Ambition centre-ville : la métropole fait dans la dentelle
Voté ce jeudi, le programme de "requalification de l'espace public" de la métropole permet d'y voir plus clair sur le fameux plan "Ambition centre-ville". Les éléments qui se dessinent tiennent pour la plupart du détail. Mais, décliné à l'échelle du centre-ville de Marseille, cet exercice aboutit à une enveloppe conséquente de 41 millions d'euros.
Après les annonces, passage à l’action ? La métropole présente ce jeudi un appel d’offres qui donne un peu plus de corps au plan “Ambition centre-ville” déroulé vendredi dernier par les élus. Les conseillers métropolitains sont aujourd’hui appelés à se pencher sur le volet “espace public” de la requalification du centre-ville, pour lequel la métropole compte débloquer une enveloppe de 41 millions d’euros.
La délibération soumise au vote reste vague, mais les quelques “éléments de programme” contenus dans l’appel d’offres, que Marsactu a consulté, témoignent d’un important souci du détail. “Remise en état des candélabres”, “traitement de la mise en lumière”, “réorganisation des livraisons, du stationnement deux roues, conteneurs”… Voici quelques exemples de travaux qui devront être réalisés dans nombre des secteurs qui jouxtent le Vieux-Port, même s’il s’agit d’une annexe “non contractuelle”.
Au total, les 41 millions d’euros seront ainsi disséminés en petites touches, voire retouches, visibles dans 23 secteurs précisément, allant de la rue Sainte à la place de Lenche en passant par le haut de la Canebière. Pour chacun, une fourchette du budget est indiquée : moins d’1 million d’euros, entre 1 et 3 millions, entre 3 et 6 millions ou plus de 6 millions d’euros. Étalés sur trois ans, en trois vagues de plusieurs secteurs, les travaux sont censés commencer au premier trimestre 2019, pour s’achever fin 2021.
Petit train et cours anglaises
Sans en dresser une liste exhaustive, le dossier permet ainsi d’apporter un peu plus de clarté sur les changements qui doivent voir le jour dans l’hypercentre. Tous ont pour but “d’améliorer le partage de l’espace public en faveur des piétons et de créer un vaste espace cohérent et lisible, propice à la déambulation”, peut-on lire dans le rapport au conseil de la métropole. Un objectif que les élus et leurs collaborateurs résument régulièrement par un adjectif qui fait désormais partie de leurs éléments de langage. “Nous devons aller vers un espace apaisé”, disait par exemple Martine Vassal, présidente du conseil départemental, lors de la présentation à la presse d’Ambition centre-ville, vendredi dernier. Les 32 millions d’euros du chèque alors promis seront fléchés vers cette opération précise de requalification des espaces publics, s’ajoutant aux 218 millions d’aide aux trois grand projets routiers annoncée le 1er décembre.
Pour “apaiser” l’espace, le plan prévoit donc, entre autre et par exemple, “l’établissement d’une charte des terrasses” sur le secteur de l’îlot Thiars accompagnée d’une “mise en valeur de sa fontaine” ou encore une “proposition de circuit du petit train” sur la place aux Huiles ainsi que la préservation de la végétation déjà présente. Citons également “la suppression du platelage en bois” autour du bassin du cours d’Estienne d’Orves ou encore la création d’une “zone apaisée” place Général de Gaulle avec limitation de la vitesse à 30 km/h, mise en place d’une “zone de rencontre” et “piétonne”.
Sur la Canebière, “symbole de la requalification” on notera la volonté d’installer un “itinéraire cyclable à double sens”. Quant à la gare routière du centre Bourse, l’aménagement de “cours anglaises”, espaces creusés en contrebas du niveau du sol, est prévue. Enfin, de l’autre côté du port, le seul secteur à dépasser les 6 millions d’euros, une “préservation et un renforcement de la place du végétal” est envisagée autour de l’Hôtel-dieu tandis qu’un “partage de l’espace public en faveur des piétons” doit avoir lieu boulevard des Dames.
Dans les annexes de l’appel d’offre se trouve une étude du cabinet d’architecture Tangram qui peut donner un avant-goût de ce que pourrait être le centre-ville de Marseille une fois “requalifié”. Mais les ambitions ont potentiellement été revues à la baisse par rapport à ce que préconisait cette étude, en tout cas en ce qui concerne la végétalisation que l’on ne retrouve plus dans de telles proportions dans les documents actuels. Datée de 2015, elle évoquait entre autre la possibilité de “création d’archipels jardinés” où “le long des axes de circulation et à l’intérieur de chaque place, placette ou square, organisé en grands alignements, en petits bosquets denses, en arbres isolés, en massif arbustif ou encore en bandes plantées, le végétal occupe une place primordiale”.
