Rénover 500 immeubles indignes, “on n’y arrivera pas”
Rénover 500 immeubles indignes, “on n’y arrivera pas”
Ce vendredi, Jean-Claude Gaudin inaugure deux résidences sociales et une pension de famille flambant neuves, rénovées par Adoma. Soit 105 logements sociaux dans un 1er arrondissement qui n’en compte que 12%, beaucoup de précaires habitant dans le parc social “de fait”. Rien à dire, le maire UMP de Marseille jouera sur du velours avec cette belle opération. Mercredi soir, son adjointe au logement Arlette Fructus (UDI) avait la partie plus difficile en acceptant l’invitation d’Un centre ville pour tous de débattre de son programme d’éradication de l’habitat indigne, concentré majoritairement dans les trois arrondissements de ce même centre-ville.
Comme l’a rappelé l’élue, l’éradication de l’habitat indigne – EHI en langage techno – est une politique menée en partenariat avec l’Etat. L’objectif est de rénover 500 immeubles qui présentent un danger pour leurs occupants, même si certains sont parfois vacants. Arlette Fructus a repris sa classification de l’action entre “les gentils” (qui incitent les propriétaires à faire les travaux), les “moyennement méchants” (qui négocient un rachat avec ceux qui ne veulent ou peuvent pas rénover) et “les méchants” (qui lancent l’expropriation). Entre temps, les locataires sont relogés dans l’une des 130 places réservées pour le programme, avec “pour ceux qui le souhaitent une solution définitive” ailleurs.
“Changement qualitatif” pour les occupants
Face à elle, des militants associatifs, des professionnels ou universitaires très souvent capables de mettre en face d’une adresse un état des lieux, des occupants et une situation sociale. Ca a donc discuté ferme, mais l’élue a eu la bonne surprise de la reconnaissance d’un “changement qualitatif” depuis son arrivée en fonction en 2008. “Il y a eu un avant et un après Mme Fructus, a admis Nouredine Abouakil, porte-parole de l’association. Ce que vous avez décrit sur le soin porté aux anciens locataires n’était pas de mise à l’époque. Il arrivait que des occupants soient évacués à 6h du matin et que la ville nous dise « c’est au propriétaire de reloger, pas à nous ». Aujourd’hui, il y a un contact avec le locataire pour savoir si le propriétaire a respecté ses obligations, sinon la ville s’y substitue et lui fait payer”.
Voilà pour le “qualitatif”. Là où ça coince, c’est le quantitatif. “On en est au deuxième protocole [EHI entre la mairie et l’État] avec toujours cet objectif de 500 immeubles. Quand on prend les chiffres, on en a traité 200 en 12 ans. C’est long, qu’est-ce qui vous manque pour faire plus, plus rapidement ?”, a interrogé Philippe Méjean, de l’institut d’urbanisme d’Aix-en-Provence. Ces chiffres (“42 immeubles réhabilités, 53 en travaux et 95 qui seront traités dans les deux ans”) sont d’ailleurs exactement les mêmes que ceux présentés lors du dernier bilan de mars 2012, le premier à faire état d’un démarrage dans ce domaine.
“Qu’est-ce qui nous manque ? Plein de choses… L’argent ? Oui indéniablement mais ça c’est en fin de parcours du combattant“, a répondu Arlette Fructus, qui avait présenté auparavant les maintes sources de blocage. Un exemple : les arrêtés d’insalubrité transmis par nos services à la préfecture étaient souvent retoqués. “On s’est rapprochés, on est arrivés à faire un modèle parfait. Depuis ça marche !” Du moins à cette étape. “S’il y avait une prise de conscience collective pour aboutir à des moyens juridiques et des procédures pour raccourcir les délais, ça nous serait très utile (…) Évidemment je souhaiterais que le parc relais soit accru et je l’ai dit à la nouvelle préfète déléguée à l’égalité des chances Marie Lajus car c’était un des engagements de l’État dans le cadre de notre protocole.”
“Il faudrait un plan Marshall”
“On est lucide, 500 immeubles on n’arrivera pas à le faire”, a-t-elle cependant lâché. C’est dit et difficile de ne pas y voir un manque de moyens financiers comme humains, avec un budget de 1,8 million d’euros par an. D’où cet appel de Jean Canton, président d’Un centre ville pour tous :
Cela fait longtemps que je dis qu’il faudrait un plan Marshall sur cette question quand on sait qu’on estime à 56 000 le nombre de logements potentiellement indignes à Marseille.
A la frontière du quantitatif et du qualitatif, le plan “répond-il aux besoins en logement décent des ménages du centre-ville ?”, questionnait le titre du débat. Autrement dit, vu le taux de précarité élevé des ménages en question, combien permet-il de produire de “vrais” logements sociaux en lieu et place d’un parc social “de fait” ? Pas d’éléments chiffrés de la part de l’adjointe au logement, qui a plutôt souligné que l’EHI n’est pas le seul outil pour créer des logements sociaux.
“Si les occupants ne veulent pas revenir, on a un immeuble. La question est qu’est-ce qu’on en fait ?” La réponse, pour elle, est dans le souci de favoriser “la mixité. Quand on fait la résidence Solaris à Saint-Mauront en accession sociale à la propriété, j’ai le sentiment que c’est pour le mieux en terme de vivre ensemble. Et on a d’ailleurs du mal à la commercialiser…” Soit. “Mais comment cela se décide-t-il ? J’aimerais bien savoir s’il y a un comité de programmation, comment il fonctionne”, remarque Jean Canton. Gageons que là encore la problématique financière n’est pas absente.
Commentaires
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Il faut un plan Marshall….mais ces immeubles n’ont pas toujours été indignes, comment le sont ils devenus? combien la mairie a investi chaque année depuis presque 20 ans que la mairie est aux mains de la même équipe, sans doute rien, et aujourd’hui on est là, on pleure, on tend la main et on va comme d’habitude dire que c’est la faute de l’autre, le CR, le CG, l’Etat, l’Europe, et pourquoi pas l’ONU….Non on ne se préoccupe pas de l’habitat insalubre qu’une fois prise la décision d’aller aux élections, trop facile, trop déguelasse….
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La Ville a lancé en 1995 une succession de Périmètres de Restauration Immobilière (PRI) sans précédent. Des opérations donc coercitives. C’est bien de toujours critiquer la mairie avec des arrières pensées partisanes mais c’est surement pas Vigouroux et encore moins Defferre qui s’attaquaient aux marchands de sommeil et à l’habitat indigne en centre ville. Ils se sont reproduits lorsqu’ils étaient là.
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quand on voit l’environnement (rues Gaillard/Guichard/Félix Pyat), on peut comprendre pourquoi on n’arrive pas à commercialiser, – d° -pour le 1 Rue du Jet d’Eau
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eh non … je ne suis pas logé au frais de la princesse … j’ai pris un emprunt sur 25 ans … pour me financer mon logement … quand à mes propos … c’est la vérité et ne sont en rien diffamants … ce sont des données éditées par l’INSEE… et la réalité sur le terrain
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