Puits Z à Gardanne, souvenirs d’un “paradis perdu” pour les Roms
Pendant plus de quatre ans, des familles roms ont pu vivre à Gardanne dans un lieu baptisé "Le Puits Z", avec l'accord de la Ville, et le soutien d'un collectif de citoyens. Une expérience particulièrement rare, racontée dans un livre publié fin mars.
Un "conseil de village" au Puits Z. (Image Didier Bonnel)
C’est l’histoire d’une aventure, pas forcément incroyable, mais quasiment utopique tant elle est rare. Entre l’automne 2012 et janvier 2017, des familles roms ont trouvé à Gardanne un lieu de répit au milieu de parcours de vie marqués par une grande errance. Tout a commencé par l’arrivée de plusieurs familles expulsées d’un bidonville à Marseille, échouant à Gardanne, dans des conditions de grande misère. Quelques citoyens tentent de leur apporter du soutien en urgence, dans un climat tendu avec certains riverains. Rapidement réunis dans un collectif, ils sillonnent les environs à la recherche d’un terrain public viable pour mettre ces familles en sécurité. Ils interpellent les autorités, en premier lieu, le maire. Après plusieurs jours de bras de fer, Roger Meï, l’édile communiste, cède. Va pour les accueillir un mois, éventuellement pour l’hiver, sur l’ancien site minier du Puits Z.
Dans ce lieu se développera, au fur et à mesure des prolongations consenties par la mairie, un petit village baroque, mais finalement pérenne, encadré par les conditions posées par le maire : pas de nouveaux arrivants au delà de la soixantaine de personnes déjà sur place, pas de mendicité, et respect de la loi. Même si le “Puits Z” n’a jamais été qu’un campement amélioré, sa longévité, plus de quatre années, en fait une exception, une expérience unique en Provence-Alpes-Côte d’Azur, et même au-delà, dans l’accompagnement des populations roms.
Quatre années de moments partagés que raconte un livre, Familles roms, le choix de l’accueil, publié par les membres de ce collectif aux éditions Chronique sociale. Un retour d’expérience à plusieurs voix, mêlant témoignages, réflexions mais aussi éclairages juridiques. Comme un mode d’emploi pour d’autres projets à venir, sans faire l’impasse sur les difficultés, les échecs. “D’autres ont peut-être mieux réussi que nous”, estime Didier Bonnel, photographe retraité qui a coordonné l’écriture du livre avec une autre membre du collectif, Marie-Véronique Raynaud. Ils pointent notamment le fossé culturel entre les bénévoles et ces familles, “plus traditionnalistes” encore que d’autres groupes roms. Mais aussi le poids de l’immense précarité sur leurs modes de vies, les incompréhensions qui en ont découlé.
Outre l’accès à l’eau et au minimum nécessaire, ces quatre années auront surtout permis à ces familles de “rentrer dans le droit commun”, comme on dit dans le secteur social. Comprendre : être en règle et accéder à toutes les prestations sociales et sanitaires auxquelles, en tant que citoyens européens ils ont droit pour pouvoir espérer une insertion. Scolarité pour les enfants, suivi médical, apprentissage de la langue… Des parcours tout sauf simples, dans lesquels ces familles se sont engagées, épaulées par le collectif citoyen, qui a réussi à fédérer les pouvoirs publics et les différentes associations de la région.
Le 5 septembre 2012, plusieurs familles roms posent leurs bagages à Gardanne, et très rapidement, des citoyens dont vous faites partie décident de se mobiliser pour leur offrir un accueil digne, comment cela s’est il passé ?
Didier Bonnel : C’était comme une météorite tombée devant nos pieds. Le 8 septembre, au forum des associations, on interpelle le maire sur ces gens qui viennent d’arriver et sur leur situation. Il finit par accepter de nous recevoir. Là on a compris que c’était bon, que quelque chose allait se faire. On n’avait pas de compétences particulières face au Roms, et la Ville pas plus. Au début on était trois ou quatre, certains avec des appartenances à des associations, et en quelques jours on a été 25-30, et plus tard une cinquantaine.
Marie-Véronique Raynaud : Ça a été quelque chose d’unique et complexe. Un travail de partenariat assez rare, qui aurait été impossible s’il n’y avait pas eu de volonté politique. Et puis les associations, les personnes lambda, on n’aurait jamais pu avancer autrement.
Nous étions des gens très différents, certains du CCFD-Terre solidaire, d’Attac, de la Ligue des droits de l’homme… La première réunion s’est tenue dans les locaux de la CFDT, il y avait des paroissiens, le curé.. Tout ça semblait tout à fait naturel ! Nous avons travaillé ensemble pendant 5 ans, et il y a toujours eu un travail pour trouver le consensus, même si les approches étaient différentes.
