Un film dénonce le modèle low cost de Corsica Ferries
Un film dénonce le modèle low cost de Corsica Ferries
Au nom de la concurrence, on pourrait aboutir à "un monopole" à la Corsica Ferries. Au terme de notre entretien, Enrico Porsia résume le paradoxe du dossier de la desserte maritime de la Corse, avec la possible disparition de la SNCM dans les prochains mois. D'autant plus qu'en termes de "distorsion de concurrence", ce qui est reproché par l'Europe à la compagnie marseillaise, son homologue italien n'est pas en reste, assure le journaliste.
Connu pour son enquête sur le système Ryanair, il a récidivé dans sa dénonciation du low-cost avec l'armateur aux ferries jaunes. Le documentaire, qui n'est en fait qu'une première partie, a été diffusée lundi sur le Danielle Casanova, QG des personnels en grève de la SNCM. Alors que le conflit social se durcit, il fournit d'ailleurs des arguments à la CGT marins, qui a participé à son financement avec le magazine Option de la CGT. "Je n'apporte pas des armes, j'essaie de regarder objectivement quelle est la réalité des choses. C'est pousser plus loin mes enquêtes antérieures […] Je n'ai eu aucun contrôle, aucun coup de fil." Il y se dit même "fier d'avoir eu une subvention des marins de Marseille plutôt que travailler pour un marchand de canons comme Dassault au Figaro par exemple".
Pavillon bis
Au coeur du système Corsica, on trouve notamment la question du pavillon, ce petit drapeau qui flotte sur le navire mais qui conditionne aussi tout un ensemble de règles sociales applicables. La SNCM, comme son partenaire la Méridionale, naviguent sous pavillon français de premier registre. La Corsica, elle est sous pavillon italien. Et pas n'importe lequel mais le pavillon bis. À l'image de ceux créés par plusieurs pays européens, –dont la France avec le RIF– il fixe un cadre social bien plus favorable.
À l'origine, il s'agissait pour leurs armateurs de faire face à la concurrence internationale des pavillons dits "de complaisance" (Panama etc.) tout en restant sous les couleurs nationales. "Par contre, en Italie, il sert aussi pour le cabotage, les trajets entre la côte et une île", souligne-t-il. Ces dernières années, on a ainsi vu des contestations liées à son utilisation par Louys Dreyfus sur les lignes transmanche ou Grimaldi Ferries entre l'Italie et la Grèce. Cette question était l'un des points de la grève déclenchée en janvier par les personnels de la SNCM et la CMN. Parmi les engagements pris par le ministre des Transports Frédéric Cuvillier, figurait l'application du principe de "l'État d'accueil", qui fait dépendre les règles sociales du port accosté. Le très attendu décret a été présenté au conseil d'État fin mai. "C'est le devoir du gouvernement d'imposer les mêmes règles à n'importe quelle entreprise qui pratique une activité commerciale sur le territoire français", conclut Enrico Porsia.
Commentaires
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bof!!! que fait la dgccrf ou l’ue? que font nos bon socialistes?
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son film sur le système Ryanair nous a beaucoup appris sur le low cost en général et sur son financement illégal
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OUI un film trés solidement documenté,et avec une bonne diversité des sources, qui donne bien des clés de compréhension de la situation ayant conduit au conflit en cours,visiblement celui de la dernière chance! La bataille pour le marché de la desserte maritime de la corse est une partie totalement truquée et,au final,joué d’avance,dans le cadre des règles de la dite “Concurrence Libre et Non Faussée” de notre belle et prometteuse “Union” Européenne. Un film a mettre urgemment dans toutes les mains! (visible en ligne sur Daily Motion)
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