Centre-ville friendly
Les Terrasses du port veulent refaire la façade de 24 commerces du centre-ville
Hammerson, promoteur des Terrasses du port, signait mercredi un accord avec l'association de commerçants visant à subventionner des rénovations de devantures de boutiques du centre-ville. Ces 200 000 euros permettront de rénover 24 boutiques en deux ans.
Le centre-ville souffre de l'arrivée des centres commerciaux en ville, et le taux de commerce vacants est très important. (LC)
Réunis dans une des salles de réunion du centre commercial, à l’écart des flâneurs et des boutiques, les Terrasses du port ont acté ce mercredi un nouveau partenariat avec les commerces du centre-ville, résultant en une aide d’une valeur de 200 000 euros. Une signature sous l’égide de Solange Biaggi, l’adjointe au commerce, heureuse de voir à une même table des acteurs que l’on pourrait facilement qualifier d’opposés. Les petits acteurs du commerce, indépendants ou franchisés accusent souvent le géant Hammerson, promoteur de centres commerciaux, d’être une des sources de leurs problèmes.
Or, la Ville a ouvertement favorisé l’implantation de deux centres commerciaux à la Joliette pour les Terrasses et en bordure du Vélodrome pour le Prado, laissant les commerces du centre, exsangues entre les deux. La vacance y est de 15% dans l’hyper-centre de la ville. Un taux considéré comme un signe de déclin par les spécialistes du commerce. L’annonce du jour sonne ainsi comme une compensation, tout au moins symbolique.
Le geste d’Hammerson prendra la forme de subventions à la rénovation de devantures de commerces du centre-ville, sur un périmètre allant de la Canebière à la rue Grignan et de la rue Breteuil à la rue d’Aubagne. 100 000 euros seront attribués en 2018 et la même somme l’année suivante, pour aider des boutiques à remettre leur devanture au goût du jour et éventuellement en conformité avec les normes urbanistiques si nécessaire. L’aide pourra s’élever au maximum à 8000 euros par commerce, lesquels ne devront pas avoir un chiffre d’affaire supérieur à un million d’euros. En tout, ce sont donc deux douzaines à peu près de boutiques qui pourraient bénéficier de cette aide d’ici à 2019. À titre de comparaison, la zone où la Ville souhaite faire jouer son droit de préemption pour avoir un droit de regard sur les commerces comprend 1700 locaux commerciaux sur rue.
Le jury qui sélectionnera les heureux commerçants subventionnés sera composé de la directrice du centre commercial, Sandra Chalinet, de Solange Biaggi, ainsi que des représentants de la chambre de commerce, de la chambre des métiers, de l’association de commerçants Marseille Centre et d’un architecte qui aura accompagné les porteurs de projets. “Ça ira plus vite qu’avec des fonds publics, mais on veut faire les choses bien”, assure Sandra Chalinet, qui souhaite même organiser un concours entre les commerces lauréats.
“Dans un centre commercial, on ne laisse jamais une vitrine vide”
“L’idée est venue de Stéphane Girard, explique Solange Biaggi en pointant le directeur d’exploitation d’Hammerson. Il m’a expliqué le système et dans la mesure où les subventions de l’État diminuent et que nous n’avons pas la possibilité de nouveau Fisac [voir encadré], j’ai sauté sur l’occasion. On cherche de l’argent partout”. Stéphane Girard explique ainsi avoir déjà mené des opérations similaires, notamment à Beauvais en Picardie. “Notre métier c’est de faire du développement territorial, de rendre un territoire attractif, déclare-t-il. Nous ne sommes pas pris par un excès de philanthropie. On investit ici et on a bien l’intention que cela se rentabilise”.
Les Fisac (fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) sont des fonds de l’État destinés à soutenir des projets de maintien des tissus de commerces de proximité. Deux projets de rénovation des commerces ont été financés par ces Fisac à Marseille, un sur le périmètre d’Euroméditerranée et le second rue de Rome. En raison de critères resserrés, l’élue aux commerces explique que la Ville n’est pas en mesure d’y avoir de nouveau recours actuellement.
Et de développer son propos par une argumentation qui fait retenir son souffle à Solange Biaggi quelques instants : “C’est à la collectivité de constituer le socle. Si la ville n’est pas propre, sécure (sic), bien éclairée, si elle n’a pas tous les paramètres qui font que les gens ont envie de venir, on ne peut rien. Mais une fois que ce socle est solide, à nous de faire émerger le commerce. Ce que fait la Ville avec le plan Ambition centre-ville, c’est très très bien”. Et de digresser sur un autre type de politique qui aurait à ses yeux aussi sa place dans le centre de Marseille, où le taux de vacance commerciale crève les plafonds. “Le TSRB, tout sauf un rideau baissé. Il y a une infinité de façons pour que le client n’y voit que du feu”. Un conseil appuyé par sa collègue Sandra Chalinet, “dans un centre commercial, on ne laisse jamais une vitrine vide”. Ce genre de cache-misère peut fonctionner un temps, dans un lieu fermé. L’exemple de la rue de République montre que les bâches confiées à des artistes et les trompe-l’œil ne trompent pas longtemps.
