REPENSER LA POLITIQUE À MARSEILLE
Pour toutes sortes de raisons, sans doute devient-il nécessaire de repenser la politique à Marseille, de situer de nouvelles façons les acteurs et les identités politiques de cette ville, de repenser les enjeux et les logiques du débat public dans cette ville. Peut-être y a-t-il là l’amorce d’un nouveau travail dans le cadre de « Marsactu ».
La vie politique, à Marseille, aujourd’hui fait l’objet d’une sorte de recomposition, qui tient à la fois à l’apparition de nouveaux acteurs, à la situation nouvelle d’acteurs anciens de la politique de cette ville, mais elle est marquée aussi par l’apparition de nouveaux enjeux et de nouveaux thèmes et par le déplacement de certains points classiques de la vie politique de la ville.
Comment la politique marseillaise se reconfigure sous l’influence de la politique nationale
Peut-être est-ce d’abord sur ce plan qu’il importe de redéfinir la politique à Marseille. La politique marseillaise a été dominée depuis les années cinquante par la confrontation entre le parti socialiste, dominé par la figure de G. Defferre et par une droite dominée par quelques figures comme celle de J.-C. Gaudin. C’est la raison pour laquelle on ne compte finalement que cinq maires depuis la Libération : G. Defferre, en 1944-1945 et de 1953 à sa mort, survenue en 1986, J. Cristofol (P.C.F.) en 1946, R. Carlini (droite) de 1947 à 1953, R.P. Vigouroux, auparavant adjoint de Defferre, de 1986 à 1995 et J.-C. Gaudin (droite) depuis 1995. Il y a, ainsi, une sorte d’inamovibilité des maires de cette ville, de lenteur dans les changements. Ecore faut-il remarquer, en passant, qu’il s’agit d’une tendance des villes et des pouvoirs municipaux, qui changent infiniment moins vite que les pouvoirs nationaux. C’est ainsi qu’Édouard Herriot avait été maire de Lyon de 1905 à 1957. Mais on peut remarquer qu’en dépit de cette lenteur des changements dans les pouvoirs municipaux, la politique marseillaise s’inscrit dans les mêmes logiques globales que la politique nationale. Sans doute y a-t-il une sorte d’écho de la politique du pays à l’échelle de la ville et de la métropole. C’est ainsi que Defferre sera élu maire et le restera pendant les périodes où le pâti socialiste sera un des acteurs importants de la politique nationale ou que J.-C. Gaudin sera élu maire en 1995, à un moment où la gauche faiblit à l’échelle du pays.
Mais cette articulation de la politique marseillaise et de la politique nationale se situe aussi dans les enjeux de l’exercice des pouvoirs et dans les figures dominantes du débat public. La place du port dans la vie politique de la ville va, par exemple, connaître des évolutions et des déplacements liés aux mutations des formes du transport maritime et aux changements de la place de la mer dans l’économie. On peut, de la même manière, observer la façon dont la culture et les médias occupent une place plus importante dans la politique marseillaise au fur et à mesure de la croissance de leur importance dans l’espace public national et de la multiplication des formes qu’y prennent l’information et le débat public.
Les écarts et les distances entre la politique et l’économie marseillaise et celles du pays
Au contraire, dans un certain nombre de domaines, la politique marseillaise semble avoir des difficultés à suivre les évolutions de la vie politique nationale. C’est ainsi que la place de l’environnement et de l’écologie continue à être réduite à l’échelle de la métropole ou que l’on a du mal à percevoir l’élaboration d’une réelle « politique de la ville » dans les quartiers de Marseille, notamment dans les quartiers défavorisés de la ville. Même si Marseille continue d’être la deuxième ville de France par sa population, on a le sentiment qu’aucune politique de la ville cohérente et significative n’est élaborée et mise en œuvre à l’échelle de la ville et de la métropole. Au contraire, sans doute peut-on observer l’aggravation de la fracture qui sépare les quartiers aisés de la ville et deux de ses quartiers qui connaissent des difficultés économiques et sociales de plus en plus aiguës.
C’est ainsi que l’on peut avoir le sentiment, aujourd’hui, d’une situation tendue, à la fois sur le plan économique et sur le plan social, à la fois sur le plan de l’activité économique et des entreprises et sur le plan de l’emploi et des politiques de prévention sociale dans l’espace de la ville et de la métropole. C’est sur ce plan que la ville et la métropole connaissent une véritable distance par rapport à la croissance que connaît la vie économique de notre pays. Sans doute peut-on dire que ce qui apparaît aujourd’hui, à l’échelle de Marseille est une situation d’urgence. C’est toute l’économie politique de la ville qu’il importe de repenser et de refonder à l’échelle de la métropole. Enfin, sans doute l’économie et la politique de Marseille devraient-elles aujourd’hui répondre à cette situation d’urgence en rendant une place véritable à la mer qui est un des atouts que la ville détient et qu’elles sont peu à détenir dans notre pays, en particulier sur le plan des emplois et des métiers, sur le plan de l’écologie urbaine et de l’environnement, sur le plan des politiques culturelles à imaginer et sur la plan de la place de Marseille et de son port dans l’espace européen : c’est toute la relation entre l’Europe et le monde méditerranéen que Marseille pourrait imaginer dans des codes nouveaux et dans des logiques encore inexplorées.
