Twittoscopie des politiques marseillais

Twittoscopie des politiques marseillais

Petit à petit, l’outil est en train de prendre sa place dans le champ politique. Au niveau national, comme le montre un article ce mercredi du Figaro (Twitter, la politique en 140 signes, accès réservé aux abonnés) avec 2000 élus inscrits selon la société Semiocast mais aussi au niveau local, à l’image d’un relativement nouveau venu sur le réseau social, le conseiller municipal délégué à la Mer Didier Reault (UMP).

Quelle place ? Celle ci est de fait très variable suivant les politiques. Première utilisation évidente : le porte-voix. « Avant, quand on voulait réagir, on appelait l’AFP et on dictait sa réaction à une sténo. Maintenant, mes réactions, je les postes directement sur Twitter. Ca va plus vite et c’est plus vite repris », explique au Fig’ l’ancien ministre Dominique Bussereau (UMP). Avec du coup une pensée structurée pour 140 signes (limite imposée par l’outil) ? La première adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), rétorque à 20 minutes qu’« on peut dire des choses en 140 signes » et surtout renvoyer à des argumentations plus détaillées.

Inaugure le Silo, préside le Sénat…

C’est ce que font par exemple les présidents socialistes des conseils général et régional Jean-Noël Guérini et Michel Vauzelle, le vice-président de Marseille Provence Métropole (MPM) Renaud Muselier (UMP) ou le président du groupe communiste au conseil municipal Frédéric Dutoit en pointant régulièrement vers leur blog. Autre poids lourd politique local Jean-Claude Gaudin, se contente d’un champ plus réduit : annoncer son activité (inauguration, interviews), le tout de manière couplée avec son compte Facebook. Le président de MPM Eugène Caselli (PS) n’ayant lui posté qu’un seul message en avril dernier.

Avec une illustration de cette utilisation à sens unique : le maire de Marseille n’est « abonné » qu’à un seul utilisateur, lui-même inactif. Michel Vauzelle est lui un peu plus interactif, mais loin de la deuxième catégorie : ceux qui twittent et retweetent (retransmettent des messages d’autres utilisateurs) plus régulièrement et surtout de manière moins institutionnelle.

Piques et retape

S’ils font régulièrement la retape respectivement pour François Hollande (#FH2012 @fhollande a vraiment été convaincant ce soir,clarté,autorité,engagement) et pour la majorité présidentielle (« Le plan de rigueur annoncé par Fillon constitue une solution indispensable pour sortir la France de la stagnation et de l’endettement ») le maire PS du 1/7 Patrick Mennucci et la députée UMP Valérie Boyer interpellent aussi leurs adversaires politiques (#ParcNationalCalanques @DidierReault A quoi sert l’activisme des Tessierboys sur le sondage parc?Guy aussi passe le week-end a cliquer?) et suivent les jeux passagers du réseau social (Un Chevènement ça trompe énormément ! Qqn l’a fait ? #remplaceunmotdansuntitredefilmparchevenement).

Les plus accrocs étant la vice-présidente du conseil régional Gaëlle Lenfant (PS), Didier Reault ou le premier adjoint au maire du 13/14 Stéphane Mari (PS), qui utilisent Twitter quasiment comme Monsieur Tout le Monde. C’est d’ailleurs ce que montre un classement réalisé grâce à Klout (outil, certes imparfait, qui mesure l’activité et l’influence sur les réseaux sociaux) : ils se classent en bonne position (Gaëlle Lenfant étant la championne locale) malgré un nombre d’abonné beaucoup plus faible que leurs homologues maires ou parlementaires.

Pas l’outil miracle

Auprès d’une audience qui reste, et l’article du Figaro le rappelle, toutefois limitée : « le réseau compte 3,5 millions d’abonnés, parmi eux 100 000 seulement s’expriment sur la politique », toujours selon Semiocast. Avec en son sein beaucoup de journalistes, communicants, professionnels du Web ou militants associatifs, mais peu de citoyens lambda. « Twitter pour toucher le grand public dur ! », répondait d’ailleurs récemment Didier Reault à un utilisateur.

Quant à mobiliser les foules pour aller voter, là aussi les réseaux sociaux ne sont pas le bon cheval. Dans un sondage d’octobre 2011 d’Opinion Way pour APCO-La Revue Parlementaire, seulement 14% des Français (qui plus est internautes puisque le questionnaire était en ligne) interrogés affirmaient qu’ils accorderaient « une attention importante » aux comptes des candidats sur ces réseaux pour choisir entre eux en 2012.

(« Score » arrêté 9 novembre à 17h. Un oubli ? N’hésitez pas à nous le signaler)

Actualisation : twittos marseillais très actif, le militant associatif et socialiste Jean-Paul Kopp a mis sur pied une liste directement sur le site de Klout, qui a l’avantage de s’actualiser en temps réel (et donc de prendre en compte une récente modification du mode de calcul du « score).