Lorsque démarre le projet, quelles sont les premières urgences auxquelles il faut faire face ?
D.B. : Ce qui s’est fait tout de suite : la pré-scolarisation. Très peu d’enfants étaient déjà allés à l’école. Il fallait d’abord réussir à les amener à rester à un bureau avec un papier au moins quelques minutes, avant qu’il ne soit scolarisés pour de bon.
Et puis évidemment les urgences sanitaires et sociales, il y avait des personnes avec de gros problèmes de santé. Mais aussi la sécurité et la vie du camp. La première installation était très précaire, c’était des cabanes, des caravanes pourries. On a vite eu peur de ces cabanes en bois, avec des poêles chauffés à blanc pendant l’hiver. Tout ça a pu se faire en bonne intelligence avec le président du CCAS (centre d’action sociale de la Ville), et le chef de la police municipale. On a posé des jalons pour avoir une propreté minimale.
Quels étaient alors vos principes dans cette action ?
“mettre les moyens dans ce qui pouvait faire avancer tout le monde”
D.B. : On n’a jamais voulu être dans le caritatif, l’assistanat, mais accompagner les gens vers l’autonomie, avoir une action humanitaire. Notre maxime, qu’on a parfois eu du mal à respecter : mettre les moyens dans ce qui pouvait faire avancer tout le monde, et pas juste un individu. Forcément il y a eu des entorses, on a parfois tendance à être dans le moment alors que le travail doit se faire sur le long terme. Comme quand on a décidé de donner une aide financière pour que les hommes puissent passer le permis de conduire. Ça ne concernait pas tout le groupe, mais on s’est dit : ça, c’est porteur d’avenir, et ça peut leur permettre d’accéder à un emploi.
Est-ce que lorsque vous vous lancez dans l’aventure de créer un lieu stable d’accueil de familles roms, vous réalisez que vous vous engagez dans une action particulièrement rare ?
D.B. : On se dit sur le moment que l’on n’a pas le choix, qu’il faut y aller. Au départ, on pensait que ça ne durerait que quelques mois, et puis il y a eu des prolongations. On ne mesurait pas du tout la durée de ce dans quoi on s’engageait.
C’est au fur et à mesure, en faisant, qu’on a réalisé. On a eu tendance, au fil des années, à se dire parfois que ça n’avançait pas. Avec les Roms, que ce soit à cause de la culture rom, ou tout simplement à cause de leur culture de la grande précarité, on a parfois l’impression de ne pas être dans le même temps. C’est en regardant dans le rétroviseur qu’on a pu se dire qu’on avait vraiment avancé.
Au cours de ces cinq années, quelles ont été les victoires que vous avez obtenues grâce à votre action ?
M-V.R.: Je parlerais plutôt d’une succession de petites victoires, en avançant pas à pas. Qu’une femme parvienne à prendre seule ses rendez-vous médicaux, amener les enfants aux activités extra-scolaires, et puis globalement, qu’ils puissent accéder à leurs droits.
Diriez-vous que le temps passé au Puits Z a été pour eux une forme de répit ?
“Gardanne, reste pour eux le repère, le paradis perdu”
M-V.R.: Oui bien sûr, pour eux le Puits Z, c’était le paradis ! Gardanne, reste le repère, le paradis perdu, ils en parlent souvent. C’est le souvenir pour eux de gens qui ont fait alliance avec eux, un moment où ils se sont posés, et en se posant, ils ont pu se construire autrement.
D.B. : Ça a été pour eux un temps de récupération, physique, psychologique, matérielle. Ils ont pu se reconstruire.
Comment ont évolué au fil du temps leurs rapports avec les Gardannais ?
M-V.R.: Même s’il y a encore aujourd’hui des regards mauvais qui s’échangent, ou du rejet, les famille ont participé à la vie de la ville, aux fêtes, aux activités… On a beaucoup entendu de la part de certains habitants que c’était indigne de les laisser vivre dans ces conditions… Dans l’absolu, oui, mais c’était mieux que de les laisser dans l’errance.
D.B. : Et puis, dès le début 2013, grâce à la Fondation Abbé Pierre et l’AMPIL [l’association méditerranéenne pour l’insertion par le logement, ndlr] qui ont aidé le CCAS de Gardanne, on a pu avoir des caravanes convenables, des mobile homes. C’étaient des habitats qui étaient corrects. Puis il y a eu la rénovation d’anciens locaux pour en faire des espaces communs pour les activités qu’on organisait.
Un de nos objectifs initiaux dans ce projet a toujours été d’atténuer les préjugés. Dès le début, on a organisé des conférences, des soirées projection de films, des fêtes. Le livre est dans la continuité de tout ça. On a essayé de médiatiser autant que possible, tant au niveau local que national. Parce qu’effectivement, ce qui s’est fait ici à Gardanne est atypique, c’est un exemple unique en PACA.
