Quel maire serez-vous, Henri Jibrayel ?

Quel maire serez-vous, Henri Jibrayel ?

Il faudra compter avec Henri Jibrayel pour la saison 2 de la campagne de la primaire socialiste à Marseille. Pourtant à l'annonce de sa candidature, beaucoup pensaient que le député des quartiers Nord jetterait l'éponge une fois l'été arrivé. Or, Henri Jibrayel est bel et bien présent dans le peloton de qualifiés pour l'élection d'octobre. Sur son nom, il a réuni à la fois les parrainages militants mais aussi ceux des 1350 citoyens qui ont décidé d'accompagner sa candidature. Intitulée "Tous sur le pont", cette campagne de terrain, discrète sur le plan médiatique, a donc porté ses fruits. Il répondra ce lundi à 16 heures à vos questions sur sa candidature.

Comme ses concurrents, il développe dès à présent de grands axes programmatiques qui donneront corps à son projet à la rentrée. Il dessine même en creux le maire qu'il veut être : "un maire à temps plein. J'ai d'ores et déjà annoncé que je renoncerai à mes mandats de conseiller général et de député, une fois élu maire". Comme Guy Teissier à droite, il a dit ne vouloir faire qu'un seul mandat, "le temps de lancer les grands projets que je crois essentiels à Marseille". Aujourd'hui, il nuance un peu cet engagement : "Bien sûr qu'au bout de six ans, si la population demande à ce que je me représente, je réfléchirai".

Au-delà de sa personne, Henri Jibrayel a également des idées sur la façon dont sera constituée son équipe. "La liste que je conduirai sera à l'image de la ville, dans la parité bien sûr, mais aussi dans toute sa diversité". Élu député, il se réjouissait d'être le premier parlementaire d'origine libanaise à siéger à l'Assemblée. De la même façon, il souhaite que ses adjoints représentent la diversité de la ville. "Toute la diversité et non pas seulement telle ou telle communauté", insiste-t-il. Là encore, à l'aune de ses concurrents, il est hors de question pour le maire qu'il souhaite être de prêter le flanc à tout soupçon de clientélisme. Il dit vouloir mettre en place une commission composée d'élus, d'habitants et de représentants d'associations pour assurer une vraie transparence "dans l'attribution des logements, des places en crèche et des emplois".

Deux adjoints pour l'emploi

D'ailleurs, Henri Jibrayel place la question de l'emploi au sommet de ses préoccupations. "Deux adjoints auront cette prérogative dans leur délégation. Le taux de chômage dans cette ville est très supérieur à la moyenne nationale. Dans certains quartiers du Nord de la ville, il atteint même des hauteurs catastrophiques". Mais le député n'entend pas cantonner son projet aux seuls quartiers où il a grandi et où il a été élu : il concerne Marseille toute entière. "Il faut pouvoir relever ce défi de l'emploi sur l'ensemble de la ville. Dès la fin 2014, je souhaite que nous ayons mené les études concernant les gisements potentiels d'emplois. On ne peut plus avoir comme premiers employeurs de la ville, l'hôpital, la Ville et le conseil général. Il faut attirer des entreprises pour créer des emplois pour tous. C'est également le meilleur moyen de lutter contre la délinquance des jeunes".

Il donne quelques pistes à exploiter du côté de la filière portuaire "qui a donné tant d'emplois à Marseille, durant les décennies passées", mais également du côté des Zones franches urbaines au sujet desquelles il a rendu un rapport au premier ministre. "Je pense qu'il faut prolonger celles qui fonctionnent et renforcer la clause d'embauche locale. Il reste beaucoup de foncier disponible à Marseille pour attirer de nombreuses entreprises susceptibles de créer de l'emploi".

Des antennes mobiles pour la police municipale

La sécurité est une autre compétence régalienne qu'Henri Jibrayel entend renforcer au sein de son équipe municipale. "Là encore, je souhaite mettre deux adjoints délégués à la sécurité, doubler le nombre de policiers municipaux et développer le réseau de vidéo-surveillance même si cela ne remplace jamais la présence physique". Sa grande idée, celle qu'il entend défendre jusqu'au bout, qu'il soit ou non finaliste des primaires, c'est la mise en place d'antennes mobiles pour la police municipale dans les 16 arrondissements de la ville. "C'est une expérience qui a été menée avec succès à Puteaux et qui fonctionne très bien. Cela permet pour un coût modéré de rapprocher la police municipale des citoyens. Ces antennes pourraient être des minibus avec des équipes mobiles en scooter pour réagir immédiatement aux demandes". Il a chiffré à 1,8 millions d'euros le coût d'un tel dispositif qui permettrait ainsi de redéployer les forces de police en cohérence avec la police nationale. Laquelle pourrait alors se focaliser sur ses missions d'investigation.

Un état des lieux des équipements

Le sujet pour lequel Henri Jibrayel conserve tout son mordant est l'état des équipements municipaux. "Sur ce point, la copie est à revoir à 100%. Cela vaut pour les équipements sportifs, les stades, les équipements culturels, inventorie-t-il. Dès la première année, je demanderai à mon équipe de faire un état de lieux avant de prévoir un plan d'investissement à moyen terme". Pour lui, Marseille souffre d'un véritable déséquilibre en matière d'équipements. Pour lui, un enfant n'a pas les mêmes possibilités d'apprendre la guitare ou le violon s'il habite au nord, au sud ou à l'est de la ville. Il faut donc remettre à plat la carte des équipements. "Je souhaite mettre en place des plateformes culturelles dans les quartiers en déficit".

Henri Jibrayel n'arrête pas là ses projets : il veut étendre au plus grand nombre de quartiers de la ville, le label d'éco-cité. De la même manière, il revendique la gratuité des transports pour les jeunes scolarisés en début et fin de journée, correspondant au moment où ils sont censés rejoindre leurs établissements scolaires. Et ce n'est que les premières idées d'un programme qu'Henri Jibrayel devrait développer dans le second temps de la campagne de la primaire. Vous pouvez d'ores et déjà le solliciter en postant vos questions dans les commentaires ci-dessous ou les réserver pour le chat en direct, ce lundi dès 16h.