Première circonscription à Marseille : la poule de la mort

Un quart de siècle qu’il était député. Roland Blum a finalement confirmé cette semaine ce qui se tramait depuis des mois. Il ne mènera pas bataille dans la première circonscription (11e et une partie des 12e et 10e arrondissements) face à Christophe Masse. Valérie Boyer, qui devait être le dindon de la farce du redécoupage orchestré par Alain Marleix, récupère donc la candidature comme l’a officialisé l’UMP mercredi soir.

La petite cachotterie de Roland Blum

Le plan com’ était rodé. Une interview dans La Provence pour officialiser un choix « pris un an avant », nous explique Roland Blum, mais qui ne devait pas être officialisé plus tôt « car un élu qui dit ne pas se représenter la fois suivante perd immédiatement de sa crédibilité et de son influence ». Ce qui intéresse désormais Roland Blum, a-t-il déclaré au quotidien, c’est de « se consacrer à plein temps à Marseille ». Las, le jour même, Rue 89 épluchait le Journal officiel pour dévoiler que celui qui est aussi premier adjoint au maire en charge de l’économie venait de se voir confier une mission parlementaire temporaire sur l’énergie. Un cadeau de départ raillait en substance le journaliste François Krug.

Que nenni, répond Roland Blum : » cette mission est prévue depuis longtemps. C’est un hasard du calendrier. » Voilà qui fait bien les choses, ajouteront les esprits chagrins. Toujours est-il que cette mission de 6 mois reconductible pourrait bien ramener l’élu à Paris. « Elle se termine avec la session parlementaire fin juin et il n’y a pas de raisons qu’elle se poursuive au-delà. » Rendez-vous en juin donc.

Assante à l’agachon

Les scuds sont de sortie. « Mme Boyer est élue dans le 13/14, elle n’a pas de légitimité dans cette circonscription. J’ai commandé un sondage (aux frais de la mairie de secteur, ndlr) auprès des habitants des 11e et 12e arrondissements : la question posée était « pour les personnes citées, dites-moi si vous souhaitez qu’elle joue un rôle politique majeur à l’avenir ? ». Concernant Robert Assante (sic), 50 % a répondu oui, 23% non. Pour Mme Boyer, c’est 37 contre 33. »

Masse mise sur la vague rose

Légitimes ou non, « la multiplication des candidatures à droite favoriserait un front national déjà fort dans ce secteur », tance Roland Blum qui n’entend pas laisser libre champ à celui qui était jusqu’à présent son suppléant, quitte à soutenir une élue proche de Guy Teissier. Réponse d’Assante, offensif : « L’UMP est dans un positionnement peu sérieux. La démocratie mérite la concurrence. Si l’UMP n’est pas suffisamment fort, si je ne le suis pas, c’est la démocratie. Écraser tous les candidats pour qu’il n’en reste qu’un, ce n’est pas la démocratie. »

Même les rumeurs de candidature de l’avocat Gilbert Collard ne semble pas à même de changer la donne. Celui-ci répète à l’envi qu’il n’imagine pas ne pas s’engager totalement aux côtés de Marine Le Pen. Sa popularité trancherait pourtant avec les candidats pantins présentés par le FN aux dernières cantonales.

Une triangulaire voire une quadrangulaire pourrait faire l’affaire du socialiste Christophe Masse. En cas de « déclic François Hollande », le conseiller général guériniste, élu député en 2002 puis éconduit en 2007 du fief familial par Valérie Boyer, entend bien retourner dans un Palais Bourbon que papa Marius et papy Jean ont respectivement fréquenté 24 et 25 ans. Il faudra pour cela que la vague judiciaire annoncée autour du CG ne le mouille pas de trop près. Il devra aussi faire avec une candidature écologiste, EELV étant bien décidé à ne rien lâcher face aux amis de JNG. Après le mic-mac de décembre, les écolos choisiront officiellement soit le vice-président de la communauté urbaine de Marseille Pierre Semeriva soit la magistrate Laurence Vichnievsky le 21 janvier après un vote « consultatif » des militants ce week-end.

Collard, Boyer, Assante, Masse, éventuellement Vichnievsky et quelques autres : pas besoin de chercher plus loin l’endroit où se concentreront les regards locaux durant cette campagne.

Le point sur les législatives au PS 13