Les Méditerranéennes font leur cinéma

Les Méditerranéennes font leur cinéma

Turquie, Bosnie, France, Italie, Espagne, Tunisie, Egypte, Portugal, Iran, Israël, Grèce, Algérie, Roumanie, Palestine… "Les deux rives de la Méditerranée sont sous les projecteurs singuliers de réalisatrices mêlant l'intime et la grande histoire", présente Sophie Cassar, directrice artistique du festival. Pendant une semaine, trente-quatre films dont huit inédits et une quinzaine de courts métrages seront diffusés, souvent en présence des réalisatrices, à l'occasion de la 7ème édition de Films Femmes Méditerranée.

Appréciées par un jury de professionnels du cinéma présidé par Julie Gavras, la pertinence et l'élégance artistique des courts-métrages – genre pressenti comme un "laboratoire de l'avenir" selon la présidente Laurence Boulin – seront récompensées. Qu'ils soient reflets de l'actualité brûlante des rivages méditerranéens, documentaires ou pures fictions, les films projetés sont issus de l'inspiration d'une réalisatrice, de sa culture, sa féminité, son histoire personnelle, son regard particulier sculpté par l'humour, la tendresse, la légèreté, l'indulgence, la tristesse ou la gravité.

Dix-sept réalisatrices inaugureront les soirées de projection, ainsi que certaines actrices comme Sophie Cattani (Cherchez le garçon de Dorothée Sebbagh projeté jeudi 27 sept au Prado à 19 h) ou encore la marseillaise Hafsia Herzi (Héritage, 2012), primée à la Mostra de Venise et César du meilleur espoir féminin pour La Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche. Soucieux d'entretenir les échanges entre les deux rives, le festival s'illustre cette année par un triple partenariat avec le festival Film de femmes de Créteuil, le festival italien SalinadocFest et le festival marocain de Salé.

Noor

Dans la liste des avant-premières, Héritage (Israël, France 2012) de Hiam Abbass met en scène, sur fond de guerre du Liban avec Israël en 2006, une famille arabe près de la frontière libanaise. Lorsque le père de famille Abu Majd sombre dans le coma, la famille implose sous les conflits (projection ce soir, à 19 h 30 au Prado). En film coup de coeur du festival, Zephyr, de Belmas Bas (Turquie, 2010) raconte l'histoire d'une adolescente s'ennuyant chez ses grands-parents et désespérant que sa mère ne vienne la chercher. Un film sur le passage délicat de l'enfance à l'âge adulte (projection le 26 au Prado, 21 h 30 en présence de la réalisatrice).

En exemple de film inédit, le film iranien Querelles (2011) de Morteza Farshbaf, relate l'épopée d'un garçon de 10 ans, Arshia, recueilli par son oncle et sa tante, tous deux sourds-muets, en route pour retrouver les parents de l'enfant, disparus à la suite d'une violente dispute (projection le 29 septembre au Prado, 16 h 30). Noor (France, Turquie, Pakistan, 2012) de Cagla Zenciri et Guillaume Giovanetti, à la fois coup de coeur du festival et présenté en avant-première, évoque l'histoire singulière de Noor, ancien membre de la communauté des transgenres du Pakistan qui souhaite devenir un homme et trouver la femme de sa vie (projection à 21 h 30 jeudi 27 septembre, au Prado, précédée du concert à 21 h d'Abaji, auteur et interprète de la musique du film).

Films Femmes Méditerranée, du 25 septembre au 3 octobre. La totalité du programme est accessible en ligne, en téléchargement. Tarifs : Cinéma le Prado, 7€; Maison de la Région, entrée libre; Cinéma l'Alhambra, 5 €.