaissez pas. Cela ne vous a pas empêché de me faire le déshonneur de parler de moi. Vous auriez pu prendre contact avec moi avant de raconter n’importe quoi.

Comment pouvez-vous énoncer tranquillement que je suis un « ami de Ben Ali » ? Sur quoi vous basez-vous pour écrire cette énormité qui en fait rire certains mais qui me révolte : c’est une atteinte à ma dignité, à mon honneur, c’est une calomnie. Vous me portez tort et vous jetez une tache sur ma vie professionnelle et sur tout ce pourquoi j’ai toujours lutté sans m’en cacher. J’en demande réparation.Vous vous permettez, sur la foi ou la mauvaise foi de je ne sais quel ragot malveillant, d’écrire que je suis parti du cabinet de Michel Vauzelle (sous-entendu que j’aurais été viré) à cause de mon amitié avec Ben Ali.

J’ai quitté la Région PACA en janvier 2013 parce que j’ai fait valoir mes droits à la retraite. J’avais atteint et dépassé l’âge de la retraite. Je ne suis pas parti précipitamment. Mon départ a été annoncé plus d’un an avant. Ce ne fut pas un départ en douce : une partie du personnel a assisté à une petite cérémonie organisée en mon honneur. Tout cela est très facile à vérifier.

Mon départ a d’autant moins de lien avec Ben Ali que je n’ai jamais été son ami, je ne vois pas comment l’aurais-je été, je ne l’ai jamais rencontré,  je ne l’ai jamais vu, je n’ai jamais été l’ami de ses amis, je ne suis pas un ami de M. Bismuth dont les méthodes n’ont jamais eu mon approbation.

Mes engagements, ma vie professionnelle, témoignent suffisamment que je ne pouvais être ami  d’un dictateur. Vous confondez avec quelqu’un d’autre ou vous propagez des accusations que vous n’avez pas vérifiées, ce qui ne fait pas de vous un journaliste sérieux.

Je pourrais considérer vos dires comme insignifiants et dérisoires. Mais c’est un peu trop facile. C’est trop facile de jeter le discrédit sur quelqu’un, parce que vous n’avez pas fait correctement votre métier de journaliste.

Je ne connais pas vos raisons et peu m’importe. Je ne sais pas si vous avez été manipulé et à quelle fin.

Mais je trouve minable de devoir me défendre. Je ne suis pas l’ami de Ben Ali mais j’ai des amis en Tunisie. Je les ai connus en organisant et en conduisant un convoi humanitaire, quelques semaines après la Révolution, dans la région de Kasserine qui est celle qui en avait le plus besoin. J’ai mis sur pied à cette époque un accord de coopération entre la région PACA et Kasserine où peu de gens se rendaient.

Et je suis heureux, aujourd’hui, que cette coopération se poursuive.

Un certain nombre de gens de Kasserine ou à Tunis m’en sont reconnaissants, ce qui vaut plus que vos allégations mensongères qui visent à me nuire pour je ne sais quelle raison. Pour ces gens de Kasserine, pour la vérité, et pour mon honneur, je vous demande de faire disparaître du site de Marsactu ces lignes diffamantes me concernant ou alors de les rectifier. Faute de quoi, je me réserve la possibilité d’engager des poursuites contre Marsactu.

Si votre but était de gêner Michel Vauzelle suite au rapport de la chambre régionale des comptes, vous n’aviez pas, de manière infondée, à jeter le doute sur la moralité et l’éthique de l’un de ses collaborateurs (qui n’est pas concerné par ce rapport).”

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Commentaires

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  1. Manipulite Manipulite

    La chambre des comptes et la presse révèlent des choses très graves sur sa gestion : subventions aux associations dont l’une présidée par un membre de sa propre liste en 2010, gestion du personnel, des marchés publics, des emplois, mélange des moyens entre son mandat de député d’Arles et de président de Région…
    “Les chefs d’inculpation” sont nombreux. Pour sa défense Vauzelle a tort de prendre les gens du haut de son estrade. Les journalistes et la chambre des comptes ne peuvent pas se laisser enfumer aussi facilement. On attendait une réponse point par point or c’est le vide. On va voir comment réagissent les autres politiciens : Est-ce qu’ils se tiennent tous par la barbichette ? Vont-ils laisser le système continuer ?

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  2. COOL COOL

    Nos politiciens se tiennent plus ou moins par la barbichette c’est hélas une réalité – sauf au point de vouloir descendre un des leurs dans le but d’y prendre sa place ce qui est courant – Vauzelle c’était trop beau pour être vrai et ne surprend personne dans ses élucubrations – si la CDC s’intéresse du côté de son mandat Arlésien de Député je suis persuadé qu’ils vont y découvrir bien des points similaires à sa façon d’agir en région – ce qui nous amène à confirmer que tous politiques quels qu’ils soient gèrent le denier public en priorité pour leur propre compte et celui de leurs copinages…. sans nécessairement tout mettre en œuvre dans l’intérêt des citoyens qu’ils sont censés représenter ! ce qui nous dégoûte en somme d’aller aux urnes pour y élire des malfrats !

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  3. Anonyme Anonyme

    concernant le cas robert bismuth, il faudrait aussi allé voir du coté du conseil general qui a accordé autant de subvention que la region
    peut on connaitre le salire de bismuth

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  4. Anonyme Anonyme

    bismuth a vraiment du souci a se faire, et sinon combien ce president bismuth etait salarié?
    touchait il aussi des subvention du conseil général, il faudrait regarder du coté de son train de vie

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  5. Anonyme Anonyme

    On s’en fiche que vous ne preniez plus l’hélicoptère : remboursez !
    et remboursez ce que vous avez si largement distribué .. y a pas que .. tous ces cadeaux , tous ces voyages , tous ces dons à l’étranger .. j’étouffe dans tous les sens du terme ! colère +++

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  6. joliette13 joliette13

    La Cour régionale des comptes a t elle vraiment un pouvoir ? peut elle remettre en question la gestion d’un président de Région ? D’un maire ? Peut elle demander le remboursement ou une condamnation pour détournement ??

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  7. Anonyme Anonyme

    encore la machine a signer

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  8. la_nied la_nied

    M. Vauzellz émarge 4000€ / mois pour une retraite de préfet dont il n’a jamais exercé la fonction. Il n’est pas le seul dans ce cas, il y a aussi Delebarre, Bartelonne, Chérèque (père du syndicaliste) Hortefeux … La liste n’est sûrement pas exhaustive. C’est légal, mais est-ce moral, dans un contexte d’augmentations généralisées des impôts ?

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  9. Tioneb Tioneb

    Vauzelle : On lui rachète la Villa Méditerrannée, on la démonte, on la remonte à Menpenti et on la lui rend comme mausolée. Il est en bonne santé, agissons à temps.

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