Explosion sur le site nucléaire de Marcoule
En situation de crise, l’information est toujours parcellaire, et il peut être difficile de saisir quels seront les conséquences futures. La réponse à la question que tout le monde se pose après l’explosion sur le site nucléaire de Marcoule (à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Marseille), c’est-à-dire « quelle est la gravité de l’incident », n’est donc pour l’instant pas connue avec précision. Pour vous tenir au courant de l’évolution de la situation, nous vous invitons à suivre notre compte Twitter.
Ce que l’on sait à 15h, c’est que l’explosion en elle-même, survenue à aux alentours de 12h15, aurait fait 1 mort et 4 blessés dont un grave, d’après un premier bilan de l’Autorité de sûreté nucléaire dans un communiqué diffusé il y a quelques minutes. Pour le reste, à savoir d’éventuelles rejets de radioactivité, il faut se contenter de l’assurance – toujours à prendre avec des pincettes – que nous a donné le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) qu’il n’y a pour l’instant rien à signaler. Et celle, moins suspecte de partialité, de l’ASN comme quoi « il n’ y a pas de rejets à l’extérieur de l’installation » même si « l’exploitant a déclenché son plan d’urgence interne conformément aux procédures ». Mais les pompiers ont toutefois mis en place un périmètre de sécurité « en raison des risques de fuite », expliquait plus tôt France 3 Languedoc-Roussillon.
L’accident a eu lieu sur le Centre de traitement et de conditionnement de déchets de faible activité (Centraco) situé à Codolet (Gard) et exploité par la Socodei (groupe EDF). Un four servant habituellement à réduire le volume de déchets radioactifs de faible et très faible activité (les moins « dangereux » dans la classification) a explosé, sans que l’on en connaisse pour l’instant la cause.
18 incidents en 10 ans
Un tour sur le site de l’ASN nous apprend également que « devant le constat de lacunes dans la culture de sûreté au sein de l’installation Centraco, le directeur général de l’ASN a demandé à l’exploitant de définir et de mettre en œuvre des actions visant à améliorer la sûreté de l’exploitation. Les actions de contrôle menées en 2010 par l’ASN montrent que les mesures correctives mises en place par l’exploitant commencent à produire des effets sur le terrain. Si les nouvelles dispositions mises en œuvre indiquent une réelle implication de l’exploitant pour remédier aux difficultés rencontrées, l’ASN veille toutefois à ce que la stratégie mise en œuvre permette d’inscrire ces progrès dans la durée. »
Le site a, depuis 2000, connu 18 incidents répertoriés par l’ASN. Mais difficile pour l’heure d’établir un lien direct avec l’explosion de ce lundi. Surtout que, comme nous l’avions souligné, ça fait (malheureusement ?) partie du job de tous les jours du gendarme du nucléaire de découvrir des « lacunes »…
Commentaires
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Pas de panique, les rejets resteront confinés au Languedoc-Roussillon et ne passeront pas la frontière (que dis-je, barrière) naturelle que constitue le Rhône.
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Encore une fois les médias se sont jetés sur un incident les cornes en avant.
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