Une autoroute pour la métropole Gaudin
Le président de la métropole sera élu le 9 novembre. Seul candidat déclaré pour l'heure, Jean-Claude Gaudin pourrait rassembler largement autour d'une "gouvernance partagée".
Jean-Claude Gaudin lors d'une rencontre de son parti à Châteaurenard. © JML
Élu local depuis 50 ans, Jean-Claude Gaudin est attaché aux formes. Même si sa candidature à la présidence de la métropole ne faisait pas de doute, le sénateur-maire de Marseille attendait que l’institution soit effectivement lancée. C’est le cas depuis ce mercredi quand Sylvia Barthélémy, la présidente de l’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Étoile, a convoqué la première assemblée métropolitaine pour le 9 novembre. Jean-Claude Gaudin a donc officialisé sa décision.
J'écrirai aux conseillers de la Métropole pour leur exposer mon engagement au service de ce territoire de ses communes et de nos concitoyens
— Jean-Claude GAUDIN (@jcgaudin) October 14, 2015
Sept ans après avoir quitté la présidence de la communauté urbaine de Marseille, son retour au palais du Pharo pourrait bien se dérouler sans obstacles. Sur le papier, la droite dispose d’une majorité confortable au sein du conseil métropolitain. Bien sûr, la configuration politique est plus complexe : beaucoup de maires, qui représentent près de 40% des sièges, se définissent avant tout par leur opposition à la métropole. Mais ces derniers mois, Jean-Claude Gaudin a multiplié les rencontres avec ses homologues du département. En parallèle, la présidente du conseil départemental Martine Vassal a pu contribuer à les apaiser en maintenant les aides aux communes promises par son prédécesseur Jean-Noël Guérini. Il avait déjà labouré ce terrain en faisant adopter des amendements plus conformes à leurs attentes notamment sur le maintien du plan local d’urbanisme à l’échelon communal.
“Candidat naturel” pour 53 maires
Bilan : 53 maires sur 91 en font “le candidat naturel”, dixit leur chef de file Georges Cristiani, élu à Mimet. Dans leur rangs, on ne compte pas les maires des principales villes de la métropole, Aubagne, Vitrolles, Salon et surtout Aix. Maryse Joissains, qui poursuit un combat frontal avec sa récente tentative de création d’une métropole du pays d’Aix, se retrouve bien isolée.
Ce “groupe d’intérêt communal” dans lequel comptent siéger les 53 maires attend toutefois des assurances. “Deux choses sont essentielles : pas d’augmentation des impôts et des reversements aux communes maintenus”, prévient Georges Cristiani. “La question de la présidence est étroitement liée avec un pacte financier sur les recettes des communes. Sans cela, il sera très difficile de se mettre d’accord sur des projets communs”, approuve le maire PS de Miramas Frédéric Vigouroux. Après l’urbanisme, c’est dans le domaine financier que Jean-Claude Gaudin orienterait fortement l’esprit de la métropole. Quitte à amoindrir dès sa naissance ses capacités financières, avec de forts reversements aux communes, comme ce fut le cas pour Marseille Provence métropole.
“Nous voulons que la gouvernance soit annoncée, nous ne voulons pas des vice-présidents sortis du chapeau au dernier moment. Si les maires n’ont pas les délégations qu’ils attendent, par exemple les finances, on se posera peut-être des questions”, ajoute Georges Cristiani. Ce dernier point pourrait poser problème, en tout cas dans son calendrier. Jusqu’à janvier, Jean-Claude Gaudin a plutôt prévu de se contenter d’un fonctionnaire missionné en tant que futur directeur général des services, accompagné d’une petite équipe. Il ne compte pas s’entourer tout de suite de vice-présidents. Ainsi “on ne prêtera pas le flanc à une dénonciation de l’UMPS en pleine campagne des régionales”, ajoute Bruno Gilles, secrétaire départemental des Républicains appelé à jouer un rôle important dans la future institution.