“Du ripolinage”
D’autres “éléments de programmes” restent cependant peu précis, tel la “mise en valeur des perspectives” que l’on retrouve dans beaucoup de secteurs ou encore le “traitement des abords de l’hôtel situé rue des Feuillants et rue Longue des Capucins”… Quoi qu’il en soit, toutes ces actions devront être menées par “une équipe pluridisciplinaire” précise le rapport, ainsi constituée de bureaux d’études techniques, d’architecte, de paysagiste et d’architecte du patrimoine.
Au conseil de territoire Marseille Provence, qui examinait ce mardi les dossiers en amont du conseil métropolitain, le débat a plutôt tourné autour du plan Ambition centre-ville dans saglobalité. “Cela sera-t-il suffisant pour enrayer la logique de déclin?” a interrogé Nathalie Pigamo, conseillère métropolitaine PS, comme l’indique La Provence de ce jour. Solange Biaggi, conseillère métropolitaine et chargée du commerce à la mairie de Marseille, lui a répondu par la positive sur le ton de l’évidence. “Parce que, comme le dit Jean-Claude Gaudin, les planètes sont alignées. Vous savez que dans ce dossier, il faut des moyens”, a-t-elle coupé court au débat.
Dans ce dossier en effet, nul doute que Jean-Claude Gaudin président de la métropole et Jean-Claude Gaudin maire de Marseille sauront travailler en bonne intelligence, aussi bien qu’avec la présidente du département Martine Vassal, . Une réponse qui ne satisfait pas l’élue d’opposition. “Ce plan arrive une fois que le problème est devenu grave. Il y a des actions par-ci par là mais pas de vision globale sur la mobilité et le logement. C’est du ripolinage avant la fin du mandat du maire“, a-t-elle commenté par la suite.
Commentaires
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« Nous devons aller vers un espace apaisé », avance Martine Vassal parlant du centre ville dans le cadre du plan de requalification. Elle ne devrait pas avoir trop de difficultés à réaliser cet objectif , le centre-ville est déjà mort, donc au delà même de l’apaisement .
Sacré MARTINE, après l’épisode MARTINE à MIAMI, nous avons maintenant MARTINE la peintre. Avec ce que va couter ce Ripolinage , c’est vendre les morts au prix des vivants .
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Oui le corps est largement en décomposition et ce ne sont pas deux coups de peinture, une fausse piétonisation et trois ballons qui vont le réanimer. Avant que des populations à pouvoir d’achat reviennent animer ce centre et déambulent paisiblement dans les rues on en sera déjà aux études archéologiques du site.
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petite coquille?; le lien DOCUMENT renvoie vers l’article lui même et la carte ne s’agrandit pas, sauf erreur…
Merci pour cet article qui laisse une “drôle” d’impression:
Essayer de faire revivre les commerces en centre ville après avoir autorisé, encouragé la construction de nombreux centres commerciaux, tueurs de petits commerces.
Remettre un peu de verdure après avoir vendu les derniers espaces verts aux promoteurs immobiliers: rue Pierre Laurent/Perrin Solliers, Bd de la corderie…
Faire une piste cyclable à double sens sur la canebière après avoir superbement ignoré les aménagements cyclables lors de la construction du tramway en 2007/2008. Tiens, tiens, 10 ans de retard au bas mot…
Creuser un trou pour le reboucher ensuite ou comment gaspiller l’argent public à tour de bras et faire du sur place.
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Bonjour,
c’est corrigé pour la carte. Quant au document, il est disponible ici https://marsactu.fr/wp-content/uploads/2017/12/5.1-ElВments_de_programme_par_secteur_V3.pdf
À bientôt et bonne lecture !
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Après avoir opté pour le tout minéral qui participe au réchauffement autour du port il est maintenant question de végétaliser. Pourquoi n’avoir pas végétalisé auparavant ?
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Il aurait fallu avoir de la vision pour ça…
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Le Vieux Port n’était toutefois pas végétalisé auparavant, et les images connues montrent qu’il ne l’a jamais été, en tout cas depuis qu’il est un port.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, je n’ai pas d’avis sur la question.
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La métropole aurait pu réaliser directement la “zone apaisée” place Général de Gaulle à l’occasion des travaux de la rue Paradis.
