ITER, Cadarache… des risques sous-estimés ?
Vous connaissez le tritium ? Ce n’est pas le cousin latin du triton, mais « un isotope de l’hydrogène, émetteur bêta de faible énergie (énergie moyenne de 5,7 keV) », explique l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). En clair un élément radioactif. Mais pas de panique : « c’est un élément de faible radiotoxicité. L’impact global de ses rejets, en France, est faible ». Du coup, les installations nucléaires, dont la région possède une belle collection à Cadarache, Marcoule et au Tricastin, sont plutôt tranquilles de ce côté là.
Rejets en hausse, nouvelles interrogations
Conséquence : leurs rejets radioactifs dans l’environnement « ont fortement diminué au cours des dernières décennies, à l’exception du tritium, dont les perspectives sont à la hausse en raison de l’évolution envisagée du parc électronucléaire et de ses modes de gestion du combustible, ainsi que de nouvelles installations émettrices de tritium, dont la construction de nouveaux réacteurs électrogènes et le projet ITER », explique l’ASN. ITER, c’est le projet à 15 milliards d’euros qui veut faire la même chose que le soleil. Et pour cela, il a besoin de tritium…
Problème : « depuis quelques années, le tritium est revenu à l’ordre du jour. D’une part, des concentrations élevées de formes organiques de tritium ont en effet été observées de façon inattendue chez certaines espèces marines (poissons plats, crustacés, mollusques) de la baie de Cardiff (…). [Elles] posent la question d’une possible accumulation du tritium le long de la chaîne alimentaire marine. D’autre part, sur le plan sanitaire, des synthèses récentes ont souligné plusieurs difficultés et/ou incertitudes concernant l’évaluation des effets de l’exposition au tritium », explique le gendarme français du nucléaire.
Connaissances fragmentaires
Du coup, il a planché pendant deux ans sur le sujet, avec à la clé un livre blanc. Qui se révèle pour le moins déroutant. Pour l’accumulation du tritium dans la chaîne alimentaire, on y retrouve les études étrangères qui ont contribué à se dire qu’il y avait peut-être un problème, mais aussi des travaux plus rassurants de nos organismes français. Au final, il souligne « le caractère encore fragmentaire des connaissances actuelles« .
Idem pour les impacts sur la santé humaine où l’incertitude revient comme un leitmotiv : « le groupe s’accorde sur la nécessité de compléter les connaissances sur les effets du tritium« , « tous s’accordent sur le fait que des recherches complémentaires sont indispensables pour améliorer nos connaissances sur les effets de l’exposition de l’embryon et du fœtus au tritium. »
Principe de précaution oblige (que l’on peut résumer par « a priori il n’y a pas de problème mais ce n’est pas sûr et si c’était le cas ce serait sacrément ennuyeux »), l’ASN demande donc de mettre le turbo sur les études et de faire un effort pour limiter les rejets de tritium et d’essayer de trouver un moyen de s’en débarrasser. Ce serait bien…
Le communiqué de presse plus rassurant de son cousin l’IRSN
Commentaires
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Un petit commentaire sur le tritium.
On oubli de dire que le tritium est un gaz, il en résulte:
1°) Petite molécule difficile à confiner, d’où des difficultés pour l’étanchéité des installations.
2°) Une propriété des gaz est d’occuper instantanément tous le volume qui leur est imparti, on imagine facilement ce qu’il adviendrait en cas de fuite.
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