Harcèlement présumé au parc auto de la Ville de Marseille : le directeur mis en examen

Enquête
le 23 Jan 2017
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Harcèlement présumé au parc auto de la Ville de Marseille : le directeur mis en examen
Harcèlement présumé au parc auto de la Ville de Marseille : le directeur mis en examen

Harcèlement présumé au parc auto de la Ville de Marseille : le directeur mis en examen

Un suicide dans le service et une autre tentative reconnue comme accident du travail avait décidé cinq agents du parc automobile de la Ville de Marseille à porter l’affaire en justice en 2012. Des plaintes pour harcèlement étaient déposées pour dénoncer le rude quotidien au sein du service, anciennement baptisé “TAM” et qui a gardé ce surnom. C’est celui qui garde et répare la pléthorique flotte de véhicules de la municipalité. À l’époque, le Ravi comme Bakchich avaient fait état du climat délétère dans le service.

Trois ans plus tard, l’affaire a prospéré. L’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Marseille est devenue une information judiciaire confiée au juge d’instruction Valéry Müller. Cet été, selon nos informations, ce dernier a décidé de passer à la vitesse supérieure et mis en examen le directeur du service, Olivier Proisy.

Management brutal, brimades, refus de congés, évaluations qui se dégradent subitement sont racontés à la justice par les agents placés sous la coupe de cet ancien militaire. Le dossier judiciaire, dont Marsactu a pu consulter une ancienne version, donne à lire une série d’évaluations médico-psychologiques qui témoignent d’états de stress aigu ou d’instabilité plus grave. Parmi les plaignants, des agents de tous niveaux hiérarchiques, secrétaire ou directeur adjoint. Tous ont quitté le service sauf Frédéric Bonanséa, le représentant syndical FSU, qui s’est joint aux plaintes, dit-il, “par solidarité”.

Soutenu par la Ville de Marseille

La mise en examen de leur supérieur vient consacrer, en langue judiciaire, l’existence d’“indices graves et concordants”. Mais le harcèlement moral reste difficile à démontrer en droit pénal puisqu’il faut être à même de prouver l’intentionnalité du harcèlement supposé. “Pour l’instant, M. Proisy nie les faits et explique qu’il n’avait pas conscience de ce comportement. Et pourtant, quand on dirige un service, on est formé aux risques psycho-sociaux”, argumente Christian Bellais, l’avocat de plusieurs plaignants.

L’homme sait pouvoir compter sur le soutien de la Ville de Marseille dans cette affaire. Il est toujours en poste, contrairement à ceux qui ont déposé plainte. Ceux-là ont été mutés, qui dans une mairie de secteur, qui dans un autre service. Contacté ces jours-ci, la Ville oppose une fin de non-recevoir à nos demandes de précisions quant à son maintien en poste : “M. Proisy bénéficie et de la protection fonctionnelle de la part de la Ville et de la présomption d’innocence. Nous ne nous permettons pas de communiquer puisqu’une information judiciaire est en cours”, explique-t-on très officiellement à l’hôtel de Ville.

“Protection fonctionnelle” signifie que la défense du cadre est financée par le contribuable, ce qui n’est pas le cas de celle des plaignants dans un deux poids-deux mesures manifeste. Dans ce dossier, le puissant directeur général des services de la mairie, Jean-Claude Gondard, a lui-même été entendu dès 2013. “Je ne protège pas monsieur Proisy, ni ne le couvrirais en cas de manquement”, avait-il alors expliqué. Cela ne l’a pas empêché, après les premières plaintes, d’accorder, comme l’avait raconté Bakchich, une promotion à Olivier Proisy.

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Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Faut-il préciser que ce Monsieur Proisy est membre de FO ou cela va-t-il sans dire (http://bakchich.herokuapp.com/soci%C3%A9t%C3%A9/2014/06/24/mauvais-tam-tam-a-la-mairie-de-marseille-63469) ?

    La “bonne” carte syndicale est le grigri qui protège de tous les procès en incompétence. Y compris quand la santé ou la vie d’agents de la ville sont en jeu. Et sans doute ceux-ci n’ont-ils pas fait le bon choix, ce qui leur vaut d’être abandonné à leur sort.

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    • neomars neomars

      L’article de backshish donne en effet du relief au personnage

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  2. Manipulite Manipulite

    La protection fonctionnelle n’est pas de droit pour le harceleur supposé.La ville aurait pu également l’accorder aux plaignants. En effet, Force Obscure est en action. Hélas pour les agents en souffrance.

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  3. Renardsauvage Renardsauvage

    Blum l’à fait promouvoir cf lettre dans dossier

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  4. Plouc Plouc

    si la municipalité veut retrouver un peu de crédibilité, il faudrait qu’elle arrête de prendre le partie aveuglément de ce genre de personnage odieux; le maire a tout à gagner de na pas soutenir des gens qui nuisent à son image ..

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