Un décès à Pôle emploi suscite inquiétude et rejets chez les agents
Un décès à Pôle emploi suscite inquiétude et rejets chez les agents
La maladie qui se propage le plus vite reste la rumeur. Pôle emploi en a fait l'amère expérience à Marseille depuis une dizaine de jours. Le décès d'une employée, malade de longue date, de l'agence de Bougainville a créé un vent de panique auprès de ses collègues. Depuis des années, cette antenne ne rassure pas ceux qui y travaillent : régulièrement, de fortes odeurs y sont ressenties. Suffisant pour qu'après ce décès, d'autres histoires remontent à la surface. N'y a-t-il pas eu plusieurs agents se plaignant de problèmes respiratoires ? D'aucuns veulent exercer leur droit de retrait. La direction décide le jeudi 26 septembre de fermer le site de Bougainville.
Le mercredi matin, premier jour de fermeture de l'antenne, il est prévu que les agents trouvent une nouvelle affectation provisoire dans plusieurs agences réparties dans la ville. Quelques-uns sont ainsi fléchés vers l'agence chargée du suivi des cadres, à Pont-de-Vivaux. Mais leurs nouveaux collègues ne vont pas les laisser s'y installer. "Des réactions individuelles", pondère la direction. Le coup est rude pour les agents éconduits. "C'est une action de conservation", esquisse l'élu CFDT du CHSCT Jean-Marc Cavagnara. "À partir du moment où la communication n'est pas passée, quand on ne sait pas, on se protège, poursuit-il. C'est un peu l'instinct grégaire qui reprend le dessus."
Persiste la violence du geste. Dans un tract interne que nous nous sommes procuré, le syndicat CFTC compare, pour dénoncer la stigmatisation, les Bougainvillois à "des pestiférés contaminants" mais refuse aujourd'hui de communiquer sur ses propres écrits. "L'autre agence, bien forcée de les accueillir suite à cela, a sorti les produits chlorés pour nettoyer après leur passage", poursuit ce document. De quoi accentuer le sentiment d'une "psychose" comme le lâche du bout des lèvres Jean-Marc Cavagnara.
Un décès pas lié au lieu de travail
L'agence close, "une expertise de l'air par un cabinet indépendant et un contrôle sanitaire avec l'agence régionale de santé" ont pourtant été engagés, explique la direction, afin de dissiper les craintes des agents. Mais, au lieu de calmer les esprits, ces mesures ont d'autant accentué la crainte. Laissant libre court à l'adage qu'il n'y a pas de fumée sans feu… Dans ces moments, l'attente que demanderait le temps de l'expertise n'est pas celui de la discussion collective.
Un comité d'hygiène et de sécurité est finalement convoqué de manière exceptionnelle mardi 1er. Les représentants de la direction veulent rassurer les élus du personnel. Les premières analyses de l'ARS n'établissent "pas de lien de causalité directe entre le décès et la présence sur le lieu de travail", leur explique-t-on alors tandis que les analyses de qualité de l'air se poursuivent.
Ces deuxièmes études toujours en cours, l'agence de Bougainville a tout de même rouvert ce matin et les agents ont retrouvé leur bureau d'origine. Chacun essaie de comprendre comment le bruit a pu ainsi grossir pendant quelques jours. À l'agence du carré Gabriel où l'on a accueilli plusieurs Bougainvillois, des agents pointent "une agence cadres du Sud qui ne voulait pas voir ceux du Nord". L'idée d'une fracture territoriale est bien entendu rejetée par la direction qui ne veut y voir que des actes individuels. Les syndicats y décèlent quant à eux un problème plus profond. "Ce n'est pas comme si la vie à Pôle emploi était un long fleuve tranquille", euphémise Jean-Marc Cavagnara alors que la fusion ANPE/Unedic a durablement marqué les esprits.
"Ça n'obère pas le fait qu'on est dans une démarche d'amélioration des conditions de travail. C'est une agence pour laquelle on est en recherche pour rentrer dans un référentiel immobilier différent. Cela veut dire déménager si les locaux ne peuvent être aménagés conformément à ce référentiel. On est dans une échéance à 18 mois", détaille Catherine Bedenes, directrice en charge de la stratégie à Pôle emploi. D'ici là, les recalés de l'agence Bougainville devront patienter.
Commentaires
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Solution simple et rassurante : obliger les demandeurs à se passer un gel hydroalcoolique sur les mains avant de passer au guichet.
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Faudra pas s’étonner si les Marseillais passent pour des guignols après cette histoire. On a ce qu’on mérite 🙁
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Ce n’est pas un comité hygiène et sécurité qu’il leur faut mais une expertise psychologique, c’est complètement abracadabrantesque cette histoire !!!
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“Référentiel”, j’adore. Dans une cour de récré, réf… bondissant, c’est un ballon de foot. S’il est aussi “aléatoire”, c’est un ballon de rugby. Le pion, ou toute autre autorité est aussi un “référentiel”, ici il s’agit de normes immobilières… “.Nous sommes tous des pianos à queue.” (05/1968).
Référentiel, ç’est plus simple et ça plait bien…
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