Marseille-Provence 2013, faites notre com' !

Marseille-Provence 2013, faites notre com' !

Sous le tableau figurant un navire en train de voguer sur une mer agitée, Jean-François Chougnet, directeur de l'association Marseille-Provence 2013, fait office de capitaine. Assis à ses côtés, Bernard Souroque, directeur artistique du week-end d'inauguration de l'année capitale endosse le rôle de quartier-maître. Du moins c'est ce que semblent attendre les journalistes serrés comme des sardines sur les banquettes du café La Caravelle, faisant part de leurs inquiétudes, à quelques jours du lancement des festivités. Le ton ce matin se veut pourtant rassurant, même si Jean-François Chougnet a sorti de sa poche sa coque de portable à oreilles de lapin, sans penser que cela portait malheur sur un rafiot.

"Culte de la réserve"

Mauvais esprit quand tu nous tiens… Mais nous voilà excusés, si l'on en croit les propos de Bernard Souroque : "Ce n'est une surprise pour personne, Il existe à Marseille un culte de la réserve. Et puis, dans cette ville, il n'y a pas de tradition de rassemblement, du coup pour le week-end d'inauguration nous avons été contraints de travailler avec les structures existantes. Il faut arrêter de parler de cérémonie d'ouverture, le week-end du 12 et 13 janvier sera une fête organisée par les habitants". Par et pour les Marseillais, qu'on se le dise. Ce sont d'ailleurs "les artistes marseillais et régionaux qui accueillent et ouvrent l'année capitale", ont insisté les organisateurs. Pour cette fête "déambulatoire", le directeur de MP2013 a fait part de ses ambitions, avec prudence : "On aimerait bien atteindre 300 000 personnes à Marseille et 50 000 à Aix. Mais en fait, en termes d'affluence, on n'en sait rien. Tout ce qu'on sait c'est que s'il y a 300 000 personnes, ça fonctionnera, s'il y en a 400 000, on sera débordés". Mieux vaudrait donc que les prévisions audacieuses de Renaud Muselier s'avèrent erronées.

Il n'est toutefois pas question de risquer un débordement, car si l'on est sûr d'une chose, c'est que François Hollande sera présent et qu'il posera la dernière pierre, ou bloc de béton, du Mucem aux côtés du président de la Commission européenne José Manuel Barroso. A 15 h samedi, l'équipe de Marseille-Provence 2013 devra elle aussi se rendre au Mucem pour "le seul moment protocolaire non ouvert au public, un emmerdement maximum pour nous", a plaisanté Jean-François Chougnet. Pour le grand public, il faudra attendre dimanche pour visiter le musée des civilisations – encore vide – mais à condition de s'inscrire avant sur internet. La ministre de la culture Aurélie Filippetti ne loupera rien de la fête et prolongera son séjour tout le week-end.

"Nous comptons sur vous"

Dehors, les pelleteuses poursuivent leurs ballets provocateurs tandis que Bernard Souroque assure qu"il n'y aurait pas de retards fondamentaux dans l'organisation de l'année capitale et dans les contenus artistiques". Et pour les chantiers, "nous avons la garantie que l'esplanade du port sera livrée la semaine prochaine, ainsi que l'esplanade du J4". En clair, le mot d'ordre de ce matin ? Ne soyez pas comme Saint Thomas, les apparences sont parfois trompeuses. Dans les "insolites" du week-end, il y aura une messe le 13 janvier à la cathédrale la Major de Marseille en hommage à Eugène de Mazenod, "pour ceux qui aiment ça", déclare Jean-François Chougnet, sans s'attarder. L'histoire ne dit pas si Jean-Claude Gaudin y participera, mais celui-ci prêtera sa voix à la Grande clameur. De sa fenêtre, le maire aura tout loisir d'observer les allées et venues des visiteurs du Pavillon M en quête d'informations. 

Car question communication, justement, on est un peu resté sur notre faim. Mais enfin, à part quelques distributions de flyers à la sortie du métro et de quelques affichettes, où est la communication? Où sont les fanions roses flottant au vent avec l'écusson de MP2013 ? "Mais ils sont là, dans le paysage, depuis tellement longtemps que vous ne les voyez plus, c'est comme les affiches Coca-Cola", rétorque Jean-François Chougnet. Pour les plus sceptiques, il ajoute "voilà une raison de plus pour compter sur vous, la presse"… Magnéto Esther :