Pourquoi l’extension de l’ouverture des commerces le dimanche traîne
La préfecture a demandé à la Ville de Marseille de revoir sa copie pour l'extension de la zone touristique permettant aux commerces d'ouvrir le dimanche. Le dernier épisode d'une mesure controversée.
Le centre commercial Prado, inauguré mercredi 28 mars 2018. (LC)
Les commerces de l’escale Borély passent une nouvelle saison sans pouvoir ouvrir le dimanche. Le centre commercial du Prado connaît un premier été sans lever de rideaux dominical. Et tout cela, au grand dam de la Ville de Marseille qui a voté officiellement en conseil municipal une demande d’extension de sa zone touristique, ce qui aurait ouvert la voie au travail sept jours sur sept dans une large zone embrassant la Corniche et le Prado.
Selon nos informations, cela n’a pour l’heure pas convaincu le préfet. Plutôt que de répondre fin juin comme la loi le lui commandait, celui-ci a préféré réserver sa réponse et demander un complément d’information à la mairie avant de statuer. “Cela porte surtout sur l’étude d’impact, le caractère touristique et le périmètre de la zone”, explique-t-on dans les couloirs de la préfecture. Il s’agit pour la Ville non seulement de certifier la fréquentation saisonnière du nouveau périmètre mais aussi de ses capacités d’accueil et de court séjour.
Yves Moraine : “Nous restons confiants”
À l’hôtel de Ville, Jean-Claude Gaudin a bien reçu la missive. Un de ses proches, le maire des 6e et 8e arrondissements Yves Moraine ne s’en inquiète pas outre mesure. “Notre demande est légitime. La préfecture a effectivement demandé des éléments complémentaires mais nous restons confiants”, assure-t-il.
Le choix du préfet a en tout cas pour effet de temporiser un peu dans un dossier loin de faire l’unanimité. Ainsi, au sein même de la majorité municipale, le dossier a suscité des oppositions. Durant l’instruction du dossier, il avait fallu que le directeur de cabinet de maire sonne la fin du débat en rappelant avoir promis cette ouverture aux promoteurs du centre commercial du Prado et en soulignant les valeurs libérales qui sont celles de la droite.
Parmi les élus qui s’y sont opposés, se trouve l’adjointe au tourisme Dominique Vlasto, concernée au premier chef pour ce dossier. Interrogée début juillet, elle n’était toujours pas convaincue de la pertinence de la mesure. “Je pense que le centre-ville mérite qu’on l’accompagne encore un peu”, avance-t-elle. La chambre de commerce a aussi exprimé un avis similaire.
“De la précipitation dans ce dossier”
“C’est pas les petits commerces que l’on défend dans cette histoire. De toute façon, ils n’ouvrent pas le dimanche dans le centre-ville, argumente dans les couloirs de la mairie un partisan de la généralisation de l’ouverture dominicale. C’est un combat mené en sous-main par les Terrasses du port. Mais qui peut croire qu’une ville comme Marseille ne peut pas accueillir deux centres commerciaux le dimanche ?”
Au-delà de la décision finale, c’est aussi la soudaineté de la démarche qui avait brusqué les différents acteurs. Nicole Richard-Verspieren, de la CPME, qui regroupe les patrons des petites et moyennes entreprises, disait l’avoir appris par la presse. “Il y a eu un peu de précipitation dans ce dossier”, estime aussi Dominique Vlasto rejointe sur ce point par Yves Moraine : “C’est vrai que sur la forme, nous aurions certainement pu faire mieux.”
Commentaires
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Alors le directeur du cabinet du maire promet en catimini des choses importantissimes à des promoteurs, sans en parler au maire et aux élus et aux marseillais ???
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Le “clan” Elyséen a son pendant à la mairie? nooooon….
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Les petits commerces “n’ouvrent pas le dimanche dans le centre-ville”, selon un partisan de la généralisation de l’ouverture dominicale, à qui il ne viendrait pas à l’esprit que les achats faits éventuellement le dimanche seront autant d’achats qui ne seront pas faits dans ces commerces durant la semaine… Curieusement, les partisans de l’ouverture des commerces 7 jours sur 7 pensent que le pouvoir d’achat des clients est extensible…
J’aime bien aussi “l’argument” des “valeurs libérales” de la droite. Je pensais qu’elle défendait aussi des valeurs familiales. Qui s’occupe des minots pendant que Madame ou Monsieur sont au turbin le dimanche ? Gaudin ?
Au fait, où en est le mirifique plan “Ambition Centre-Ville” censé faire en 2 ans ce qui n’a pas été fait en 23 ans ? Dans le même état que le mironesque “plan piscines” ?
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Le plan “Ambition Centre-Ville” a été annoncé… oui il a été annoncé…
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N’oubliez pas chers amis que l’étymologie latine du mot ambition veut dire “tourner autour”. Autrement dit en “marseillais” :” vire i faï d’estours per que dalo”. Tout le monde aura compris.
J’ajoute et souligne en sus deux mots étonnants dans la bouche de nos élites locales :”précipitation” et “pu faire mieux”. Serait ce l’embryon d’une autocritique ou bien celle d’une toute petite lueur de lucidité sur la qualité de leurs ambitions dans leurs esprits gaudinesques ? . Qui sait ?
Encore une fois ou deux et nous aurons droit à leurs actes de contrition en direct live.
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C’est bien ce qu’on pensait. Cet article est une confirmation. On sait désormais qui gouverne Marseille : c’est un fait un personnage, ami des promoteurs, qui n’a pas même la légitimité d’un élu de la majorité municipale. Il s’agit du directeur de cabinet de maire (qui) sonne la fin du débat en rappelant avoir promis cette ouverture aux promoteurs du centre commercial du Prado et en soulignant les valeurs libérales qui sont celles de la droite. Au fait : que faisait Gaudin pendant ce débat ? On sait qu’outre les valeurs du CAC 40, la liberté du commerce et de l’industrie fait partie des valeurs libérales. Alors pourquoi ne pas aller jusqu’au bout, dans le jeu de la concurrence libre et non faussée, et autoriser l’ouverture, le dimanche, de tous les commerces marseillais. Reste à savoir s’ils auront suffisamment de clients, à moins que pour être « compétitifs » ils se livrent à une sanglante guerre des prix bas
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