La délicate construction de l'UDI des Bouches-du-Rhône

À la une
le 30 Oct 2012
3
La délicate construction de l'UDI des Bouches-du-Rhône
La délicate construction de l'UDI des Bouches-du-Rhône

La délicate construction de l'UDI des Bouches-du-Rhône

Sa première virée provinciale, Jean-Louis Borloo l'a préféré marseillaise que valenciennoise. Tout juste intronisé président de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) sous le haut patronnage de Simone Veil et Valéry Giscard d'Estaing, l'ancien ministre de l'Environnement de Sarkozy a fait son petit tour dans les quartiers Nord de Marseille où il a estimé à la station Alexandre qu'il fallait doubler le nombre de zones franches urbaines avant d'y aller de son meeting au World trade center tout de rose (bon, violet si vous voulez) illuminé. Mais rassurez-vous, le contenu était toujours bleu ciel avec au passage quelques tacles à l'UMP dont un très apprécié "Ils vont expliquer en permanence qu'il faut avoir peur de tout."

Pour lui comme pour d'autres il s'agit de reconstituer "un parti qui a dirigé la France", il y a tout de même trente ans. Cette formation, l'UDF, certains en parlaient hier soir avec beaucoup d'émotion. Pourtant, la reconstitution de ligue dissoute est loin d'être achevée. Parmi les invités, deux duos plutôt détonnants se détachent, l'un aixois, l'autre marseillais. Au Nord, Bruno Genzana, le patron du Nouveau centre 13 et Sophie Joissains, fille de, sénatrice et adjointe au maire. Au Sud, Arlette Fructus, l'adjointe au logement de Jean-Claude Gaudin et le maire du 11/12, en opposition avec l'hôtel de Ville depuis les dernières législatives.

Les têtes d'affiche locales – tous les regards se tournant vers Jean-Claude Gaudin – ne sont plus vraiment là. Mais il faudrait ne pas oublier d'où l'on vient a rappelé Borloo :

Marseille est une ville qui a été conquise par l'UDF. On est chez nous… quand même.

Dans les échéances électorales à venir, pour lui, la stratégie est simple : il faut reconquérir la région "une anomalie", la communauté urbaine et "être en tête aux européennes" si bien qu'à la fin "vous serez moins nombreux que le nombre de place", a-t-il lancé aux 300 spectateurs qui n'en demandaient pas tant.

Pour les municipales à Marseille, "on sera présent dans le cadre d'un partenariat loyal avec l'UMP sur lequel il n'y a aucun doute. Quand il y a une coalition, mieux vaut le dire avant et sur quelles bases". Un discours diversement apprécié parmi ses troupes. Robert Assante qui souhaite des primaires à droite veut ainsi croire qu'alliance ou non, "les deux options restent ouvertes […] mais il faudra que des choses changent". Opinion partagée par Arlette Fructus qui "fai[t] déjà et veut faire entendre une musique différente" sur "des sujets de sociétés, comme les Roms mais aussi sur des sujets économiques". Quant à Childéric Muller, conseiller municipal Modem dont la présence mise en regard avec le soutien de Jean-Luc Bennahmias au gouvernement a scellé l'explosion locale du parti de Bayrou, il veut encore croire à une liste autonome qui verrait quoi faire "au deuxième tour".

Dura Aix sed Aix

À Aix, l'entente n'est pas forcément meilleure tant Bruno Genzana a fait de Maryse Joissains une cible permanente depuis son départ il y a trois ans de l'exécutif municipal. Forcément, avec l'héritière Sophie, les relations ne sont pas forcément au beau fixe. Ce lundi soir, on a même cru à l'incident diplomatique quand Genzana a lancé : "La République coule à Aix-en-Provence." Stupeur de Sophie Joissains, léger suspense et l'ancien adjoint d'expliquer qu'en effet tout va bien dans cette belle cité. Joie du double sens. "Couler" voulait donc dire "aller de manière fluide". Keep cool…

On notera d'ailleurs l'absence d'attaque pendant le meeting et l'image finale, bras dessus bras dessous des deux Aixois raccompagnant "Jean-Louis" à sa voiture, Genzana glissant à sa voisine : "Il faut qu'on y arrive." Lui sera en tant que leader du Nouveau centre en charge de l'UDI hors Marseille quand Assante se chargera de la capitale, Fructus chapeautant elle l'ensemble. Il paraît pourtant difficile que Genzana soutienne un jour une Sophie Joissains qui nous a confié : "J'ai dit à ma mère [maire ?] que je me sentais de conduire une liste au cas où elle ne voudrait pas le faire elle-même."

En résumé, s'il est venu peindre Marseille aux atouts trop négligés par les médias, Borloo a aussi pu se rendre compte de l'ampleur du chantier interne que représente les Bouches-du-Rhône. Un dernier exemple si nécessaire : Sophie Joissains n'a pas rejoint le groupe UDI au Sénat et ne le fera pas, affirme-t-elle "par loyauté vis-a-vis de Jean-Claude Gaudin". Du coup, pour ne pas en rajouter, Jean-Louis Borloo s'est voulu consensuel sur les sujets locaux, de la prégnance locale de la droite dure qu'elle soit extrême ou populaire à l'épineuse question métropolitaine qui, et l'UDI ne dépareille pas, divise l'ensemble des partis. Magnéto Julien.

 

 

Cet article vous est offert par Marsactu
Marsactu est un journal local d'investigation indépendant. Nous n'avons pas de propriétaire milliardaire, pas de publicité ni subvention des collectivités locales. Ce sont nos abonné.e.s qui nous financent.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Pauvre BORLOO! Son mouvement est déjà vouéà l’échec car il est piloté par des élus qui à l’exception de S.JOISSAINS ne représentent qu’eux même . Ils n’ont pour soutien que leurs familles et quelques copains.
    Pour garder leurs mandats ou installer leurs enfants à l’exemple de . ROCCA SERRA qui veut caser sa fille , ils iront faire salon chez JC.GAUDIN .D’ ailleurs M. DI NOCERA , A.FRUCTUS et surtout B.GENZANA sont débiteurs à vie de JC.GAUDIN et C.BERTRAND .

    Signaler
  2. Aixois Aixois

    M. Persia ne connait absolument pas la situation aixoise pour sortir de telles billevisées. Mlle Joissains-fille est élue par pur népotisme, là où Bruno Genzana est élu conseiller général sur son nom, sans investiture car justement il avait été à l’encontre du choix de M. Gaudin pour les municipales de 2008, lequel avait choisi de renouveler sa confiance à Joissains-mère. Pour le grand succès de la coopération entre les 2 villes, on a pu le voir ces dernières années…

    Signaler
  3. M34 M34

    qui c’est ce Monsieur ASSANTE
    celui qui doit TOUT à JC Gaudin et qui a craché déjà plusieurs fois dans la soupe !

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire