L'Open data 2013 peine à se construire

L'Open data 2013 peine à se construire

Interrogé par Marsactu en septembre dernier, Olivier Rovellotti, l'entrepreneur marseillais qui a mis la biodiversité en open data, lançait un avertissement : "si tout le monde fait son portail open data dans son coin, on va en avoir partout et le petit utilisateur ne saura pas où chercher". Cette alerte, sauf improbable retournement de situation, sera une réalité en 2013. La mise en place acceptée par tous d'un cadre numérique territorial commun pour la capitale européenne de la culture semblait permettre l'émergence d'une solution concertée portant sur trois thèmes : tourisme, culture et transport. Mais face aux dissensions entre les différentes collectivités sur fond de bisbilles politiques et de méconnaissance technique, l'association organisatrice, Marseille Provence 2013, a renoncé à échafauder elle-même cette plateforme qui aurait ainsi agrégé les données des conseils général et régional, des mairies d'Aix et de Marseille, etc. "C'était l'hypothèse haute, explique le responsable du numérique, Roch Giraud. Elle est aujourd'hui abandonnée mais ça n'empêchera pas MP 2013 de créer ses propres données et de les mettre sur les plate-formes qui seront alors en place."

Du coup, chacun fera un peu ce qu'il veut, ce qui fait gentiment glousser les spécialistes toulonnais du sujet depuis longtemps hors-jeu suite au refus d'Hubert Falco de s'impliquer dans le projet.. À ce petit jeu, c'est Bouches-du-Rhône tourisme (BDT), l'ex comité départemental du tourisme, qui a dégainé le premier pour mettre en ligne le premier open data en région Paca au début du mois (la région était jusque là bien à la traîne).

Le site inventorie une quarantaine de jeux de données géolocalisées et cherche, comme tout open data, à titiller les développeurs de tout poil pour que ceux-ci bâtissent des applications. "On a utilisé une base que l'on possédait déjà depuis quelques années que l'on a mise en forme", explique Gilles Rolland, responsable du pôle Ressources à BDT. Déjà, quelques applications assez simples à mettre en oeuvre sont ainsi en route et permettent ainsi aux communes d'Allauch ou de Salon-de-Provence de proposer via leur site une liste de lieux touristiques, de locations saisonnières et leur géolocalisation.

Le conseil général n'est pas pressé

Ce site se veut le laboratoire du conseil général (dont BDT dépend) dans la mise en place de l'Open Data. Un CG 13 qui compte s'y mettre à son tour mais tranquillement. Il ne sera en tout état de cause pas prêt en 2013. Tant pis pour la capitale européenne de la culture. Au CG, on explique ainsi que la collecte prendra du temps et qu'il faut trouver le moyen de les organiser de manière efficace. "C'est comme un médicament, ça peut paraître génial sauf que si c'est mis sur le marché trop tôt, ça peut avoir des effets désastreux", lance-t-on au service de communication.

Pour le conseil général, "l'open data de MP 2013 a toujours été une chimère". Aujourd'hui pourtant, une autre plate-forme, portée par la région, semble en mesure de rassembler un grand nombre d'acteurs dans une démarche d'ouverture des données. Le CG 13 parle d'"OPA sauvage, d'une espèce de hold-up" quand le conseil régional estime qu'il fallait rompre avec l'immobilisme et donc sortir du cadre strict du CNTC pour aboutir dès 2013. Aujourd'hui, le site qui doit être lancé en juillet tente les principaux acteurs de MP 2013 dont la mairie de Marseille.

L'absence du CG devrait toutefois se faire sentir mais des parades s'organisent comme pour récupérer les données du très performant Pilote. "Au syndicat mixte des transports, le CG 13 n'est pas majoritaire", glisse-t-on, sourire en coin, dans l'entourage de Michel Vauzelle. Une équipe qui, avant même d'avoir terminé cette première étape, voit déjà plus grand en s'inscrivant dans le projet Homer, qui doit conduire à une harmonisation méditerranéenne des politiques d'ouverture de données.