La movidarlette se précise…un peu
C’est la rentrée, et si on faisait un point Movida ? Je ne couvre pas particulièrement la campagne des primaires mais comme je m’étais piqué d’intérêt de la Movida lâchée par Marie-Arlette dans VMarseille, j’ai fait le déplacement jusqu’à la Joliette vendredi dernier pour aller en apprendre un peu plus. Jusqu’à présent, j’étais resté sur ma faim, ne comprenant pas vraiment sa définition de “Movida”, sans même parler de propositions concrètes. Disons que ce “meeting” dédié à la culture a permis à la candidate de clarifier ce qu’elle entendait par movida, de lancer des pistes (dont on devine qu’elles ne verront pas toutes le jour – c’est le jeu des élections) mais surtout de remettre un peu de culture dans un débat dominé par la sécurité. Tour d’horizon de la movidarlette…
D’abord des principes qui m’ont rassuré, Marie-Arlette, nous avons peu ou prou la même définition du mot “Movida”, je ne sais pas si elle est la bonne au regard de la Real Academia, mais au moins nous pouvons nous comprendre. “Réveiller Marseille”, “faire cesser le couvre-feu”, “favoriser un mouvement qui vient d’en-bas”, vous avez raison, un tel mouvement ne se décrète pas, il se laisse vivre ! J’ajouterai par ailleurs qu’il existe déjà à Marseille, il attend juste qu’on le laisse-faire, vous l’avez laissé entendre “je veux réveiller Marseille et c’est facile !”, c’est vrai que ça peut l’être. Il manquait peut-être deux mots à votre discours vendredi : “laisser-faire” ! Peut-être est-ce trop entaché de libéralisme, ou de laxisme pour votre positionnement “hollandien” mais je pense bien que c’est de ça que nous avons besoin en matière de culture : ne serait-ce que pour faire passer la nécessaire rigueur en sécurité.
Quand vous dites vouloir créer des murs d’expression libre partout dans la ville (à commencer par celui de votre bureau), autoriser Marsatac sur les plages du Prado… On est dans la bonne posture selon moi ! Il y aura des résistances, mais ça vous l’imaginez bien, n’est-ce pas ? C’est dommage qu’on n’ait pas abordées ces résistances vendredi, ni la manières par laquelle vous pensiez leur répondre. Quand les CIQ du Prado assiègeront votre bureau aux murs bariolés, que leur direz-vous ? Gaudin s’était payé un “comme vous ne votez pas pour moi, je fais comme je veux !” face aux cultureux, bon… l’opposition sortirait grandie de pouvoir répondre autre chose.
Vous partez du constat qu’il n’y aura pas d’argent, c’est réaliste, mais la bonne nouvelle, c’est qu’on a pas besoin de beaucoup d’argent pour une Movida, à condition de laisser-faire, d’ouvrir les portes et les fenêtres ! Quand le Off veut faire une métro-party, il ne demande pas 1€ d’argent public, juste l’autorisation d’envahir le métro la nuit.
Et finalement, vous parlez d’une zone artist-friendly, sorte de ZFU pour les artistes, où ils auraient des incitations (y compris fiscales) à s’installer. Cette idée me renvoie à une autre et à un sujet absent de vos propositions : une zone d’activités nocturnes. Vous n’avez pas beaucoup parlé de la nuit dans ce programme, ou pas directement, hors, le sujet me semble intimement lié à la Movida. Quid du laissez-faire une fois la nuit tombée ?
Jusqu’où peut-on espérer faire sauter le couvre-feu ? 1h ? 2h ? 4h ? 6h ? Et au-delà de cette question de principe : quelle tolérance pour les bars de nuit ? pour les discothèques ? pour les salles de concert ? pour les épiceries ? pour l’occupation de l’espace public ? pour les salons shisha ? Et dans quels quartiers ? Et les bus de nuit ? Quelle fréquence ? Et là encore, comment pensez-vous gérer les “réticences” des CIQ ?
Vous dites que le bruit ne vous dérange pas à propos de Marsatac sur les plages, c’est tout à votre honneur, mais jusqu’où ne vous dérange-t-il pas ? Et finalement, c’est cette histoire de borne ce qui m’empêche de croire à cette movida (au demeurant très séduisante) : au prochain atelier dédié, vous m’aideriez beaucoup en mettant des limites à ce que cet état d’esprit permet et ne permet pas. Sinon, j’ai envie de croire qu’il n’y a pas de limites, mais je sais qu’il y en aura, c’est même souhaitable.
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