Qui sauvera les vestiges de la Martigues gallo-romaine ?

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le 14 Mai 2016
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Les fouilles en cours autour du lycée Paul-Langevin à Martigues, ont mis au jour Maritima Avaticorum, l'ancêtre gallo-romaine de la ville. L'architecte en charge de la restructuration de l'établissement a dessiné un projet pour préserver la cité révélée. L'archéologue en charge des fouilles préventives rêve d'un jardin des vestiges mais les collectivités locales ont dû mal à se laisser convaincre.

Vue d
Vue d'ensemble, de la cantine du lycée enserrée dans le village gaulois. Photo : Mathieu Péquignot.

Vue d'ensemble, de la cantine du lycée enserrée dans le village gaulois. Photo : Mathieu Péquignot.

Les archéologues soulèvent peu à peu la bâche en prenant soin que l’eau de pluie accumulée ne verse pas sur le trésor qu’ils dévoilent. Sous le plastique qui s’élève apparaît un pavement en coquillages du début de notre ère. Ils couvraient le sol d’un édifice public en bordure de la voie principale de Maritima Avaticorum, cité lacustre de l’étang de Berre. L’ancêtre gallo-romaine de Martigues. Cet “unicum” de pétoncles vient d’être mis à jour alors que l’autorisation de reprendre les fouilles date de quelques jours à peine. En archéologie, un unicum désigne un vestige – objet, élément de décor, construction – qui n’a pas d’autres exemples connues. Dans le cas de ce parement de coquillages, ...
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Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Super article !

    Et bravo pour “Gabou Charrix” ! 😂

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  2. LePalmipede LePalmipede

    Je comprends les élus qui hésitent à prendre une décision : soit on met en valeur un trésor archéologique à portée nationale qui peut impacter directement la zone en terme de tourisme, soit on construit un parking pour le lycée….c’est vrai que la question mérite réflexion…
    Encore un raisonnement qui démontre, si besoin était, toute l’ambition que portent nos élus pour faire vivre notre belle région et mettre en valeur toutes les ressources dont elle dispose. Visiblement, une fois encore, le bon sens est du côté des “petites gens” qui ont découvert le site et souhaitent lui donner la dimension qu’il mérite, pour une estimation de somme qui n’apparaît pas démesurée…La volonté des décideurs apparaît comme étant la seule véritable barrière à la mise en place, un peu comme d’habitude, malheureusement…

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    • ed13008 ed13008

      La France n’a plus les moyens de ses ambitions… Il faut réformer les modalités de l’archéologie préventive. Une spécificité en Europe qui surenchérit les coûts de construction. Le passé, c’est important. Oui,assurément! Mais, quand cela prend autant d’importance, c’est qu’on ne voit plus aucune perspective d’avenir… Nota: Le site évoqué ds l’article est probablement majeur. Mais, combien de cas où les archéologues ont fait du zèle? Je pense notamment aux équipes de l’Inrap; un organisme renfloué chaque année par l’État dont le parc des engins de chantier de marques sud coréennes est perpétuellement composé des derniers modèles… #vivelafrance

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    • beta beta

      En réponse à ed 13008 , les fouilles ne sont pas réalisées ici par l’INRAP, mais par le service archéologique de la ville de Martigues, qui ne dispose pas de matériel d’engins de chantier rutilants, mais des moyens fournis par la collectivité en fonction d’une analyse stricte et économe des besoins. Quand le service public de l’archéologie d’une ville comme Martigues, d’ailleurs mis à mal très sévèrement par le projet de loi CAP en cours d’examen au parlement, parvient à faire sortir de terre et de l’oubli des vestiges qui pourraient et devraient être valorisés au bénéfice de tous et d’abord des milliers de jeunes qui fréquentent le site

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  3. JL41 JL41

    C’est un plaisir de trouver un sujet aussi bien traité, avec la réalité qui le fait, les personnages qui en portent l’avenir et les tenants et aboutissants qui permettent d’en faire le tour.
    Je trouve ce lycée, évidemment inachevé, un peu banal, voire moche, dans le contexte de ces découvertes qui enflamment notre imagination. J’aurais préféré y voir une œuvre architecturale, du genre du lycée-théâtre de Miramas dans son style mauresque…
    Martigues est une commune riche, du fait des recettes fiscales issues des grandes entreprises qui ont façonné son histoire et une partie de son urbanisme, une commune riche au point qu’une grande partie du foncier lui appartient. Une logique plus rentière que prospective. Mais quelles sont les projets du nouveau maire et de son équipe ? Ces découvertes archéologiques appellent peut-être une mise en valeur, et une mise en compatibilité du lycée ?