Le retour de la gouvernance partagée
En effet, dans l’esprit de “gouvernance partagée” de sa présidence de MPM, d’ailleurs assez courante dans les intercommunalités, Jean-Claude Gaudin devrait accueillir des vice-présidents de gauche. “Il y aura des gens de gauche et de droite car la gouvernance doit être territorialement équilibrée. Pas parce que gauche et droite veulent travailler ensemble”, nuance Yves Moraine, président du groupe les Républicains-UDI au conseil municipal de Marseille.
Au lieu de présenter un candidat, le PS pourrait bien accepter cette méthode de gestion. “Nous n’avons pas encore eu de réunion de groupe, précise Stéphane Mari, président du groupe socialiste au conseil municipal de Marseille qui y est favorable à titre personnel. Je ne suis pas insensible au fait de travailler dans l’intérêt général, considérant qu’on n’est pas dans le même registre que la mise en place de politiques municipales.” Georges Cristiani ne dit pas autre chose lorsqu’il appelle à abandonner “la politique des partis” au profit de “l’intérêt communal”. Sauf que Stéphane Mari penche plutôt sur des thématiques métropolitaine consensuelles à l’image d’“un schéma de transports en commun”.
Soucieux de respecter les sensibilités dans son groupe, il ne cache pas que “certains” socialistes estiment qu’ils seraient “dans une schizophrénie en critiquant Gaudin au conseil municipal de Marseille et en co-gérant avec lui la métropole.” Pour eux, il sera peut-être compliqué de se démarquer lorsque la politique des partis reprendra ses droits, à l’occasion des élections de 2020…
Commentaires
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Très bonne nouvelle! Le renouvellement et la jeunesse, c’est précisément ce dont la métropole a besoin.
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Eh ben, si le modèle de la future métropole, c’est la CUMPM et des “délégations” aux maires, on est sûr que le paysage ne va pas être trop chamboulé : courte vue, égoïsmes sociaux et territoriaux, gouvernance molle… Il est heureux que Guérini ait disparu de la scène, il aurait achevé de tout bloquer.
MPM, ce sont ces groupes politiques, uniques en France, basés sur des critères géographiques, et c’est aussi ce beau titre de Marsactu : « Marseille Provence métropole, “ça a bien fonctionné car on n’a jamais appliqué la loi”… » (http://www.marsactu.fr/politique/marseille-provence-metropole-ca-a-bien-fonctionne-car-on-na-jamais-applique-la-loi-30380.html)
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Un..Un….UN Deux Un Deux, Essai de sonori… Ah ça y est “ça” marche, oui ça marche ! Non! pas la métropole non! Le site, l’accès au site… ouf! Que je me voyais déjà à couiner mes vocalises toute la nuit sous la fenêtre toujours close du débat démocratique… Bon, pour la métropole, c’est une (toute) autre histoire, on verra ça plus tard et on a bien le temps… Encore que, l’esprit critique couvant sous la cendre, comme vous y allez Julien avec votre autoroute ! Quel manque de prévention pour notre Père Gaudin. Vous manquez à tout vos devoirs en ne l’avertissant point des (très) nombreux cahots, nids de poule, barrières de dégel…qui l’attendent, (dans une pose gourmande et une patience de grands sages), sans parler des cols à passer, des périlleuses descentes, des virages mal dessinés, et mal (ré)compensés…ses vertèbres vont, assurément, souffrir…. et pas que! Je n’évoquerai pas ici les nombreux bouchons (Qu’il connait bien, pour nous les infliger quotidiennement) Bref, si je puis dire, tout ça ne va pas aller loin, et dans le” meilleur “des cas très très lentement (les ceusses qui pense gagner du temps sur le temps de l’histoire – celui qu’on ne peut pas “rattraper”- vont vite se retrouver en panne,-ou cale- sèche.) Bon c’est pas le tout tout ça, on en re-cause dans quelque temps… Je voulais juste , avant que de vous quitter, féliciter JML pour la photo : Même s’il a caché sa casquette, on voit bien que cet agent nous aiguille franchement à droite toute, et on s’interroge al dente de savoir si cette (autoritaire) invite concerne les les 91 maires, ou les 53 maires… (pourvu que cela ne soit pas une adresse aux cadres FO qui viennent, à l’occasion de l’ouverture de la chasse, de visiblement se payer le directeur des bibliothèques, comme un message de bienvenue aux cadres A des annexes de St Victoire, St Baume et autres étangs… mais non je déc…). Ah oui, je voulais aussi dire à votre belle équipe que ça fait vraiment chaud au coeur de vous retrouver. Bonsoir Marsactu.
