La majorité municipale “tétanisée”, les opposants affinent leurs attaques contre Gaudin
Les députés La République en marche envisagent la mise sous tutelle du service habitat de la Ville de Marseillle. La gauche critique l'indifférence au problème de l'habitat indigne de la municipalité. Progressivement, la bataille politique se dessine.
La majorité municipale “tétanisée”, les opposants affinent leurs attaques contre Gaudin
Pour l’instant, la majorité municipale tient d’un bloc. Le silence pour les uns, la ligne de front pour d’autres, autour du maire de Marseille. La majorité municipale a d’abord dû gérer l’urgence autour des marins-pompiers sur site, de la mairie de secteur pour l’accompagnement des sinistrés. Ensuite, vient la réponse politique : “J’en appelle à l’État”, a lancé Jean-Claude Gaudin. Le refrain, habituel, n’en garde pas moins un fond de vérité mais il paraît bien court.
Derrière cette position de façade, les mines sont déconfites face au drame et à ce qui constitue “la séquence la plus noire des quatre mandats Gaudin”, qualifie-t-on dans les couloirs même de l’hôtel de ville. La conférence de presse, jugée peu convaincante, n’a pas aidé. Un cadre de la majorité municipale glisse : “il ne nous entraîne pas dans la chute en tirant les manettes et en étant un peu fourbe comme il sait le faire. Là c’est inconsciemment qu’il nous amène dans la tombe. Et tout le monde est tétanisé”.
Les “marcheurs” imaginent une tutelle
Face à elle, la municipalité trouve plusieurs blocs qui tous la pointent du doigt. Les députés La République en marche ont affiché le spectre qui fâche, la tutelle. “À l’heure où nous écrivons cette lettre, des pompiers risquent leurs vies à cause de l’incurie municipale, commentent Saïd Ahamada, Cathy Racon-Bouzon, Alexandra Louis et Claire Pitollat. Ce sont des milliers de personnes qui mettent en jeu leur santé, leur sécurité, parfois leur vie dans des logements indignes, au bénéfice des marchands de sommeil. Nous attendons du premier magistrat de la ville qu’il les protège et qu’il agisse. À défaut, il faudra que soit envisagé le retrait de votre compétence en matière d’habitat.”
Retrouvez ma réaction à la conférence de presse de Jean-Claude Gaudin @JCGaudin. pic.twitter.com/OW1vtRLHMQ
— Saïd Ahamada (@saidahamada) November 8, 2018
Agiter la perspective de la tutelle résonne fortement à Marseille. En 1938, l’incendie des Nouvelles galeries avait entraîné la prise en main de l’État sur la ville entière. Édouard Daladier, président du conseil lâchait alors sa célèbre phrase : “Qui commande ici ? Il n’y a-t-il donc pas de chef, pas un homme pour diriger ? C’est lamentable !” L’épisode, quelques mois avant le déclenchement de la Seconde guerre mondiale, a durablement marqué l’imaginaire politique de la ville. Le convoquer revient à agiter les puissants ressorts d’une ville présentée comme intrinsèquement ingouvernable.
La gauche dénonce “l’indifférence”
Pour l’heure, l’État n’a annoncé qu’un audit, trois ans après que le ministère du logement a diligenté le rapport Nicol. Le seul chantier lancé ne concerne que les grandes copropriétés dégradées mais la métropole est encore à la phase des études. Cette option de la tutelle n’est pour le moment pas relayée par le gouvernement ou d’autres composantes politiques. À l’extrême-droite, Stéphane Ravier (Rassemblement national), candidat déclaré à la mairie, dénonce “une politique irresponsable” sur les plateaux télé.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon (France insoumise – FI), l’ancienne ministre déléguée à la lutte contre l’exclusion Marie-Arlette Carlotti, le président du groupe d’opposition municipal Benoît Payan ou encore la sénatrice Samia Ghali (PS) relaient tous le même constat d’une action insuffisante de la mairie connue de longue date. “L’indifférence aux pauvres est la cause de l’incurie des autorités de toutes sortes qui ont rendu possible le drame”, estime le député FI du centre ville. La plupart demandent la mise en place du “permis de louer” sur les quartiers où se concentre l’habitat indigne.
Au PCF, Marc Poggiale est l’un des rares à porter le débat vers la métropole, dont il appelle à “refonder” le programme local de l’habitat. “Des dizaines de milliers de personnes n’habiteraient pas en situation d’insalubrité et de danger potentiel, si l’offre de logements locatifs sociaux était suffisante et convenablement répartie sur tous les arrondissements de Marseille”, avance-t-il.