Commentaires
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Permettez-moi de vous rassurer, cher Bernard LAMIZET, il est sûr qu'”il y a là l’amorce d’un nouveau travail dans le cadre de Marsactu”!!!
Mais je m’interroge sur: “Qui doit repenser la politique à Marseille”???
Les élus? Les technocrates? ou la société civile?
Voyez-vous, je m’engage actuellement, en tant que simple citoyen, (faute de mieux…) dans une question que j’estime majeure pour la population marseillaise et alentours (démontrée par AirPACA): La limitation, par des mesures intelligentes et rapides, des effets de la pollution létale générée par la pétrochimie de Fos, augmentée du développement (salutaire dans l’économie moribonde de la ville) des escales des bateaux de croisière en développement.
(Vous pouvez lire mes agitations sur la page de votre collègue Loïs Elzière: “Ces navires qui font tousser le nord de Marseille”).
Pour ce que vous entreprenez (“Vaste programme… aurait balancé De Gaulle), je suggère que l’accent (lol!) soit d’avantage mis sur les faiblesses de la société civile locale que sur celles de ceux qui nous gouvernent:
Ce que je ressens à ce jour, c’est que les conditions du dialogue pour résoudre -en partie, soit- le problème vient moins des élus et cadres décideurs – qui se sont risqué à ouvrir ledit dialogue ce 14/11/2017 au City Center Vieux Port sur ce thème, c’est un acquis- que de la population elle-même. Je bute à droite-à gauche sur de l’inertie (feinte ou réelle, les marseillais sont malins) des regroupements associatifs les plus concernés.
De sorte que la vraie question d’un repensement éventuel (?) de la politique locale pourrait-être:
Qui va gagner aux prochaines municipales: Le gros de la population historique, culturellement réactionnaire, ancrée dans la combinazione et le fatalisme, ou bien un mix de population marseillaise encore hétéroclite, faite de “parisiengs, con!” -comprendre: les cadres qui s’activent ici dans le business international- ???
Tel est l’enjeu, à mon humble avis, de ce que vous vous proposez d’engager.
D’après mes calculs (selon vos indications électorales), notre maire actuel serait dans son 4ème mandat, (22 ans!) et en gros à 2 ans de la prochaine échéance électorale. (sauf si Mr Gaudin fait ce qu’il a annoncé, à savoir se retirer avant la fin de son mandat). En tous cas, le temps de “repenser la politique à Marseille” s’impose dès maintenant, d’autant plus que nos “majors” foirent en général leur succession.
Je vous fais confiance pour conduire ce dossier primordial: l’enjeu en effet consiste à voir si la population marseillaise reconduira ses traditions politiciennes devenues archaïques, ou si elle saisira cette chance pour se mettre au goût du jour.
Alors sur ces deux points, je m’autorise à préciser ceci:
– Le système marseillais, unique en son genre, et toujours en vigueur s’appelle “Le système G”.
Il a été inventé par Gaston Defferre (1er G) et appris par J.C. Gaudin en tant que son adjoint (2ème G). Ça consistait, pour conserver le pouvoir -de gauche modérée dans une ville culturellement à droite façon locale, mais aussi électoralement stalinienne, -jusqu’aux 25% de ma jeunesse-. bjr l’imbroglio- à accorder aux syndicats (CGT et FO) ce qu’ils voulaient d’excessif, (genre 4 postes pour un seul type qui bosse trèèès lentement au “port autonome”), à condition qu’il y ait un retour électoral significatif.
Du temps de Gaston, ça lui a permis de mettre en oeuvre et de réaliser “les grands travaux” permettant de faire passer la cité de son état “début XIXème” au XXIème siècle (“Gouverner, c’est prévoir”). Pour mémoire, entre autres, la “promenade de la Corniche” moderne, qui a permis de circuler nord-sud vite fait, le grand émissaire canalisant les effluents (filtrés!) non plus par l’Huveaune et le Jarret puants déversant dans la rade, mais dans les calanques (OK. mais il fallait poursuivre…), ce qui a donné le Bd Sakakini, autre axe nouveau de circulation majeur. Et puis le “carénage”, on récupère les gravas du tunnel vers l’autoroute Est pour faire la grande plage dont les marseillais sont privés, suite à une étude très sioux de turbulences de la flotte pour éviter éviter la “cagade” de la baie de Nice, observable (bien plus tard!) quand ils ont adapté leur aéroport aux nouveaux gros porteurs.