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Oui Leravidemilo, excellente cette photo de Gaudin en chasseur. Les sangliers sont entrés dans Marseille (par Luminy), mais c’est la laie aixoise qui lui chie dans les bottes. Le personnel politique est devenu féroce. Et difficile à renouveler, comme le suggère Benjamin.
Bonjour à lui que je ne connais pas, ainsi qu’à Leravidemilo et Electeur du 8e, nous voici entre revenants !
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C’est dire si cette photo est intéressante, l’un y voit un agent de circulation à l’ancienne là ou un autre y voit un chasseur (en train de raconter sans doute son dernier exploit! version Tartarin? ) et les deux visions semblent bien pertinentes, car s’il est vrai que Gaudin, en bon politique, a toujours su montrer le chemin, quitte à mener sa ville dans une impasse, il est tout aussi vrai que, dans la métropole plus encore qu’ailleurs, la chasse est bel et bien ouverte! – il est par contre mal établi qu’elle “fermera” un jour et que nous resterons bien dans une pratique saisonnière ( c’est d’ailleurs une des grandes différences entre la chasse et la guerre, on peut dater la première alors que si on peut sentir venir la seconde, on ne sait jamais quand elle prendra fin…Ach! metropole, grroosse malheur!). Bien le bonsoir JL41 , Electeur du 8è et autres contributeurs à (re)venir, mais, de grâce, ne nous classons pas dans les revenants (il y aura tant de spectres dans cette nécropole) , tout au plus dans les revenus; encore que nous n’étions pas vraiment partis et attendions, notre ci devant clavier en grève, que nos fabuleux reporters nous reviennent du terrain, versus Paul Emploi. Je palpite déjà des prochains articles sur les stages de remobilisation et autres joyeusetés.Bien à vous pour les futurs déploiements aventuresques de Marsactu. Nous en serons.
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Plusieurs commentaires :
– comme il était à craindre, Gaudin fait du Gaudin sur la métropole Marseille Provence comme il le faisait sur MPM ;
– pour rassurer communes et maires hors Marseille, on vide la Métropole de sa substance compétences et financements, pour rassurer les élus et populations de banlieue, apeurés par une ville centre remplie de pauvres et d’enfants d’immigrés ;
– de ce fait, la Métropole n’aura pas d’argent et devra soit augmenter les impôts (et donc devenir impopulaire), soit creuser le déficit, un impôt repoussé dans le temps ;
– perdant es compétences, la Métropole continuera de subir le diktat de l’égoïsme municipal avec ses ségrégations sociales et ethniques, qui ont justement obligées l’Etat à intervenir ;
– si la Métropole n’a pas de fonds, puisque reversés aux communes, il ne faut pas en attendre davantage de l’Etat. Lui qui est impécunieux, ne voudra pas investir là ou les élus locaux ne veulent pas investir puisqu’ils retirent leurs billes financières ;
– nous ne sommes donc près de voir de nouvelles infrastructures de transports en commun en site propre, les fonds n’étant pas là ;
– la Cour des comptes a déjà démontré x fois que si les impôts locaux explosent, ce n’est pas le fait des intercommunalités mais des communes qui vivent au dessus de leurs compétences et augmentent leurs effectifs alors que leurs compétences régressent.
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On ne peut que se réjouir de cette “réhabilitation” (tardive mais fondée, notamment sur la cour des comptes ) des EPCI (…) qui, dans le débat sur la métropole, en avaient pris pour leur compte, et plus souvent qu’à leur tour, sur ce forum. Effectivement, la loi dite Chevènement de 99 sur les coopérations intercommunales a fait bouger bien des choses, et dans le bon sens, celui de la coopération, malgré (ou grâce à) ses inévitables délais de mise en place et de réalisation. Tant qu’à “aménager” le projet de loi initial sur la métropole, pour mieux le faire passer, il eut mille fois mieux valu le faire dans le sens d’une meilleur prise en compte des 6 EPCI que dans celui d’une “dispersion” des compétences sur les communes. Là aussi, là encore, le projet gouvernemental, d’emblée complètement foireux, à foiré plus encore…
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« Gaby Charroux face à la Métropole », une candidature alternative qui ouvre au débat, mais présentée de façon un peu privée. C’est Maritima Info, canal officiel des informations vues de Martigues qui présente le candidat avec son public. Pas possible de laisser un commentaire qui sera exposé au regard de tous, au bout des multiples liens de Google qui pointent vers Maritima Info.