Le partenariat ne tombe pas pour autant du ciel : en signant son installation à Marseille en 2007, le promoteur des Terrasses du port s’était engagé par la signature d’une “charte d’insertion” à travailler à l’attractivité de la ville, au delà du simple périmètre du centre commercial dont les portes ont ouvert en 2014. Après avoir participé à l’organisation d’animations festives notamment jusqu’ici, l’accord partenarial prend aujourd’hui cette nouvelle forme.
“C’est bon à prendre”
Venu entériner la main tendue du centre commercial vers ses pairs petits commerçants, Guillaume Sicard, président de la fédération Marseille centre se réjouit avec nuances. “C’est bon à prendre, si ça peut donner une petite dynamique”, analyse-t-il, espérant un effet “boule de neige”. “Si d’un coup 15 magasins sont rénovés et propres, ça peut donner envie aux voisins de faire pareil (…) Mais c’est sûr que c’est un élément parmi d’autres, ce n’est pas la clé unique de la redynamisation du centre-ville. Aujourd’hui, on est en train de rattraper le retard, doucement, un peu trop doucement, il faut faire avec.”
Le périmètre choisi pour recevoir l’aide des Terrasses du port permet en tout cas de ne pas inviter à la signature des acteurs aux mots moins bienveillants. À commencer par les propriétaires fonciers des commerces de la rue de la République, qui n’ont de cesse de dénoncer les effets néfastes de l’installation du centre commercial à proximité directe de la rue dont ils tentent péniblement de remplir de boutiques depuis plusieurs années. “Beaucoup de foncières sont sur le centre-ville et peuvent faire de même, invite Solange Biaggi, douce-amère. Ne vous en faites pas, j’ai demandé à tout le monde (…) j’attends, et j’aurai des réponses d’ANF, d’Atemi ou de Klépierre [promoteur du Centre bourse, de Grand littoral et du futur centre du Prado, ndlr]“. Le grand plan Ambition centre-ville, présenté en avril, n’a toujours pas de réel calendrier, ni de contenu arrêté, si ce n’est de premières opérations de communication.
Commentaires
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Dictionnaire de la ville de Marseille :
Ripoliner(verbe du 1er groupe) vient du mot Ripolin .marque de peinture bien connue.Designe l ‘action de repeindre la façade sans le travail de fond,action principale de l adjointe au commerce.
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🙂
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Tout comme le rappelle fort justement la directrice des TDP, sans les fondamentaux (propreté, voirie, sécurité, aménagements urbains) c’est mettre un cautère sur une jambe de bois. On peut y rajouter au demeurant les TC, donc c’est pas gagné. Vingt années au moins d’immobilisme et d’errements ne vont pas se rattraper du jour au lendemain.
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On cherche de l’argent partout…
demander aux assujettis à l’isf ils vont en avoir un peu plus
dans une ville de chômeurs et de fonctionnaires territoriaux il serait temps de construire autre chose que centres commerciaux
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Ces élus à la solde des grands groupes financiers ont été très heureux de favoriser le développement des hypermarchés avec galeries marchande, des centres commerciaux et autres terrasses (au lieu d’implanter des centres culturels et sportifs pour les usagers), et maintenant ils se plaignent un peu partout en France de la désertification des centres villes.
Ils ont détruit les villes alors que leur première mission était de les faire vivre par une gestion intelligente de l’urbanisme.
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Les terrasses et et le centre commercial prado sont plus “en ville” qu’à l’extérieur. C’est déjà ça. Mais quand on voit le stationnement, les bouchons, … autour du parc Chanot lors des évènements, on est encore loin du socle préconisé.
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Il serait bien, aussi, de s’occuper de la voirie pour rendre le cadre de vie du centre ville plus agréable. Pour celles et ceux que cela intéresse il y a cette initiative à découvrir, soutenir et partager : https://www.change.org/p/pour-la-semi-pi%C3%A9tonisation-du-quartier-de-noailles-changermarseille
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+1, même si sur le vieux-port l’idée de “semi-pietonisation” s’est traduite dans les faits par 3 voies de circulation pour les bagnoles et pas de piste cyclable.
