Marine Pustorino : “Impossible d’accueillir le marché de La Plaine sur le Boulevard Chave”

Marine Pustorino : “Impossible d’accueillir le marché de La Plaine sur le Boulevard Chave”

La Plaine a la particularité d’être à cheval sur trois secteurs municipaux, tous détenus par des maires de la majorité LR, curieusement absents du processus de rénovation de la place Jean-Jaurès. Pour l’heure, c’est un autre élu Les Républicains qui porte le projet. Le patron de la Soleam, la société publique locale d’aménagement, Gérard Chenoz incarne la voix de la Ville sur ce sujet.

Ce week-end, l’une des élus de secteur est sortie de cette position d’apparent retrait par voie de communiqué. Maire des 4e et 5e arrondissements depuis un an, Marine Pustorino entend réagir au projet d’installation provisoire des forains de La Plaine sur les pentes du boulevard Chave, le temps que les travaux soient menés à bien. Défendue par une majorité de marchands, elle permettrait au marché de continuer à exister durant les deux ans de travaux. Le sujet était à l’ordre du jour d’une réunion organisée en préfecture, jeudi dernier. Cette hypothèse, la jeune élue, qui a “appris à marcher” sur ce boulevard, la rejette catégoriquement.

Comment avez-vous réagi en apprenant dans La Provence que l’hypothèse d’un glissement des forains de La Plaine vers le boulevard Chave était à l’étude ?

Tout d’abord, je trouve inadmissible qu’une réunion puisse être organisée en préfecture sur le dossier de l’aménagement de La Plaine sans que les maires de secteur soient conviés. C’est d’autant plus inadmissible quand l’ordre du jour de cette réunion prévoit d’étudier l’hypothèse d’un déménagement des forains sur le boulevard Chave. C’est inacceptable que l’on puisse discuter de cela sans même concerter les habitants, les commerçants et les élus du secteur.

Pour vous, ce déménagement est-il possible ?

Je dois préciser que ce qu’écrit La Provence n’est pas tout à fait exact, la Soleam a indiqué qu’elle allait étudier cette hypothèse. Cela ne veut pas dire que cela va se faire. De mon point de vue, c’est impossible. Et ce boulevard, je le connais, j’y suis née. Comment voulez-vous faire cohabiter près de 240 forains et des arrêts de tram, des terrasses, des commerces, des portes d’immeuble ? Vous imaginez le défilé de camions à 5 heures et à 13 heures à l’ouverture et à la fermeture du marché le tout cohabitant avec le passage du tramway ? Et ces camions, où vont-ils stationner ?

Ce boulevard n’est pas fait pour accueillir un marché. Cela pose d’ailleurs déjà un problème de sécurité puisque le préfet de police a interdit que se déroulent le vide-grenier et la sardinade traditionnelle, en imposant aux associations organisatrices d’assumer les coûts de gardiennage et l’installation de blocs de béton aux différents accès. Qui va payer pour assurer la sécurité des forains ? Comment bloquer l’accès ? Tout cela pose des problèmes insolubles à mes yeux.

Marie-Louise Lota était présente à la réunion en préfecture. C’est l’adjointe aux emplacements et elle a été élue ce secteur. N’a-t-elle pas défendu ces arguments ?

Si. Elle l’a fait. J’ai pu consulter le compte-rendu de cette réunion. Le projet est présenté comme une solution possible qui sera étudiée. Si on étudie, c’est pour vérifier ce qui est faisable ou pas. Si ce n’est pas le cas, ça ne se fera pas. Marie-Louise Lota a beaucoup travaillé sur des solutions alternatives de transfert sur d’autres marchés. Je comprends les forains qui ont besoin de travailler. Cela ne peut pas se faire au milieu des tractopelles d’un chantier, cela ne se fera pas non plus au milieu d’un boulevard qui n’est pas adapté à cela.

On a l’impression que sur ce sujet de la transformation de La Plaine, les trois maires de secteur concernés sont curieusement en retrait. Pourquoi ne pas avoir fait valoir vos arguments auparavant ?

Depuis que j’ai été élue maire de secteur, le 29 septembre 2017, j’ai été conviée à deux réunions de la Soleam. J’ai dit ce qui ne me convenait pas dans ce projet. Ils n’ont pas voulu en tenir compte.

Sur quoi portaient vos critiques ?

Tout le monde est pour l’embellissement de cette place et personne ne s’oppose à sa rénovation. Mais le plan de circulation tel qu’il est proposé aujourd’hui, avec la fin de la voie de circulation autour de la place, ne me satisfait pas. Je considère que cela aura un impact négatif en reportant une partie du trafic sur notre secteur en surchargeant certains axes où on trouve notamment de nombreuses écoles. Je l’ai dit au président Chenoz et Bruno Gilles l’a dit avant moi. Ces remarques ont été sans effet sur le projet. On nous répond que cela n’aura pas d’effet sur une hausse du trafic dans le secteur. J’aimerais être plus écoutée.