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  4. beta beta

    Que les services de l’Etat, à travers le commentaire du directeur régional de l’archéologie, puissent juger et décider seuls ou presque ce qui est digne ou non d’être mis en valeur est bien représentatif du fonctionnement jacobin, bien français, en plein renouveau, qui méconnaît l’autonomie de fonctionnement et de décision des collectivités territoriales. C’est en l’occurence d’autant plus choquant que le site de Saint-Blaise, présenté comme un site de référence internationale (ce qu’il est incontestablement) a été littéralement abandonné par l’ETAT pendant plus de 20 ans…. avant que sa sauvegarde et sa mise en valeur ne soit reprise et assumée entièrement depuis 2006 par l’engagement de la Communauté d’Agglomération du Pays de Martigues, sous la direction des élus de Martigues, Saint-Mitre et Port-de-Bouc.
    En 10 années, le ministère de la Culture n’a pas dû attribuer plus de 20 à 30000 euros de subvention et crédits à ce site fondamental quand la CAPM et d’autres partenaires, tel le CG 13, finançaient des travaux et frais de fonctionnement qui ont valorisé le site à hauteur de centaines de milliers d’euros.
    C’est vrai que durant toute ce temps l’essentiel des financements dans ce domaine sont allés en PACA au fameux Plan Patrimoine Antique, conduisant par exemple à la défiguration de l’amphithéâtre de Fréjus !!

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  5. Filomen Filomen

    Merci pour ce très bon article. A l’heure ou tout le monde s’interroge pour trouver ce qui fait sens et rassembler voici comme par miracle ces vestiges qui surgissement au milieu d’un lycée. Et on se pose la question de ce qu’il faut en faire! Et l’Etat, toujours à la pointe de la créativité, dit “rebouchez (avec soin tout de même) et circulez ” les générations futures s’en occuperont, je me consacre au Vrai Patrimoine. Mais que représentent 180 à 600 000 € par rapport au projet de rénovation du lycée, par rapport au budget de la commune ou de la région en matière d’intervention sur les lycées, par rapport aux indemnités des aussi innombrables qu’inutiles vice- présidents des conseils métropolitain communautaire et j’en passe… ? Quelle plus belle opportunité que faire un musée de site dans un lycée, dans un lieu ou les gens viennent et passent et où sans le vouloir certains tomberont sur le site ! Sortir un peu les Antiquités d’un lieu consacré, estampillé, avec le panneau “Attention Patrimoine” serait une excellente chose pour dépoussiérer le savoir. Ne peut on pas intégrer ces vestiges au projet du parking, organiser le projet autour de cette découverte? C’est bon, coté contraintes un parking c’est pas une centrale nucléaire! Valoriser une telle découverte une attitude passéiste ? Bien au contraire. Déchiffrer, donner à voir et comprendre ce qui nous a précédé c’est se donner plus de moyens de comprendre ce qui nous nous entoure, ce qui nous arrive, c’est faire toucher du doigt les échelles de temps et que l’homme et ses œuvres s’inscrivent dans des durées et cycles qui les dépassent, c’est donner des raisons d’espérer et d’imaginer un futur.
    Et le découvrir pas hasard, dans un lieu qui vit aussi dans le présent, et qui a d’autres fonctions, quoi de mieux.

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    • VitroPhil VitroPhil

      Rien en effet. .. Cela semble tellement évident que la frilosité des autorités est désesperente.
      Cela ne s’explique que part des budgets contraints et surtout une grande rigidité des institutions.

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  6. Claudia Claudia

    Bravo et merci pour cet excellent article.

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