Urgences : "Si Lavéran ferme, ça va entraîner de graves problèmes"
Urgences : "Si Lavéran ferme, ça va entraîner de graves problèmes"
Trois urgentistes sur quinze ont quitté l'hôpital Nord ces quatre derniers mois. Un chiffre symbole des difficultés rencontrées par le personnel de l'hôpital, souligne le représentant marseillais de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), Philippe Cano. Y travailler, "c'est dur aujourd'hui mais ça l'est depuis un petit moment déjà. On est dans une situation de rupture dans laquelle des gens jettent l'éponge. Des gens qui se battent depuis 10 ans démissionnent pour aller ailleurs, pour trouver une qualité de travail qui n'est pas la même."
Un peu plus tard au cours de l'entretien, le syndicaliste évoquera "le délitement" d'une équipe fondée il y a dix ans suite au départ du chef de service entraînant dans son sillage l'ensemble de l'équipe médicale. Cano note le surcroît de "30 % d'activités en plus dans les urgences de 2008 à 2011" qui n'a jamais correspondu à "une hausse de l'effectif".
Les discussions traînent depuis un an et demi à ce sujet et le changement de directeur à l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a encore retardé tout redéploiement en faveur des urgences de l'hôpital Nord. Mais notre invité se veut tout de même optimiste :
Jean-Jacques Romatet vient avec un vécu de l'urgence assez important. Il a déjà été confronté à ce genre de problème et on espère qu'il va considérer la chose assez rapidement.
Reste que le budget des hôpitaux est extrêmement contraint. Cano en convient d'ailleurs :"Ce n'est pas en injectant toujours de plus en plus de moyens qu'on sera le plus efficient". À l'image de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, il plaide pour une meilleure organisation autour des urgences. "Elles sont pour l'instant un entonnoir". Ce que la ministre explique par la volonté de travailler sur "l'aval des urgences" et "la médecine de ville". Grosso modo, il s'agit de renvoyer les petits soins vers la médecine libérale et de faire en sorte que le transfert vers les urgences se fasse le plus tard possible.
Malgré ces avancées à venir, Philippe Cano juge que "la situation est plus qu'inquiétante, elle est désespérée par manque de visibilité. Politiquement, c'est difficile d'anticiper les choses. L'Agence régionale de santé peut difficilement dire je vais anticiper la fermeture de Beauregard. Et si l'hôpital militaire de Lavéran ferme alors qu'il reçoit les urgences du 13e arrondissement, d'Allauch et de Plan de Cuques, ça va entraîner de graves problèmes." La carte des urgences serait complètement rebattue et l'hôpital Nord devrait alors faire face à un nouveau surcroît d'activités. Jean-Jacques Romatet et le nouveau directeur de l'ARS, Paul Castel, ont décidément bien des défis à relever.
Commentaires
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on ferme des hôpitaux, on réduit le personnel et parallèlement la population en demande soins augmente…cherchez l’erreur! de plus, les exigences du publics sont croissantes et le personnel soignant épuisé. Les soignants se mobilisent pour essayer d’alerter les pouvoirs publics sur toute dérives…”nibonnesninonnesnipigeonnes” sensibilisera la population marseillaise le 23mars sur le quai du port!Non a la fermeture des hopitaux!!!
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