59 % des Marseillais ne veulent pas que Gaudin se représente

Photo Esther Griffe

59 % de Marseillais interrogés qui ne veulent pas que l'actuel maire de Marseille se représente, 51 % qui jugent insatisfaisante son action : le sondage de Teissier qui fait mal à Caselli fait aussi mal à Jean-Claude Gaudin en vue des municipales de 2014.

Certes, il faut prendre ces chiffres avec des pincettes : une marge d'erreur de 5 points et hop, 54 % des Marseillais approuveraient l'action du maire. Réalisé à l'initiative de Passionnément Marseillais, l'association des amis de Guy Teissier, le sondage n'a pas comparé le maire de Marseille aux potentiels candidats de droite. Une demande émanant vraisemblablement du client. Aujourd'hui encore, Jean-Claude Gaudin bénéficie d'une forte notoriété après 17 ans à la tête de la Ville. Ce qui rend d'autant plus problématique le jugement porté sur son bilan. Un handicap que 18 mois de campagne auront peut-être du mal à combler.

Le sondeur Opinion way a choisi de tester les autres pontes de l'UMP (moins Renaud Muselier et Bruno Gilles) de manière séparée. Guy Teissier arrive en tête mais il est clair qu'aucun dauphin naturel ne se détache aujourd'hui. La porte reste donc ouverte pour le sénateur-maire qui viserait en 2014 un quatrième mandat à la tête de l'hôtel de ville. Jean-Claude Gaudin a indiqué qu'il ferait part de sa décision en mars après le vote du budget municipal. Le passage apparaît aujourd'hui étroit, estime Bruno Jeanbart (cliquez ici pour notre interview complète)  :

Les maires qui ont un taux de satisfaction de 49 % sont rarement réélus

>> Le sondage pour vous faire un avis

Bruno Jeanbart explique la méthode et détaille les conséquences de ce sondage.

Marsactu : 509 personnes interrogées pour un sondage sur Marseille, c'est suffisant ?

Bruno Jeanbart : 500, c'est suffisant et classique. Pour un échantillon de 1000 personnes, la marge d'erreur est de 2 à 3 points. Pour un échantillon de cette taille-là, on est plutôt sur 2 à 5 points. Quand on a des résultats, il faut donc tenir compte de cette marge d'erreur.

Que prenez-vous en compte ?

Tout. C'est un échantillon totalement représentatif. On prend le sexe, l'âge, la catégorie sociale, le secteur géographique… Mais l'échantillon est trop court pour avoir des éléments par secteur. À Marseille, comme à Paris avec les arrondissements, quand on veut des éléments par secteur, on fait un sondage spécifique.

Concernant les personnalités choisies, vous n'avez par exemple pas testé Renaud Muselier ou Bruno Gilles à droite…

Ce n'est pas le client [ndlr, l'association des amis Guy Teissier] On a essayé de dresser une liste. Renaud Muselier, aujourd'hui, a dit clairement à l'issue des législatives qu'il arrêtait la politique. On pourrait aussi nous dire que l'on n'a pas mis Jean-Claude Gaudin. Mais on s'est placé dans l'optique où il ne se représenterait pas. Mais on a posé d'autres questions sur son action. Aujourd'hui la question c'est : si la liste était celle-là, où irait votre préférence ? Et les gens avaient toujours la possibilité de répondre "aucun de ceux-là".

Avec votre expérience,à 18 mois du scrutin pouvez-vous établir si ces chiffres ont tendance à se confirmer à mesure que celui-ci approche ?

Par définition, tous ces chiffres vont bouger. Il va y avoir une campagne électorale qui va faire bouger les lignes : on est sur des préférences de personnalités, des qualificatifs de leur action à un instant T.

Y compris concernant les chiffres concernant Jean-Claude Gaudin ?

Avec la satisfaction, on est sur des choses un peu plus structurelles. C'est un résultat qui peut évoluer mais on ne passera pas de 49 % à 70 % voire même à 60. Après, le fait de se représenter, ça en découle. Il est intéressant de noter que 40 % des sondés répondent "non, pas du tout" à cette question. Donc c'est très important, et cela vaut y compris chez les sympathisants de droite, qui sont partagés.

Comment situer ces résultats ?

Au regard de tout ce que je fais par ailleurs, c'est assez bas. On dit souvent qu'un maire qui se représente arrive à 55-60 % de satisfaction avant la campagne. Et on considère qu'un maire qui a un taux élevé se situe plutôt autour de 70 %.

C'est donc un très mauvais résultat pour le maire ?

Je ne dirais pas très mauvais. C'est un mauvais résultat. Les maires qui ont un taux de satisfaction de 49 % sont rarement réélus. Mais il faut tout de même noter qu'il y a une complexité marseillaise avec un Front national fort et l'affaire Guérini. On ne peut pas projet Marseille comme d'autres zones. De toute façon, cela reste un mauvais score à 18 mois de l'élection.