Le débat est ouvert sur un site personnel et dédié de Gaby Charroux, plus les réunions publiques tenues en pays conquis par le candidat : http://www.gabycharrouxnotremetropole.fr/
Et là on peut déposer des messages, il y en a 5 et 3 ont fait l’objet d’une réponse du candidat : http://www.gabycharrouxnotremetropole.fr/contribuez.html
Campons le décor de l’alternative. L’opposition de gauche ne va le plus souvent pas au-delà de cette double critique à l’égard de Gaudin, que les grands élus de gauche ménagent en même temps, de même que le gouvernement :
1) Sa politique est celle qui lui est dictée par les investisseurs, d’où notamment, une inflation d’opérations commerciales (les investisseurs ont apparemment beaucoup de capitaux à placer, selon l’adage que le commerce marche toujours, tandis que les marges sont faibles dans l’industrie, où la compétence des investisseurs est faible aussi), qui n’aide pas pour le moment le petit commerce de rue plus traditionnel à se renouveler, même en centre ville.
2) Il gagne ses élections en s’appuyant sur un certain nombre de grandes familles conservatrices et leurs réseaux, quelles que soient les compétences des hommes et des femmes montés au conseil municipal. Mais le chef est assuré d’être respecté et il récompense : http://www.solangebiaggi.com/wp-content/uploads/2010/02/DISCOURS-legion.pdf
Qu’on le doive à l’équipe municipale ou non, ce qu’on sait moins, c’est que Marseille a été la grande ville de France où il s’est vendu le plus de surface en zones d’activités (Marseille Aménagement et la structure qui a suivi, dont la justice a eu à se préoccuper) et où il s’est créé le plus d’emplois. L’école et la formation permanente étant ce qu’elles sont à Marseille, où les besoins de pédagogie sont plus importants qu’ailleurs, ces recrutements, souvent dans des domaines nouveaux ou vers des qualifications nouvelles, se sont faits de plus loin que de Marseille. Ce qui a été bon pour un solde migratoire en déroute, mais moins bon pour faire baisser le chômage.
Mais peut-on vraiment comparer une grande ville aux communes qui l’entourent ? Une grande ville comme Marseille ou Lyon, a aussi des dessous, qui étaient assez maîtrisés à l’époque de Defferre. Actuellement ? On ne sait rien de ce jeu plus discret. Sociologues, urbanistes, économistes, le tour de la question de ce qu’est une grande ville n’a pas encore été fait.
Celle-ci déborde de toute part sur son environnement. Si l’on s’arrête sur le fonctionnement économique, les desserrements d’entreprises marseillaises ont grandement favorisé la création d’emplois nouveaux et la fiscalité dans les villes de son environnement : Ville Nouvelle de Vitrolles, Marignane, St-Victoret, Les Pennes-Mirabeau, Aix (directionnel et distribution, péri-portuaire même) et le Pays d’Aix (transmutation de l’instrumentation de Marseille et de l’Etang-de-Berre vers ces fameuses entreprises technologiques), et enfin Aubagne, Gémenos et La Ciotat, avec une grande moisson de PMI soutenues grâce aux aides à la reconversion des chantiers navals fermés. Fermés parce que leurs prestations étaient trop éloignées de celles requises actuellement pour l’entretien et la réparation navale pratiqués à Marseille et à La Ciotat. Ou de celles de STX à St-Nazaire pour la construction navale. La périphérie s’est enrichie, tandis que Marseille dont on sait que les canons des fortifications de Vauban pouvaient être tournés vers la ville, n’a pas été aidée par l’Etat avant que n’arrive Euroméditerranée. Au point qu’on a assisté à un certain dédoublement métropolitain avec Aix, où l’immobilier d’entreprise accueillait en masse, alors qu’à Marseille, entre l’ancien et l’offre neuve, forcément plus chère, on était arrivé à un certain marasme. La situation est redressée maintenant et il se place à nouveau davantage de surfaces à Marseille qu’à Aix. La distribution de la population immigrante a également été sélective entre Aix et Marseille. Et elle le reste, avec tous les problèmes éducatifs qui lui sont liés à Marseille.