Son homologue au conseil municipal Jean-Marc Coppola ajoute la demande d’un conseil municipal extraordinaire pour démontrer que “les moyens publics existent pour un plan d’éradication de l’habitat indigne”. Avant de détailler prochainement des propositions concrètes et réalisables, il en appelle à la mobilisation de toutes les collectivités et de l’État, citant l’exemple parisien comme preuve de réussite.
Sur la sécurité, sur l’emploi, Jean-Claude Gaudin avait accepté une de ces réunions exceptionnelles qui se tiennent à huis-clos. Chacune naissait d’un constat partagé. Sur l’habitat indigne, comme il y a deux ans sur l’état des écoles, c’est pour l’heure loin d’être le cas. Et la bataille politique qui viendra nécessairement sera plus rude. Vendredi après-midi déjà, devant la préfecture où le maire s’exprimait face à la presse, les premiers “Gaudin démission !” résonnaient.
Commentaires
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Je ne suis pas d’une manière générale partisan du “haro sur le baudet” mais là si. C’est un devoir aujourd’hui de faire exploser cette équipe incompétente, dans le déni et le dédain depuis trop longtemps. Alors tutelle ou démission, peut importe mais faisons entrer de l’air et de compétences au service de cette ville martyrisée.
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Ironie du sort, sur cette photo, Patrick Padovani (patron des services d’hygiène dénoncés par l’ARS sur les incompétences du dit service ) semble totalement effondré sur ce qui arrive. De la compassion ? Pas sûr. Il est peut-être en train de réaliser que tout ceci va remonter tôt ou tard. Bingo ! Le Monde, l’ARS…. Le tir aux pigeons semble lancé.
Oui, de l’air, du vent
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En revanche, Son Excellence Yves Moraine semble avoir parfaitement digéré les petits chocolats dégustés lors de la soirée organisée en son palais au lendemain du drame.
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La majorité municipale fait bloc, vraiment ? Vous mêmes avez rapporté cette conférence de presse où ils ont laissé Arlette Fructus porter le chapeau, ou plutôt tous leurs chapeaux ! Comme d’hab ils profitent d’une occasion pour un petit coup politicard, larguer celle qui récemment a disputé un fauteuil à sa collègue LR, alors qu’une alliée c’est censé se contenter des restes– la misère sociale, le drame humain ça doit être du marseillobashingo, une invention des journalistes parisiens.
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Pour l’heure, pas de voix dissidente officielle, c’était le sens de cette phrase.
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Quel tableau que cette clique d’élus.
Autour de ce qui nous sert de maire, la Sabine qui revoie toute responsabilité chez Fructus qui elle même en tant qu’élue en charge de l’habitat se déclare incompétente en la matière sur toutes les ondes radiophoniques. Il faut quand même oser, et c’est même à cela que cela nous permet de les reconnaître .
Concernant Moraine , très choqué il a été obligé de faire une soirée chocolat , qui comme chacun le sait est un antidépresseur. C’est sûrement cela qui motive son hilarité lors de cette fameuse soirée. Pitoyable personnage.
Padovani, la tête baissée est sûrement ici le seul lucide, il doit se dire “quel merdier”. Un au moins qui a tout compris. Je plains cet homme intelligent.
Manquent à l’appel pour finir le tableau, le père TIAN ,mais avoir un premier adjoint en plus que délicatesse avec la justice à la tribune …….. ,la Martine qui doit être elle vraiment à la plage ou à la cuisine en train d’aiguiser son couteau “BRUTUS”, que l’on entend pas et qui pourtant a soutenu cette politique de la ville , le Gilles si prompt à l’ouvrir doit souffrir sûrement d’une extinction de voix qui lui aussi fait partie de la bande. Le Muselier doit faire du cheval en Camargue, le Pays d’Arles étant subitement sa dernière passion , il fait partie de la clique aussi , mais subitement muet.
Les autres sont autant insignifiants que nuisibles. Donc aucun intérêt.
A vomir.
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Le maire refuse d’assumer ses responsabilités et prétend avoir fait ce qu’il fallait. Il se vante de son action ! Il prétend qu’il ne pouvait rien faire pour évacuer les habitants soi-disant parce que la ville n’en était propriétaire !
Il ignore donc ses attributions :
Le maire est l’autorité de police administrative au nom de la commune. Il possède des pouvoirs de police générale lui permettant de mener des missions de sécurité , tranquillité et salubrité publiques. Il exerce ses pouvoirs sous le contrôle administratif du préfet.
Par ailleurs, en sa qualité d’officier de police judiciaire, le maire est tenu de signaler sans délai au procureur de la République les crimes et délits dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions.
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Précision : la ville n’était pas propriétaire du No 65, ce qui ne l’exonère en rien!
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