Trois ans après la fin des travaux, la halle Kléber s'entr'ouvre à peine
Trois ans après la fin des travaux, la halle Kléber s'entr'ouvre à peine
Derrière la charpente métallique de la halle, un petit groupe de jeunes s'est regroupé dans un coin du square, rue Kléber. Sébastien Zanello, artiste plasticien, leur donne quelques consignes et leur distribue du matériel. Les animateurs de la Maison pour tous les incitent à participer. Les ados commencent à entortiller des fils de fer colorés. C'est le quatrième atelier artistique participatif organisé dans le cadre de La Cité des possibles. Claire Grimaud, des Robins des villes, une des associations à l'initiative du projet, explique le choix de la halle Kléber, au coeur "d'un quartier en transformation, pour porter la parole et les attentes des habitants sur l'aménagement et l'utilisation de l'espace public". En l'occurrence, c'est plutôt la non-utilisation qui fait débat au sujet de la halle Kléber, fermée pour une durée indéterminée, malgré son emplacement stratégique, au coeur du quartier Saint-Lazare.
Du XIXème siècle aux années 90, sous cette halle se tient le marché Saint-Lazare, puis les voitures viennent stationner au milieu des quelques étals restants. L'espace est ensuite fermé pour raisons de sécurité, le toit menaçant de s'écrouler. La halle Kléber reste alors abandonnée pendant dix ans jusqu'à ce qu'Euroméditerranée qui a la halle dans son périmètre prévoit l'aménagement du lieu en espace public. Financés à hauteur d'1,6 millions d'euros, les travaux commencent en juillet 2009. la halle Kléber devenue à la fois square et lieu ouvert aux associations de quartier ouvre en juillet 2010. Jamais inaugurée, elle est fermée dans la foulée, suite à des dégradations. Les portails sont soudés, jusqu'à nouvel ordre.
Un problème de gestion
Trois ans après, les ateliers artistiques de La Cité des possibles permettent donc d'animer un lieu resté longtemps sans vie. Jusqu'au début du mois de juin, les groupes de jeunes et de femmes de la Maison pour tous Kléber, située à deux pas, y travailleront avec des artistes pour créer une grande fresque représentant un parcours entre les différents espaces du quartier. Selon l'artiste présent vendredi, Sébastien Zanello, "il s'agit de créer un vocabulaire avec des photos et de la peinture, pour parler du quartier, de l'espace public. Le résultat final sera présenté sur les murs du square". Le président du CIQ Saint-Lazare Racati, Mohamed Ben Aoun, précise que "l'ouverture s'est faite à l'initiative des associations, elle n'est qu'occasionnelle et temporaire, quand les ateliers se termineront, le square refermera".
Ce dernier affirme que "personne, ni la mairie centrale, ni la mairie de secteur, ne veut s'occuper de la gestion du lieu". C'est bien un problème d'intendance qui empêche les habitants de profiter de l'espace. À l'ouverture de la halle Kléber, en 2010, rien n'avait été prévu pour sécuriser le lieu. Aucun agent n'avait été assigné à la fermeture du parc par la mairie centrale, et Lisette Narducci refusait le transfert de gestion vers sa mairie. L'adjointe UMP aux espaces verts, Laure-Agnès Caradec avait alors mis en avant "le manque de personnel de la police des parcs".
"Rendre l'équipement au quartier"
"Les habitants s'inquiètent des nuisances. Le jardin Ruffi, situé à quelques mètres de la halle, n'est déjà pas géré et ouvert toute la nuit", précise Mohamed Ben Aoun. Une des solutions envisagées était celle d'une gestion déléguée à une association "mais la Maison pour tous Kléber refuse d'être responsable de la fermeture du parc, en cas de difficultés à fermer ou d'accrochages avec des utilisateurs", formule le président du CIQ. Ce dernier affirme "être en contact permanent avec la mairie de secteur qui tente régulièrement d'attirer l'attention de la mairie centrale sur ce problème. Même si, à chaque rencontre, la mairie de Marseille s'engage à envoyer un fonctionnaire de la police des jardins, rien n'est fait et le square reste fermé."
Directrice de la Maison Pour Tous Kléber, située à quelques mètres, Odile Flores regrette que "dans un quartier si dépourvu en équipement public, la population et les associations ne puissent pas profiter de cet espace". En effet, la halle Kléber fait directement face à deux écoles. "Les parents pourraient s'y reposer en attendant les enfants, qui y joueraient en sortant. C'est très triste de laisser un tel lieu vide, il faudrait rendre l'équipement au quartier". Il y a peu d'espaces verts et de lieux publics dans ce secteur d'habitat ancien et paupérisé. De plus, les riverains eux-mêmes avaient choisi la proposition d'un square lors de la concertation organisée par Euroméditerranée avant les travaux.