C’est dans ce décor qu’il faut placer les villes « concurrentes » d’Aix, d’Aubagne et de Martigues, qui a moins bénéficié du desserrement marseillais, mais où la pétrochimie et le raffinage généraient des revenus fiscaux propres à transformer la ville en paradis.
Martigues et Aubagne sont deux villes communistes leader dans les Bouches-du-Rhône. A la tête de revenus fiscaux importants, plus le secours de l’endettement à Aubagne, ces villes ont eu les moyens d’une politique urbaine et sociale, culturelle, de communication et de débat même, qui les ont fait citer en exemple. Et ont assuré le maintien des équipes municipales dans le temps. Cela avec une population souvent ouvrière qui en ressort éduquée, bien logée, bénéficiant de nombreux équipements culturels et sociaux. Evidemment que les élus et une partie de cette population, qu’on a fait voter à Aubagne contre un rattachement à Marseille, ne voit pas d’un bon œil de partager au sein d’une métropole à laquelle la maire d’Aix fait la guerre. Pourtant ce qu’a cette périphérie est venu de Marseille. Cela a été moins le cas pour Martigues, qui souffre toujours d’un déficit d’emplois par rapport à une mono-industrie qui accroît sa productivité tout en réduisant ses effectifs. Mais les Martégaux trouvent les emplois qui manquent dans la périphérie, jusqu’à Marseille.
Alors critiquer Marseille dans ce petit livre, sans doute nourri d’une préparation de la part de spécialistes du parti, dont en économie, critiquer Marseille parce que Gaudin a ouvert les vannes aux investisseurs qui ont développé pléthore de surfaces commerciales, est assez rigolo. Martigues et Aubagne ont fait exactement la même chose, au motif de l’emploi, suscitant comme à Marseille les récriminations des commerçants traditionnels. Le premier boom de l’emploi à Martigues, avec sa grande zone d’activités, a été consécutif à la forte démographie de la ville au début de son ascension. C’étaient des emplois commerciaux et de service. Les extensions récentes de grandes surfaces jouent sur cette corde également. Tandis qu’à Aubagne, c’est une guerre des implantations avec Marseille, que la grande ville essaie de gagner à la Valentine, avec un réseau viaire maintenant complètement saturé. Une meilleure coopération dans un cadre métropolitain sera la bienvenue.
Une autre affirmation du petit livre est de dire que les milieux patronaux avaient renoncé à soutenir l’industrie. Je dirais juste que les premières fois que j’ai entendu parler des emplois commerciaux et du tourisme, comme ceux d’une modernité à soutenir, face à une industrie en régression, c’est de la part de professeurs et de chercheurs de l’université à la poursuite de la mode. Plutôt PS que PC il est vrai.
Le plaidoyer du petit livre pour une gestion publique de l’eau et de l’assainissement est plus crédible (p 50) : « A Marseille, en 2012, l’eau et la gestion du réseau d’assainissement, confiés au privé, revenaient à l’année à 395 € par foyer pour une consommation moyenne de 120 m3. A Martigues en 2013, le même service était rendu pour 261 € ». Mais les contraintes et la complexité sont malgré tout plus importantes dans une grande ville. La source d’eau de secours de Marseille, constituée par la Galerie de la Mer, des mines de Gardanne à l’Estaque, est alimentée sous Marseille par les fuites d’un très vieux réseau d’assainissement. Heureusement, un tubage la prend plus loin.
