Vélodrome : Gaudin n'a pas la lettre de l'Etat, nous oui

Vélodrome : Gaudin n'a pas la lettre de l'Etat, nous oui

Lors du conseil municipal de lundi, Jean-Claude Gaudin a ressorti sa défense habituelle quand on l'attaque à propos des coûteux travaux du stade Vélodrome. Sa cible favorite : le gouvernement socialiste, coupable de ne pas avoir versé le moindre centime d'euro de sa part de financement. En effet, 10% du montant des travaux de modernisation du stade sont à la charge du ministère des Sports. Il s'agit de le moderniser pour qu'il corresponde aux critères de l'UEFA pour  l'euro de football en 2016. Ce faisant, le maire trouve le moyen de satisfaire une promesse électorale, la couverture du stade, censée lui assurer la reconnaissance éternelle des supporteurs de l'OM qui affrontent vent et pluie durant les matches hivernaux. 

Voulant créer une variante d'un refrain maintes fois usité, le maire évoque une réponse que la ministre des sports, Valérie Fourneyron, était censée lui faire parvenir depuis octobre. S'il n'est plus président du groupe Faire gagner Marseille, Patrick Mennucci reste au rebond sous le perchoir. Il interpelle le maire aussitôt : "Mais, la lettre, vous l'avez !". Le maire rétorque, tempête et s'empêtre alors que le directeur général des services, Jean-Claude Gondard semble lui souffler que la lettre a bien été reçue. Il n'empêche, le maire persiste. 

La scène en vidéo :

Face à ce soupçon de mauvais foi municipale, la rédaction de Marsactu a pris son téléphone pour s'enquérir auprès du ministère de ce qu'il advenait de ce courrier en souffrance. Il n'a pas fallu beaucoup de temps aux services du ministère pour retrouver trace du courrier… envoyé. La lettre a bien été adressée à Jean-Claude Gaudin le 20 décembre dernier, en réponse au sien, daté d'octobre. Par écrit, la Ministre du Sport, Valérie Fourneyron, confirme l'engagement financier de l'Etat à hauteur de 28 millions d'euros. Il y est également expliqué que le versement de la subvention est "conditionné à la déclaration, par la commission européenne de la compatibilité des subventions publiques destinées à favoriser la construction ou la rénovation des stades accueillant l'Euro 2016 avec le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne."

On ne sait si cet argument est une manœuvre dilatoire pour retarder de quelques mois le premier chèque. Cette demande répondrait à une exigence de respect de la concurrence au sein de la zone de libre-échange. Les dix stades sélectionnés pour l'Euro 2016 seraient donc visés par le contrôle de la commission. La ministre écrit au maire qu'elle espère une réponse de l'Union européenne pour début 2013. Ci-dessous, la lettre de la ministre et, dans la boîte aux lettres, une candidature spontanée de l'auteur de ces lignes pour aller travailler au service courrier de la Ville de Marseille.