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Je lis la légende de la photo : “Les commerces du centre devraient bientôt être soumis à des règles urbanistiques plus contraignantes.” En réalité, ils sont déjà soumis à des règles urbanistiques relativement contraignantes, dont ils se contrefichent totalement puisque ceux qui sont chargés de faire respecter ces règles s’en contrefichent aussi – car “c’est difficile” (https://marseillemissionpossible.wordpress.com/2013/12/05/centre-ville-decrepi-cherche-regles-durbanisme-desesperement/).
Bref, avec la nullicipalité, c’est toujours “on n’a rien fait pendant vingt ans, mais demain on rase gratis”…
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Pas mieux…
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aussi bien !!
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C’est difficile , mais de là à céder la place :))
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Quelqu’un a calculé le pourcentage de vacance des locaux sur la rue de la République (y compris ceux peints en trompe-l’oeil ?
je serais TRES étonné que la vacance ne soit que de 15 %, surtout sur la partie côté Joliette !
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Bonjour,
Nous avions publié il y a deux ans un état des lieux sur la question : https://marsactu.fr/rue-de-la-republique-les-commerces-restent-en-carton/
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Dommage que les enseignes sur votre photo de Une ne soient pas inclues dans le périmètre de cette opération… Seule la moitié sud de la Canebière intéresse Hammerson visiblement !
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Vrai ! La photo est d’illustration, mais on voit bien les soucis que peuvent poser certaines devantures (ou absence de devantures) au regard des règles urbanistiques. Nous tâchons de la remplacer par une plus pertinente dès que possible.
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La photo d’origine montrait bien le côté sud de la Canebière (le côté pair).
Vous voulez parler de la partie basse ? (soit l’ouest).
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Je pense que oui. La Canebière est concernée pour sa partie contenue entre le Vieux-port et la rue d’Aubagne. La première photo se trouvait au delà, à l’Est, en effet.
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Foutage de gueule !!
Dommage que hammerson ne puisse rien vendre dans les écoles, elles auraient pu être rénovées….
Dommage que hammerson n’ai pas imaginé le moyen de profiter de la saleté de la ville…il aurait imaginé une opération marketing pour nos poubelles…..
Dommage qu’hammerson, que biaggi, que chalinet….que leurs pairs soient complètement déconnectés de la réalité marseillaise……
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Je pense qu’ils sont très bien connectés sur la réalité de la ville, mais pour les élus notamment le but est de durer encore une heure, encore un an, encore un mandat…après…
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Vous avez raison, mais connectés, non, en réalité ils s’en fichent ils ne sont connectés que sur leurs propres intérêts personnels….mais comme vous dites, encore une heure…..encore du fric……
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C’est de la poudre aux yeux…Personne n,’a demandé à Solange Biaggi dans quelles conditions elle était entrée en possession de la belle villa qui appartenait à la ville sur la Corniche, avec vue sur la plage des Catalans…Pourvu qu’elle ne vende pas à un promoteur !
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En fait le plan Ambition Centre-Ville, c’est un peu l’OM Champions Project urbanistique si je comprends bien. Il faudrait que le Qatar rachète tout le centre-ville pour rénover toutes les devantures ! Ou juste avoir une mairie qui se saisisse des problèmes.
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Ma foi c’est un peu çà oui, on peut commencer à faire un sérieux parallèle. Tout cela reste très onirique, “dis dessine moi un bel Om”, “dis dessine un moi un beau centre ville”…
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Personnellement, je trouve que ce “grand” plan Ambition centre-ville, sans calendrier ni contenu en dehors de la com, ressemble furieusement aux plan piscine et plan gymnase du petit Miron, qui ont été vendus plusieurs fois aux Marseillais depuis 2008. On en voit le résultat : beaucoup de bruit pour rien.
D’ailleurs, il conviendrait de se méfier chaque fois que la nullicipalité annonce un “plan”. L’exemple du “plan école réussite” est emblématique : en 2016, vingt ans après son lancement, toute la France a pu constater que les écoles marseillaises étaient “la honte de la République”.
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Je crois qu’il faudrait plutôt de parler non pas de Plan mais de Plantade à chaque fois
Je crains le pire maintenant ,car la prochaine sont les JO et là nous allons prendre cher.
Et pendant ce temps là: Miron, Miron, petit patapon ………
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200 000 / 24 = 8333 €
Effectivement ça ne sera que de façade.
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Vous avez tout dit et toujours nous faisons tous le même constat : nullité absolue des élus qui pour justifier leurs énormes avantages financiers( villas salaires etc..) pondent de temps en temps un projet qu’ils savent irréalisable .
200 000 € c’est le prix d’un appartement T4 dans le 3 ème arrd…. quelle mâne pour rénover le centre ville de Marseille!
Après les pots de vin et autres “prélèvements ” occultes il ne restera que peau de chagrin , peut être assez pour boucher les nids de poule , qui sait ?
Du balai !!!!
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