Comment a fonctionné le partenariat avec la Ville ?
M-V.R.: Il y a eu très vite l’écriture d’une charte, ce qui consistait à la fois à reconnaître leur présence et à s’engager d’un côté comme de l’autre. Un travail intéressant a été fait, avec des limites, bien sûr. La Ville a scolarisé, réparti les enfants dans différentes écoles pour éviter qu’il y ait une ghettoïsation à un endroit ou un autre. On a pu travailler avec les médiathèques, la PMI [protection maternelle et infantile, ndlr]. C’est tout ça qui a permis d’arriver à ce résultat. Le collectif a toujours été reconnu comme un partenaire. Ils engageaient leur responsabilité, c’était important pour eux de voir qu’ils avaient face à eux des interlocuteurs fiables.
D.B.: Le fait qu’on s’appelle “collectif” a pu faire peur au début ! Il y a eu un round d’observation, mais on a très vite appris à travailler ensemble.
Dans le livre, vous évoquez aussi beaucoup les limites de votre action, les obstacles culturels auxquels vous vous êtes heurtés …
D.B. : Au début, on était très naïfs. On fonctionnait selon des modes de pensée qui sont les nôtres. Au fur et à mesure, on a compris que c’était plus compliqué, que ça prendrait plus de temps. On n’a pas voulu dire dans le livre que tout était parfait. On a parfois pu être à côté de la plaque, on n’a pas toujours tout compris.
“Nos visions du monde était à mille lieues les unes des autres”
M-V.R. : Dans nos échanges, on comprenait que nos visions du monde était à mille lieues les unes des autres, dans le rapport aux institutions, au temps. Les enfants ne connaissaient pas leur date de naissance, le pays, la ville. Pour nous ce sont des évidences, pour eux c’est lointain. Ce sont des choses qu’on découvre au fur et à mesure, comme être à l’heure à ses rendez-vous.
Le rapport à la famille, par exemple, est complètement prioritaire pour eux. Ce n’est plus vraiment le cas chez nous. Si une grand-mère est malade en Roumanie, on quitte tout, le travail, etc. Il y a des rituels très forts ; tout à fait respectables, mais déconnectés de la société française actuelle dans laquelle ils se retrouvent.
Quelles évolutions dans votre mode de fonctionnement avez-vous appliqué face à ces différences ?
D.B. : Intellectuellement, politiquement, il n’était pas question pour nous de plaquer nos schémas culturels. Mais s’ils exprimaient le souhait de vouloir s’insérer, il y a bien des passages obligés.
Un exemple d’incompréhension, c’est le mariage des très jeunes filles, selon le droit coutumier. C’était un problème pour nous, et pour la mairie, de fermer les yeux là-dessus, alors même que les familles savent bien que l’âge légal, en France comme en Roumanie, c’est 18 ans. On a donc été obligés de faire des signalements – qui n’ont pas été suivis de mesures quelconques -, tout en prévenant les familles de notre démarche et de ses raisons. C’est un choc entre le droit coutumier et le droit tout court.
M-V.R. : Dans chacune de ces situations, on n’a rien fait dans le dos des familles. On leur expliquait que ces mariages n’étaient pas autorisés, et certains se sont cachés de nous. Mais on savait aussi que si les filles restaient sur le Puits Z, c’était une façon pour elle d’avoir un suivi médical, accès à la PMI, etc. Mais sur le rapport homme-femme, on a eu du boulot !
Vous évoquez beaucoup ces blocages, mais avez-vous vécu tout de même des échanges humains ?
M-V.R. : Ils préservent leur intimité et c’est compréhensible. Il y a des petits moments, des échanges qui se font, entre femmes, avec les enfants. Mais il y a toujours une distance. Il y a une méfiance des adultes vis-à-vis des gadjé, qui sont à leurs yeux ceux qui expulsent. C’est normal. Pour les emmener à un rendez-vous ou autre, on est beaucoup rentrés dans leur intimité, et à certains moments, on s’est demandé si on n’était pas juste des intrus, à débarquer au milieu d’assemblées familiales comme on a pu le faire. Aujourd’hui quand je rends visite aux familles, j’appelle toujours avant, je préviens.
D.B. : Il y a eu une période où on allait tous les matins avec les thermos de chocolat pour mettre les enfants au bus. À 7 h 10, tout le monde dormait, certains avaient travaillé tard. Se pointer comme ça, toquer aux portes des caravanes à cette heure où tout le monde dort, on l’a fait parce que c’était nécessaire, on ne s’est pas posé de questions…
M-V.R. : Mais progressivement, on n’a plus eu besoin de le faire, les enfants étaient prêts à partir à l’heure, ça a avancé.
