Pour les écolos marseillais, Karim Zeribi "jouera un rôle important"

Du Che à Cohn-Bendit. Entré en politique par le cabinet de Jean-Pierre Chevènement, à l’époque ministre de l’Intérieur, Karim Zéribi a officialisé hier un ralliement à Europe Ecologie qui planait depuis quelques temps. Rétrospectivement, son abstention sur le stade Vélodrome au conseil municipal de ce lundi marquera sa rupture avec un PS empêtré dans ses contradictions. Même si dans une interview ce matin dans La Provence il ne se pose pas contre ses anciens camarades mais à côté.

De son côté, le porte-parole des Verts marseillais Sébastien Barles assure qu’il n’y a « aucune friction liée à son arrivée. On l’a rencontré plusieurs fois, il était par exemple venu à Nantes à un forum sur les transports. On a bien discuté avec les élus régionaux, de la communauté urbaine et les municipaux : on converge sur la plupart des sujets et quand il y a dissensus comme sur la politique sécuritaire, ça nous interroge sur nos positions ce n’est pas forcément mauvais. Ce n’est pas un écolo pur sucre mais c’est aussi ce qu’on recherche« , commente-t-il. En accord avec eux pour mettre le hola face aux incertitudes de financement du Vélodrome, Zeribi est lui aussi opposé au tronçon de tram de la rue de Rome.

« En rejoignant Europe Ecologie il adhère aussi à la charte donc je suppose qu’il se reconnaît dans ses valeurs. Je connais un peu son travail sur le terrain, comme ce bureau de recrutement avec une base de données de demandeurs d’emplois en difficulté, c’est une illustration de ces valeurs », abonde Laurence Vichnievsky, tête de liste aux régionales. « Je ne crois pas qu’il y ait de grand fossé entre nous. En tout cas il trouve notre projet cohérent. Il a appris à nous connaître dans le 13/14 où il siège avec moi, il sait ce que nous voulons« , note Michèle Poncet-Ramade, présidente du groupe des Verts au conseil municipal.

Cet ancien footballeur pro, Grande Gueule sur RMC et surtout patron de la RTM à 44 ans pourrait se révéler une bonne prise pour Europe Ecologie, qui « bataille depuis des années sur les transports« , rappelle Sébastien Barles. « La passerelle avec la Région, où nous avons les transports, est intéressante. Une rencontre est déjà planifiée entre ses services et ceux de Jean-Yves Petit (vice-président au conseil régional chargé du dossier, ndlr)« , poursuit-il. L’occasion d’évoquer des projets de longue date des écolos, comme le « tram-train Joliette-Estaque et Blancarde-Prado ». C’est-à-dire un tram capable d’emprunter des voies de chemin de fer (voir le projet aubagnais sur l’ancienne voie de la Valdonne).

« Ca nous fait une voix de plus au conseil municipal mais cela ne fait que compenser le passage de Marianne Moukomel au PS pendant la mandature. Par contre, il va nous apporter ses compétences sur certains dossiers et en particulier les transports et le plan de déplacement urbain. C’est aussi un homme de médias qui connaît bien ce domaine, contrairement à beaucoup d’entre nous« , estime Michèle Poncet-Ramade. Avec lui, Zeribi entraînera aussi une partie de son club Nouvelle France.

Et son aspiration à des  »responsabilités » ? Il est encore trop tôt pour parler des législatives de 2012, puisque le rapport de force dépendra des présidentielles, rétorque Sébastien Barles. « Il a de l’ambition et il l’affiche. Il veut investir les quartiers nord : nous on est motivés pour cela. En tout cas pour 2014 (année des municipales, ndlr) on aura besoin de tout le monde et il jouera un rôle important« , poursuit-il.