Martigues n’a pas fait des prodiges (comme Aubagne, tout en puisant dans Marseille), dans le développement de l’emploi industriel ou de la recherche développement. Si la grande industrie battait de l’aile, la ville serait dans la panade. Et ses ressources sont telles, qu’une grande partie du foncier de la commune lui appartient. Bien sûr, ça permet une gestion appropriée de l’espace et de déclasser ici ou là pour réaliser un lotissement ou un équipement public, mais c’est quand même une gestion un peu rentière, disons patrimoniale, alors que des moyens auraient pu être orientés en faveur du développement de nouvelles activités industrielles, assez conformément aux espoirs des enfants de la population ouvrière de la ville. Mais c’est difficile, ici comme à Marseille, et on voit qu’à Rousset on se casse les dents avec cette Silicon Valley à la française, qui a englouti les subventions publiques dans un véritable tonneau des Danaïdes. Alors coopérons à l’échelle d’une métropole pour faire mieux, d’autant qu’aucune commune autre que Martigues n’a eu le niveau et l’antériorité de ressources fiscales de cette ville, une abondance qui lui permet de valider un schéma qui sera difficile à partager. Ce manque de partage était déjà dénoncé par Port-de-Bouc, en tout cas avant l’intercommunalité.
Une idée intéressante, la création pour les transports d’une Société Publique Locale (SPL) qui articulerait les efforts déjà faits avec les mises en œuvre à pousser ailleurs, mais surtout, qui déborderait du cadre métropolitain. On ne peut pas considérer pour les transports, qu’au-delà de la métropole on tomberait dans le vide d’avant Galilée. Ce serait peut-être aussi mieux prendre en compte le principe de réalité que le livre blanc de la mission de préfiguration. Mais les entreprises (privées et publiques) devront être mises davantage à contribution, si possible au-delà du plafond actuel de 2 % pour la taxe transport.
Le maître mot du programme est la gestion publique des services publics, avec une instance de contrôle des utilisateurs. On serait tenté de penser que cette gestion publique court parfois le risque d’être dispendieuse par manque de rigueur et un accroissement continu des effectifs, mais pourquoi l’inverse ne serait pas possible ? Pas mal de maires de cette future métropole, dont la maire d’Aix, se diront que ce sera peut-être le moyen de faire le ménage dans certains services de la ville de Marseille.
Les propositions économiques du député, en termes de schémas et de filières sont assez théoriques et éloignées du fonctionnement réel de l’économie. On n’est pas loin d’une sorte de planification atténuée à la soviétique. Adoucie par un travail de reprise des entreprises en difficulté, mais la notion de marchés et de concurrence internationale n’est guère prise en compte. Sans doute parce qu’il s’agit de l’enfer des multinationales. On ne peut pas s’inscrire dans la mouvance du Front de Gauche sans mélenchoner. Encore que Mélenchon bouge avec l’actualité et qu’il défend lui aussi maintenant l’économie de la mer, comme Charroux.
Une certaine haine des technocrates déborde du petit livre, haine compréhensible lorsqu’ils se substituent aux élus qui ont à traduire les attentes de la population. Mais les technocrates peuvent aussi avoir une vue renouvelée du fonctionnement de la société, de son arrière plan, qui mettent à mal les schémas idéologiques (parce que dépassés) de tout le soubassement sommairement marxiste de ce petit livre. Militer pour la culture et le savoir, comme le fait le maire de Martigues, implique un certain pluralisme dans le débat, plutôt que de le confiner. Cette haine des technocrates pourrait bien couvrir un refus de se remettre en question.
Michel Vaxès dans sa postface fait plutôt l’apologie de l’œcuménisme, d’une politique évangélique, avec un coup de goupillon en direction de ceux qui ont une foi chrétienne. Un rapprochement osé : « Marx rejoindrait-il Jésus autour des racines communes de l’Amour du prochain, de l’espérance humaine, de l’accomplissement de toutes choses », nous dit-il. Marx n’a quand même pas eu les mêmes disciples que Jésus. Mais leurs églises respectives se sont par la suite distinguées chacune par le même assujettissement du prochain, les mêmes tortures et les mêmes massacres à l’égard de ceux qui ne pensaient pas comme elles.
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J’ignore si ça concerne tous les utilisateurs, moi c’est avec Firefox 42 et Windows 10.
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