La municipalité sort (enfin) sa révolution du stationnement

Pas de commentaire. Pour l’heure, la Ville se refuse à communiquer la véritable révolution du stationnement qui sera soumise au vote des conseillers municipaux, le 8 février prochain. L’adjoint en charge du stationnement, Jean-Luc Ricca, rejette pour l’heure toute demande d’entretien à ce sujet. Peut-être garde-t-il en mémoire les jacqueries anti-horodateurs qui avaient agité le printemps 2005. La réorganisation que prépare la Ville est loin d’être aussi décisive que la bascule de quartiers entiers du gratuit au payant. Mais c’est un mouvement de balancier horaire qui va s’opérer à partir du 1er juillet sur les 15 300 places payantes.

Dès le printemps, la Ville va supprimer la gratuité de la pause méridienne. Fini donc les sauts de puce le temps d’une course entre midi et deux. Mieux vaudra, pour ce faire, prendre un quelconque moyen de transports en commun. Autre nouveauté : la fin du stationnement payant est repoussée de 18 à 19 heures. Cette dernière disposition ne s’applique pas aux bénéficiaires du statut “résident” afin de leur permettre “de trouver un stationnement [gratuit] à leur retour au domicile”. Ils bénéficieront également d’une gratuité le samedi.

Le tarif à la journée double pour les résidents

Toujours au chapitre “résidents”, la Ville a concocté “une refonte tarifaire visant à promouvoir fortement les formules d’abonnement par rapport au paiement journalier”. Ce dernier va passer de 1 à 2 euros pour éviter le recours ponctuel au stationnement payant. Dans le même temps, la Ville baisse sensiblement le prix de l’abonnement annuel “de 200€ à 130€ hors frais de gestion”.

En clair, les automobilistes qui habitent à proximité de zones encore gratuites et ne possèdent pas d’abonnement annuel pouvaient encore tenter de partir en maraude avant de se rabattre vers une place payante. Cela sera toujours possible mais sans doute moins avantageux. Le rapport précise que les frais seront réduits si les usagers souscrivent ou renouvellent leur abonnement par internet. Et un abattement de 50% est proposé aux propriétaires de voitures électriques.

En zone orange, ça va être cher

Autre changement important, la municipalité institue une nouvelle zone de stationnement. Jusqu’à présent, il n’existait que deux zones : la jaune où le stationnement est limité à 4 heures et des axes rouges où le stationnement résident est impossible et la durée limitée à 2 heures. Désormais, la Ville institue une troisième zone dite orange qui correspond grosso modo à l’hyper-centre, comme le montre la carte ci-dessous.

Dans ces quartiers, le stationnement toujours limité à 4 heures. La Ville fait preuve ici de mansuétude à l’égard des commerçants principalement. En effet, le plan de déplacements urbains de 2013 préconisait de limiter à deux heures la durée du stationnement dans cette zone. Elle restera à 4 heures mais le tarif grimpe au fil des heures pour inciter les automobilistes à rester le moins longtemps possible. L’heure coûte ainsi 1,50 euros, comme en zone jaune. Mais pour deux heures ce sera 4 euros et pour quatre heures, 8 euros. L’objectif affiché est d’obliger les automobilistes qui se rendent en centre-ville à choisir les parkings en silo ou les transports en commun.

Détail crucial : l’affaire a également un volet social important. Faire sauter la pause méridienne des agents chargés de verbaliser ne va pas de soi. Lors des vœux du maire aux personnels, début janvier, le secrétaire général du syndicat majoritaire, Patrick Rué s’inquiétait des effets sur le rythme de travail des personnels concernés. Après plusieurs rendez-vous avec les hautes sphères municipales, le rapport devrait passer sans difficulté entre les fourches syndicales du comité technique paritaire, le 28 janvier.

“Les effectifs du service de stationnement ont été passablement érodés ces dernières années, explique Alain Vollaro, adjoint de Patrick Rué. Mais nous avons obtenu le renforcement des effectifs avec 30 agents supplémentaires par mobilité interne et recrutement externe.” 

Cette vague d’embauche exceptionnelle en cette période de disette budgétaire devrait être suivie d’autres vaguelettes. En effet, le rapport prévoit bien une extension géographique du stationnement payant vers les dernières zones encore gratuites à proximité du centre-ville. Les rues concernées ne sont pas encore connues.