"Marseille capitale européenne de l'immunologie"
"Marseille capitale européenne de l'immunologie"
Marseille a la chance d'être un terrain de jeu pour de nombreuses sociétés de biotechnologie ("biotech"), dont Innate Pharma est aujourd'hui une des plus célèbres. Celle-ci travaille à la mise au point de futurs médicaments qui seront peut-être un jour commercialisés par une des "big pharmas" , les multinationales de la pharmacie. Ce sont ces sociétés de taille moyenne, créées par des chercheurs qui sont la plupart du temps à l'origine des développements de nouveaux médicaments. Docteur en immunologie, Hervé Brailly est à la tête de cette société de 82 salariés :
C'est un secteur qui n'est pas visible du grand public, mais qui a un poids très important en terme d'innovation thérapeutique. 70 % des médicaments qui sont mis sur le marché sont issus de sociétés qui sont directement connectées à la recherche fondamentale.
Les concepts naissent dans les labos de recherche publics, dont sont aussi issus les scientifiques. Les "biotech" les développent ensuite jusqu'au stade clinique, c'est à dire jusqu'aux tests sur l'homme :
On intervient au début de la chaîne pour transformer le concept en produit et le mener jusqu'aux essais cliniques exploratoires.
Il faut donc être dans un riche environnement en recherche fondamentale, et ça tombe bien car c'est une des spécificités marseillaises : "il y a un potentiel clinique, académique et universitaire qui est exceptionnel ici", s'enthousiasme Hervé Brailly, et notamment dans l'immunologie, la spécialité d'Innat Pharma.
Crédit impôt-recherche et FSI
Si la qualité de la recherche publique facilite le développement et la création de ces entreprises, elles bénéficient également d'un environnement financier "extrêmement favorable", toujours selon Brailly. Le modèle économique de ces entreprises est un "modèle patrimonial" ; c'est-à-dire qu'elles doivent investir pendant de nombreuses années avant de pouvoir un jour sortir le médicament qui leur permettra de toucher de substantielles royalties.
Du coup, elles ont besoin d'avoir un horizon de trésorerie important. Le privé y contribue notamment via des fonds mais aussi via la bourse où Innate Pharma a levé 35 millions d'euros en 2006. L'autre partie est apportée par l'Etat, avec le crédit impôt-recherche, qui représente entre 3 et 4 millions d'euros chaque année à Innate, et le FSI, le Fonds stratégique d'investissements, qui est entré au capital d'Innate pharma en 2007. Ce dernier a apporté 24 millions d'euros à un moment où les marchés boursiers étaient catastrophiques et où seul un fonds souverain comme celui-là, dépendant de l'Etat pouvait se permettre d'investir à contre-cycle. Bilan, Innate Pharma a de la trésorerie jusqu'en mi-2015 – presque un luxe dans ce type d'activité – et plusieurs médicaments en essais cliniques avancés.
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Cela nous change des habituels articles sur Marseille capitale de la “kalachnikov”!!!!
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