“On apprend aux filles à se méfier de l’espace public”
Jeudi 24 mai, Marsactu organise au Théâtre de l'oeuvre un débat sur le thème de la place des femmes dans l'espace public. En préambule à cette soirée, entretien avec Daniela Lévy, présidente du collectif 13 Droits des femmes.
Daniela Levy, présidente du collectif 13 Droits des femmes.
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Je crois qu’on apprend aux filles à se méfier, très tôt, de tout. L’inégalité démarre là, ce qui induit de fait des stratégies de compensation dramatiques.
J’ai eu durant des années des stagiaires en formation, toutes jeunes françaises.
Au fil des ans, nous avons constaté une dégradation de leur situation d’adolescentes, de jeunes femmes, découvrant des choses époustouflantes sur leurs conditions de vie dans les cités.
Elles ne sont simplement pas nées au bon endroit, entre la Viste et Saint Mauront avec comme objectif ultime la promesse d’un mariage, seul tremplin de vie quand la rébellion et la résignation ont fait leur job. Alors à quoi bon se former ou étudier ? Vaut mieux rêver “aux anges” de la téléréalité, en attendant.
Elles sont parfois surprises elles-mêmes de leur résignation. C’est comme ça.
Résultat, pour beaucoup, malgré certaines capacités, le niveau de réflexion est limité, les fondamentaux quasiment absents. Ne parlons pas de la connaissance du corps…
Il manque donc à la base, des “armes”, pour lutter ou résister, puisqu’il le faut.
Certaines, racontaient s’habiller en mec (jogging informe et casquette) pour avoir la paix. Dès qu’elles prennent le bus ou le métro, elles se changent, se maquillent en station (Cendrillon n’a rien inventé, c’est chez nous, en ce moment)
Pourtant, durant les formations longues, prendre le temps, informer, écouter, orienter, ouvre l’esprit et d’autres perspectives pour celles qui savent où est leur intérêt. Il faut les accompagner pour changer d’objectif : quitter la cité.
Mais attention, même bien informées, leur vie de femme restera (apparemment) une vie de longue haleine, parsemée d’autres obstacles.
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Le ressenti d’une femme dans l’espace public :
Quand elle a 20 ans les hommes lorgnent les seins …
à 30 ans ils lorgnent le cul ….
à 50 ans et plus ils lorgnent le sac ….
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