Mohamed Ben Aoun déplore que "ce secteur pauvre mais central soit laissé à l'abandon. Les habitants ont déjà attendu douze ans pour que le lieu soit rénové, s'il s'agissait d'un quartier plus riche et potentiellement touristique, le square ne resterait pas fermé". Les habitants pourront profiter d'un espace public vivant jusqu'en juin. Après la halle refermera ses portes, jusqu'à nouvel ordre.
Commentaires
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Encore un bel exemple de l’irresponsabilité des élus marseillais … aux dépends et au mépris de nos concitoyens.
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Sachez que pour tous les petits espaces publics dans les quartiers, MPM, la Ville et les mairies de secteur (qui n’ont pas de moyens en propre) se renvoient constamment la balle , et ceci sur tout Marseille. La communauté urbaine ne prend en charge que les rues et trottoirs (et attention, au delà de 2 m de large,il faut se battre c’est déjà trop large les piétons peuvent se contenter se contenter de 1,5 m, le minimum légal….), et , mais c’est récent, quelques espaces qui sont politiquement significatifs: places des noyaux villageois (les CIQ sont là), places du centre ville touristique. La ville considère ne pouvoir prendre en charge que les parcs publics classiques (minimum 1 Ha fermé) et les espaces sportifs , et délègue aussi aux mairies de secteur la gestion de petits équipements (terrain de jeux,terrains de boules, etc … Mais les moyens que les mairies de secteur récupèrent alors sont insignifiants et sans commune mesure avec les frais de gestion d’espaces très fréquentés: d’où la position de Lisette Narducci sur la halle Kleber sans doute. Quant aux autres espaces publics, comme les cheminements piétons, les placettes et les espaces ouverts dans les quartiers plus périphériques, c’est l’abandon ou au mieux le règne de la débrouille. Cette guéguerre entre MPM et la Ville sur “qui fait quoi” sur fond de crise financière et de manque de moyens, existe depuis la création de la Communauté urbaine en 2003-2004, mais depuis que Gaudin s’est fait souffler la présidence de la Communauté Urbaine, ca s’est aggravé. Pendant ce temps, on va nettoyer au chiffon à lustrer les quelques centaines de m² de l’ombrière de Foster sur le Vieux port (une belle réalisation par ailleurs …). Les espaces publics dans les quartiers sont aujourd’hui globalement abandonnés.
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Sachez que pour tous les petits espaces publics dans les quartiers, MPM, la Ville et les mairies de secteur (qui n’ont pas de moyens en propre) se renvoient constamment la balle , et ceci sur tout Marseille. La communauté urbaine ne prend en charge que les rues et trottoirs (et attention, au delà de 2 m de large,il faut se battre c’est déjà trop large les piétons peuvent se contenter se contenter de 1,5 m, le minimum légal….), et , mais c’est récent, quelques espaces qui sont politiquement significatifs: places des noyaux villageois (les CIQ sont là), places du centre ville touristique. La ville considère ne pouvoir prendre en charge que les parcs publics classiques (minimum 1 Ha fermé) et les espaces sportifs , et délègue aussi aux mairies de secteur la gestion de petits équipements (terrain de jeux,terrains de boules, etc … Mais les moyens que les mairies de secteur récupèrent alors sont insignifiants et sans commune mesure avec les frais de gestion d’espaces très fréquentés: d’où la position de Lisette Narducci sur la halle Kleber sans doute. Quant aux autres espaces publics, comme les cheminements piétons, les placettes et les espaces ouverts dans les quartiers plus périphériques, c’est l’abandon ou au mieux le règne de la débrouille. Cette guéguerre entre MPM et la Ville sur “qui fait quoi” sur fond de crise financière et de manque de moyens, existe depuis la création de la Communauté urbaine en 2003-2004, mais depuis que Gaudin s’est fait souffler la présidence de la Communauté Urbaine, ca s’est aggravé. Pendant ce temps, on va nettoyer au chiffon à lustrer les quelques centaines de m² de l’ombrière de Foster sur le Vieux port (une belle réalisation par ailleurs …). Les espaces publics dans les quartiers sont aujourd’hui globalement abandonnés.
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bravo . vivement 2014 . Je ne sais pas si ça sera mieux , mais ça ne peut pas etre pire !
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Encore un exemple du non respect de nos citoyens face à des élus qui tentent de redynamiser un quariter, une ville.
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À y vivre quotidiennement, il est fort triste de ne voir en ce bel espace, l’incarnation pérenne de l’inconséquence de “nos élus”, en lieu et place des enfants du quartier qui s’y amusent …
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