Roms : renoncement en forme d'appel à l'aide de la mairie de Marseille
A chaque interpellation sur le sujet, c'était la parade de Jean-Claude Gaudin : l'accueil qui est offert aux Roms depuis mi-2011 à l'unité d'hébergement d'urgence (UHU) de la Madrague-Ville (16e), lui permettait de se décerner un satisfecit sur la gestion du dossier, comme au conseil municipal du 6 février alors que la polémique enflait dans un contexte de grand froid :
Nous ne sommes pas pris en défaut un brin (…) au contraire la ville de Marseille est d'une générosité que vous ne trouverez pas dans les autres villes de France
Quand bien même cette politique – dérogatoire par rapport à la vocation de l'UHU centrée sur l'hébergement nocturne des SDF isolés – ne concernait qu'une cinquantaine de Roms sur le millier que l'on estime séjourner à Marseille… Avec en prime la tentative de conditionner l'entrée à l'acceptation du retour proposé par l'Office français de l'intégration et de l'immigration (Ofii) dans le pays d'origine.
Quoi qu'il en soit, cette politique touche à sa fin, comme l'annonçait ce mercredi La Provence. Une idée qui, selon nos informations, est poursuivie depuis plusieurs mois par la municipalité et la préfecture, qui l'a associée sur l'UHU à sa compétence de l'hébergement d'urgence. "On ne peut plus continuer dans ces conditions, on n'est pas structurés pour en tant qu'UHU de nuit. On l'a fait, en pensant que cela ne durerait qu'un temps, justifie Michel Bourgat, adjoint UMP à la lutte contre l'exclusion, qui met en avant le coût associé à cette mesure. Après le 1er août on revient au cahier des charges officiel et pour ceux qui refusent de partir il y aura une rupture de contrat et ils retourneront comme les autres". On le voit, l'idée de pousser les Roms à quitter la France a toujours cours, et pour ceux-là la porte continuera d'ailleurs d'être ouverte la nuit…
Retour à la rue… et aux expulsions
"Comme les autres", c'est-à-dire à la rue, dans un des multiples campements de fortune où, un autre article de La Provence le rappelait dans la même page, la chaleur estivale n'est pas plus clémente que le froid… Car les expulsions continuent. Ce mercredi matin, malgré un moratoire qui semblait se dessiner après une réunion d'élus locaux, le campement de l'Arbois a été démantelé. "Cela fait plusieurs jours que la police passait pour les inciter à partir, témoigne Jean-Paul Kopp, de Rencontres Tsiganes. Ce qu'ils ont fait petit à petit et il n'en restait pratiquement plus ce matin quand les bulldozers sont arrivés pour tout démolir, hormis deux algécos installés en juin pour le suivi sanitaire et la scolarisation".
Lundi, c'est le cas des Roms installés – justement – devant l'UHU qui sera jugé. Michel Bourgat ne nie pas la sordide partie de ping-pong entre quartiers et communes à laquelle conduit la mesure. Mais il assure que dans ce cas "ils sont une gêne à l'ordre public, ils sont sur le trottoir, certains sont menaçants". On a toujours une bonne raison de demander l'expulsion….
La ministre Carlotti interpellée
Pour l'UHU en tant que tel, il revendique une mesure électrochoc : "Il faut que ça bouge. J'ai fait le maximum mais en tant que Ville on est au bout de la logique. On ne peut pas demander toujours au même, à ceux qui sont en bout de chaîne, de faire l'effort." Visée en premiers : l'Europe et l'Etat, notamment la ministre déléguée à la lutte contre l'exclusion Marie-Arlette Carlotti (PS), qui a l'avantage d'être marseillaise.
Force est de constater avec l'adjoint de Gaudin que la donne n'a pas changé depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande, même si la tant attendue table ronde a finalement été organisée le 10 juillet. Michel Bourgat rappelle que le préfet délégué à l'égalité des chances Raphaël Le Méhauté "est un fonctionnaire". Et que donc en l'absence de nouvelles directives venues des ministères, il continue d'appliquer les dernières en date, qui comprennent notamment le concours de la force publique aux expulsions. Michel Bourgat ne s'en cache pas : en l'absence de soutien, en particulier financier, la mairie n'ira pas plus loin pour les Roms.
Contacté, le cabinet de Marie-Arlette Carlotti n'a pour l'heure pas donné suite à notre demande.
Commentaires
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Il faut vraiment que le problème soit réglé au niveau européen et pas seulement au niveau de l’État !
Ces gens viennent pour leur majorité de Roumanie et de Bulgarie, il faut faire quelque chose pour qu’ils puissent vivre dignement, dans le respect, dans leurs pays d’origine.
Nous ne pouvons pas nous permettre de les régulariser massivement, cependant des solutions doivent êtres trouvées provisoirement dans l’attente d’une solution européenne, afin que ces familles puissent vivre dignement, pas dans des squats ou des terrains vagues.
Qu’est-ce que font la Roumanie et la Bulgarie dans l’union européenne si elles ne respectent pas les droits de leurs citoyens ?!
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Une approche globale des problèmes enlèverait elle des prérogatives, des ressources, un brin de cervelle aux différents intervenants ?
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