C’est ça, le socialisme bien pensé à Marseille, c’est à dire tenant compte de la réalité marseillaise (le banditisme pouvant toujours dicter sa loi, ça s’est vu, l’échiquier électoral, etc. On peut s’émouvoir, sur le plan de la morale commune, des méthodes ad hoc. Mais aussi considérer: “La fin justifie les moyens”…
Bref: N’importe qui ne peut pas concevoir et cornaquer de grands travaux.
Je me souviens de Defferre, interrogé sur J.C. Gaudin: “Il est un peu juste…”.
Et effectivement, c’est ce que l’on peut constater au bilan: Un joli Vieux Port, soit. (Euroméditerranée, c’est une affaire parisienne, non?). Alors que restera-t-il de durable après ces 4 mandats? Peut importe une réponse affinée. L’important, c’est de ne pas louper le coche:
Que ça plaise ou non aux marseillais de base, la ville est convoitée par une foultitude de gens qui perçoivent son potentiel exceptionnel (position stratégique naturelle dans l’économie européenne et mondiale, avantage climatique, etc).
Vous alertez, à Marsactu, sur la maladresse (on va appeler ça comme ça) consistant à vendre la ville sur de la tchatche -pardon de ce raccourci trivial…- plutôt que sur une vraie démarche construite d’accueil (entrepreneurs et nouveaux résidents). Le solde entre les repartants dégoûtés et ceux restants demeurerait positif, dites-vous. Bon.
Mais nous méritons mieux.
Je fais donc confiance à Marsactu, en tant que presse libre, pour contribuer à un réveil marseillais pour choisir à temps ses nouveaux élus, à la hauteur du potentiel de la ville…
et dès maintenant, pour inciter ses habitants à se grouper librement pour négocier point par point avec les questions qui les concernent au premier chef!
A+?
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A défaut d’autres lecteurs qui se seraient manifestés sur cette agora à c’t’heure, j’ai relu attentivement votre “papier”, B. LAMIZET.
Et j’en ai tiré les réflexions et idées d’affinement de ce thème majeur, dont chacun fera ce qu’il voudra:
La simple observation de la réalité urbanistique de la ville depuis au moins une décennie montre, au contraire de votre sentiment sur cette question, une évolution fulgurante! (fulgur, l’éclair).
Comme vous, je croyais que… et puis c’est un architecte éclairé d’ici qui m’a expliqué. Voilà:
Il a été conçu de déplacer le centre-ville de Marseille (celle-ci ayant évolué historiquement comme un gros bourg) depuis la Canebière vers la Joliette. C’est une réalité observable indiscutable, et les programmes des promoteurs continuent dans ce sens. Avec, pour être précis, le plan “Euroméditerranée 2 ” qui met en oeuvre actuellement la construction d’un nouveau quartier dit “Les Fabriques”, dans le prolongement Nord maritime de ce qui a déjà été réalisé. (Livraison, parait-il, en 2020).
Donc tout va très vite maintenant dans “les affaires de la cité” (c’est le sens de politikos, “qui concerne les citoyens”, et de polis “cité”).
Alors je souhaite que beaucoup de lecteurs de Marsactu se précipitent sur cette agora pour en discuter. Mais pas au niveau de la politique politicienne locale. Quel intérêt? Vous l’évoquez, celle-ci est en pleine mutation. Et parce que (j’avance encore une fois), que ça plaise ou non aux marseillais de base, cette cité s’inscrit désormais dans le concert international des villes-port qui comptent en Méditerranée.
Mais potentiellement! J’entends encore Michel Rocard (qui avait comme De Gaulle une solide capacité d’anticipation et le souci du “bien public”) dire: “Il n’y a en Méditerranée que peu de place pour les grands ports en eau profonde à venir”. Sous entendu: Gènes, Naples, Barcelone, Marseille, etc, auront à se battre pour gagner en tant que futurs géants -il n’y a pas le choix, quand on voit comment fonctionne Hambourg et Rotterdam par exemple, au top de la technologie et de la robotique-.
Alors certes, Marseille-Fos est le nouveau vrai port de la cité phocéenne, (et pas du tout ridicule face aux géants de l’Europe du Nord susnommés). Toutefois:
Rien n’étant gratuit en ce bas monde, le prix à payer de cette dynamique inespérée (tout comme l’explosion des escales des bateaux de croisière), touche ce qu’il y a de plus fondamental pour la population concernée (au moins 1 million d’habitants):
Sa santé + un gisement d’emplois suffisant pour lui permettre de vivre correctement du fruit de son travail, sur une durée “normale”, c’est à dire inscrite dans l’espérance de vie moyenne des français.
