Les élections cantonales : mode d'emploi

Les élections cantonales : mode d'emploi

Pour vous le conseil général est un concile de militaires, canton évoque plus la Chine que Saint-Just et les collèges sont construits par le ministère de l’Education nationale ? A un peu plus d’un mois des élections cantonales, qui ont lieu les 20 et 27 mars, c’est le moment d’une petite remise à niveau express en trois questions.

1 C’est quoi un canton ?

Histoire de faciliter la tâche des journalistes, ils ne recoupent ni les communes, ni les circonscriptions, ni les arrondissements (le canton des Cinq-Avenues est par exemple à cheval sur le 1^er et le 4^e). A Marseille, ils comptent entre 30 et 40 000 habitants, avec des superficies très variables, entre le gigantesque canton de Mazargues et celui, très dense, du Camas. Sur les 25 cantons marseillais, seuls 11 sont concernés par l’élection 2011. Comme au niveau départemental, c’est le PS qui détient la majorité des sièges marseillais (voir notre carte interactive).

2 On les choisit comment nos futurs représentants ?

Pas de proportionnelle comme à la Région, où l’on vote pour une liste : à l’image de l’élection des députés, c’est à la tête du client. Ou plutôt du duo, car le candidat doit choisir une suppléante. Ou l’inverse, même si ce cas de figure est moins courant : seules 9 des 57 élus sont des élues. D’habitude, une fois que le choix est fait, c’est pour 6 ans. Mais avec la réforme des collectivités territoriales, qui créera en 2014 un conseiller territorial à la place des conseillers généraux et régionaux, les candidats de cette année ne siègeront donc que 3 ans. Hasard du calendrier, c’est aussi la première cantonale depuis 1994 qui n’est pas couplée à une autre élection.

Autre particularité de cette élection 2011 : il faudra être choisi par 12,5% des inscrits – au lieu de 10% auparavant – pour rester dans la course au second tour. Des inscrits, et non des votants, donc il faudra faire au minimum 20% en tenant compte de l’abstention. Déjà que l’absence de proportionnelle avantageait les grands partis, sauf surprise, c’est une assemblée PS-UMP qui se profile…La majorité présidentielle, à l’origine de la loi, pourrait d’ailleurs en profiter puisque cela rend moins probables des triangulaires avec le FN, d’ordinaire très fréquentes dans le département. Cela explique aussi pourquoi les petits partis, comme le Modem ou le NPA, ne jugent pas utile de vider leurs caisses pour les cantonales…

3 Et sinon, ça sert à quelque chose un conseil général ?

En tout cas cela a les ressources pour. Avec un budget de 2,3 milliards d’euros, dont plus de 500 millions d’euros en investissement, le CG13 est l’un des plus riches de France. Et dispose de plus de moyens que le conseil régional, qui doit pourtant intervenir sur six départements. De quoi notamment verser des aides aux communes (110 millions d’euros en 2010).

Mais c’est l’action sanitaire et sociale qui concentre plus de la moitié du budget : le CG13 verse le RSA, est chargé de l’insertion professionnelle, gère l’accompagnement des personnes âgées, peut ouvrir des crèches… Autre gros morceau : les collèges, qu’il construit et équipe. Il s’occupe également du transport des collégiens, tout comme des cars entre les communes (par exemple la navette Aix-Marseille) et de l’entretien des routes départementales.

Outre ses compétences en matière de culture, de développement économique, de soutien à l’agriculture ou encore d’élaboration du schéma départemental sur les déchets, il peut intervenir sur tous les sujets qu’il souhaite, grâce à la clause de compétence générale. Du moins jusqu’en 2014, date à laquelle la réforme des collectivités territoriales, toujours elle, supprime cette possibilité.

Pas inscrit sur les listes électorales ? C’est raté pour cette fois-ci. En revanche, il est toujours possible de donner une procuration de vote