Mais bon, deux phases de travaux donnent lieu à deux inaugurations, faut bien occuper le terrain…
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Je pense qu’il y a une petite erreur sur les cours anglaises: la proposition est d’aménager des cours anglaises déjà existantes par un remblaiement partiel ou un encorbellement.
Je pense qu’il s’agit du trottoir situé en contrebas de la chaussée, le long de l’îlot situé entre la rue des Fabres et la Canebière.
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N’est-on pas là dans un enfumage généralisé de fin de règne? Aucun plan cohérent touchant les fondements du problème, une désaffection de ces espaces par les fameuses Csp+. Il faut travailler sur le bâti, proposer des programmes de rénovation à valeur ajoutée, associés au logement social de qualité. Il faut faire un choix clair pour ce qui concerne l’automobile en centre-ville. Au-delà du ripolinage, il faut des espaces publics et une voirie réellement travaillés en profondeurs et … respectés et entretenus. Tout cela on sait que ces élus ne savent pas le faire (pensez, depuis vingt ans d’errements…). Aucune chance que ses sommes versées à fonds perdus ne fassent évoluer significativement la situation dramatique de cette ville. Il faut partir d’un point A avec une progression concentrique où linéaire mais quelque chose de significatif au niveau urbain et non cette technique du “sparadrap” qui masque la plaie.
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Cette ville est dirigée par des gens qui ont vendu “père et mère ” déjà au moins quatre ou cinq fois.
Quand vous regardez le parcours des politiques qui sont partis de GISCARD pour aller chez CHIRAC en passant par BALLADUR et SARKOZY et en fin pour finir chez WAUQUIEZ , ce n’est pas le grand écart , c’est la grande roue . Tous étant bien sûr les héritiers du Général.
Alors en matière de politique de la ville ils n’en sont pas à un reniement prés.
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Notre maire a découvert le 1er décembre 2017 que le tout-bagnole en centre-ville était un “choix de mobilité d’une autre époque”. Après seulement trois mandats et demi aux commandes. Tout arrive.
Cette même “découverte” a été faite au début des années 1990 à Strasbourg (https://twitter.com/vince13008/status/936574865330655239). Nous n’avons donc que 26 ans de retard à rattraper.
Nul doute que ce sera fait d’ici la fin du mandat en cours, en 2020 (ou en 2021, si le sort s’acharne sur cette ville en lui infligeant une année supplémentaire de gaudinades). Évidemment, ce serait beaucoup plus simple si l’on avait investi sur cette durée dans les transports collectifs. Les projets ne manquaient pas à la veille de l’accession de Gaudin au trône municipal – et la plupart sont restés des projets (https://twitter.com/vince13008/status/695218400159756288).
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26 ans ce doit effectivement le retard pris par rapport aux autres grandes métropoles. Dans 26 ans je serai en principe dans un autre monde donc je vais aller voire ailleurs en attendant…
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2 kilomètres carrés voilà la superficie du centre-ville grosso-modo et la bande de nuls qui nous dirigent ne sont même pas capables de gérer ces modestes 2 kilomètres carrés.
Comment voulez vous qu’ils puissent administrer une ville ?
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Pas de ” vision globale”, c’est le moins qu’on puisse dire Comment peut on investir 60 millions d’argent public dans des rues et des places dont le bâti est à ce point dégradé? On ferme encore des immeubles tous les jours en centre-ville!
Qui plus est, comment imaginer que l’on puisse résoudre en quelques mois des questions que cette municipalité relayée par la Communautté urbaine puis la Métropole, a été dans l’incapacité de régler depuis plus de vingt ans: déplacements, transports, pistes cyclables, stationnement, terrasses, partage de l’espace public…. Sans oublier la gestion au quotidien, y compris le contrôle des travaux des concessionnaires de réseaux , pour lesquels on ne s’est jamais donné de véritables moyens.
Sur la méthode, l’espace public est chose délicate qui consiste à faire cohabiter toutes les fonctions urbaines.
Or on s’en remet, sans aucune réflexion de fond ni doctrine de la part de la Métropole, à quelques cabinets privés desquels, on attend qu’ils répondent à des questions depuis longtemps négligées .
Cela n’aura pour seul effet que de mettre sans dessus dessous pendant un an un centre ville déjà sinistré pour un résultat superficiel, tandis que les centres commerciaux que l’on a autorisé à ses portes capteront toute la chalandise, achevant en cela la désaffection du coeur historique de Marseille.
Une folie qu’il faut arrêter !
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