Or, les études le montrent (on ne nous cache pas tout…), la population du golfe de Fos claque de cancers et autres deux fois plus que la moyenne nationale (Cf. “Secrets d’info” sur France Inter du 18/11/17 à 13h20. Et pour ce qui est le million minimum pareillement concerné, AirPACA -organisme d’Etat- demande un surcroît d’études pour confirmer le même genre d’impact sur l’ensemble de la population. Quant à l’accès à l’emploi, je doute que l’on puisse placer “le petit dont on ne sait que faire” aussi facilement à Fos que cela se pratiquait historiquement au “Port autonome” et par cooptation, mais bon…
Bref:
Optimiste, je vois dans la conjecture marseillaise actuelle toutes les conditions requises pour faire son “grand bond” correct rapidement:
– La lutte intestine politicienne entre les socialos et les cocos (pardon pour les héros du quotidien qui essayaient de vendre l’Huma et La Marseillaise par un froid glacial, je les respecte profondément) est maintenant d’un autre age. Ce sont les technocrates qui font aujourd’hui la planète. Et Marseille n’y échappe plus.
Alors essayons, nous les simples citoyens, de générer dans cette cité le contre-pouvoir nécessaire à toute vraie démocratie, en se constituant en groupes actifs et instruits (ben oui: pour négocier avec des technocrates, il faut au moins connaitre le dossier, non?) pour obtenir la modération vitale et minimale, utile à une vie commune acceptable!
Bien à vous, chers concitoyens!
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C’est un article très intéressant. Il ouvre une réflexion qui doit être sérieuse. Son titre m’interpelle de façon générale : « repenser »… ???
Le rappel de l’histoire, et la liste des maires très courte de notre commune, sont à mon sens relativement significatifs. La stagnation des structures, des organisations, des figures dominantes est évidente et n’a pas motivé une quelconque volonté de changement, de têtes ou d’idées….les politiques menées dans cette ville depuis…les années 50 de defferre à gaudin n’ont pas profondément changées. Les évolutions éventuelles qu’on a pu connaître, ont été obligatoires et imposées par le pouvoir central, l’Etat donc, rarement par une volonté de changement de l’équipe en place, qui elle a toujours plus ou moins fonctionné de la même façon.
Le débat public à Marseille ??? où ça ??? quand ça ???
Il y a toujours eu dans notre ville des essais de média, plus ou moins heureux, depuis une trentaine d’années, je me souviens de l’hebdo de Tassez, des essais de télé, d’autres, plus ou moins éphémères. Mais le journal c’est, aujourd’hui « la provence », une osmose un peu idéale d’opinions de droite et de gauche, conservatrices, et rénovatrices, voire carrément écolo parfois…(rarement révolutionnaires : pas là pour déranger l’ordre établi) Pas un support de “débat public”. La disparition du méridional et du provencal n’a pas franchement déstabilisé la ville, ni les lecteurs respectifs de ces journaux…si on voulait une information originale on tentait la marseillaise…
Aujourd’hui nous avons marsactu, le ravi, quelques radios, et quelques correspondants en visite de MDP et bastamag….qui en informant (donner des informations) -contrairement aux autres qui expliquent comment penser- permettent à ce « débat public » de s’installer un peu.
Par ailleurs, la situation aujourd’hui est telle, diluée dans les inventions et montages sophistiqués de métropoles, communauté urbaine, communautés de communes, grande région…etc. Qu’on a du mal à trouver qui décide de quoi et surtout qui paye ? qui a la charge ?
Du reste, la plupart des communes, étranglées gravement sur le plan financier, s’interrogent. En effet, on peut imaginer des choix politiques intéressants et les idées ne manquent pas, mais que peut-on faire sans moyens financiers, et bien sûr Marseille n’y échappe pas.
Gaudin vend la ville tous azimuth, ce sont de mauvais choix politiques flagrants, mais ils sont anciens ces choix. Les impératifs budgétaires sont féroces. Cette équipe « nullicipale » incompétente vend depuis des années : Marseille est la ville française qui doit avoir le plus petit patrimoine ! Ça veut dire, pas de possibilités d’imaginer un futur, de faire des projets…
Votre conclusion est particulièrement juste ; mais c’est au niveau de l’Etat que ces choix politiques se règlent. Et je pense que c’est là qu’il faut se « battre » pour avancer, Je rejoins l’idée du « contre pouvoir » de Jacqui Mondon et il faut l’élargir. Je suis idéologiquement hostile à une recentralisation, mais quel choix avons-nous, sérieusement.
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