On lit dans le livre le souhait du collectif de faire vivre une certaine démocratie dans le Puits Z, avec des assemblées de village, comment cela a-t-il fonctionné ?
D.B. : Ça a été compliqué. Un de nos bénévoles a fait remarquer que c’était nous qui les convoquions, quand on voulait. Les hommes venaient, mais il fallait insister pour qu’il y ait aussi les femmes. On n’a jamais réussi à sortir de cette ambiguïté. Dans d’autres groupes, comme à Aubagne, des leaders se sont dégagés, qui sont devenus des interlocuteurs pour le collectif. À Gardanne ça n’a pas été le cas. Nous ne sommes pas parvenus à ce qu’ils s’approprient vraiment l’organisation du lieu.
Où se trouvent les familles aujourd’hui ?
M-V.R. : Aujourd’hui, ils ont tous eu accès à un logement, voire à une période de travail, au moins à un certain moment. Ils sont tous dans le droit commun, savent faire les démarches nécessaires et où demander de l’aide quand ils en ont besoin.
D.B.: Deux familles sont parties assez vite en Irlande, via des programmes européens. Autrement, la première famille à avoir eu un logement social l’a eu fin 2014. Une grande famille a été logée à Aix, une autre en Lozère, une autre aux Pennes-Mirabeau, d’autres à Marseille, et sept foyers à Gardanne, logés par le biais de différents organismes.
Aujourd’hui, le grand changement pour eux, c’est de passer du camp horizontal à l’habitat vertical, la vie dans un immeuble, avec l’impossibilité par exemple de stocker des ferrailles. Il y a cette dame qui a eu un logement social au 20e étage d’une tour, elle vit avec ses persiennes refermées à cause du vertige ! Petit à petit, ils apprennent à connaître leurs nouveaux milieux.
Il n’y a que deux familles qui ont pris les devants, quand la rumeur de fermeture du Puits Z a commencé à courir. D’autres sont partis un an en Roumanie, et à leur retour ont découvert que nous allions fermer le lieu. Pour ceux-là, c’est le retour aux bidonvilles et au squats…
Où en sont leurs parcours professionnels ?
D.B.: Ils demeurent fragiles… Il n’y a pas eu de contrat à durée indéterminée pour le moment, seulement quelques petits contrats pour les hommes. Une femme a obtenu quelques heures aussi.
La question de fond demeure l’apprentissage du français. On a d’abord mis nos efforts sur les femmes, pour qu’elles puissent suivre la scolarité de leurs enfants. Pour les hommes ça a été plus difficile, et de courte durée. Ils vivaient principalement de la ferraille, ce qui implique qu’ils sont toujours hors du lieu. Pour réussir à rassembler trois ou quatre hommes en même temps, c’était infernal !
Que reste-t-il du collectif, a-t-il survécu à la fermeture du Puits Z ?
D.B. : Au fil du temps, notre boulot a changé de nature. Petit à petit les familles ont pu accéder à des logements. On continue à les épauler, mais seulement sur des questions spécifiques, comme pour monter les dossiers en vue d’un suivi particulier pour les enfants en grande difficulté scolaire. La dissémination géographique fait que c’est plus difficile, on n’intervient plus que sur des choses compliquées.
Les bénévoles étaient très nombreux la première année, en 2013, en 2014… Ensuite, ça s’est effrité, les gens ont pu trouver ça un peu long – au début on ne pensait pas s’engager pour si longtemps ! – et puis chacun a eu ses impératifs. La fermeture a simplement marqué un nouveau pallier. Aujourd’hui, on reste une quinzaine, impliqués à des degrés différents, mais qui agissent en cohésion les uns avec les autres.
M-V.R.: Du fait qu’on ait continué à les suivre hors du Puits Z, on demeure un interlocuteur pour les instituteurs des enfants, et même parfois pour les travailleurs sociaux qui ont pris notre relais au quotidien.
D.B.: Aujourd’hui, on concentre nos efforts sur le comité départemental ; on a pris l’habitude de se réunir régulièrement, depuis la grande fête de 2016 au Puits Z. C’est difficile de le faire vivre, mais c’est extrêmement important pour nous d’être unis, et de pouvoir construire un dialogue avec l’État sur les thématiques liées aux Roms.
Commentaires
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Bel article !!!
Et bravo à Monsieur le Maire ainsi qu’a tous ces bénévoles qui au bout de quatre ans ont atteints le but fixé.
Madame Castelly vous avez bien cerné tous les problèmes liés a cette communauté .
Si vous êtes toujours intéressée par ce sujet, je vous incite à me joindre afin d’établir un autre article sur les Roms hébergés à Saint Pierre dans le 5ème arrondissement de Marseille depuis le 20 février 2012. La, c’est un paradis gagné !
Julien Vinzent doit s’en souvenir. Merci
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