Transdev nomme un nouveau capitaine à la SNCM avant la tempête

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le 26 Mai 2014
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Transdev nomme un nouveau capitaine à la SNCM avant la tempête
Transdev nomme un nouveau capitaine à la SNCM avant la tempête

Transdev nomme un nouveau capitaine à la SNCM avant la tempête

Après la reprise en main du conseil de surveillance de la SNCM, le 13 mai dernier, l'actionnaire principal Transdev se pose désormais en patron. Dans une communication bien orchestrée, le nom du candidat maison à la présidence du directoire a ainsi fuité dans la presse dès ce lundi matin, via un courrier du PDG de Transdev adressé aux membres du conseil de surveillance. Dans l'entourage de Janaillac, on s'empresse de défendre le profil d'Olivier Dielh, actuel PDG de la filiale européenne de Barnes distribution, après être passé par les groupes La Poste, DHL, Danzas et Ducros. C'est comme patron de la filiale de cette dernière entreprise qu'il est passé par Marseille "où il a conservé des attaches"

Ses parrains insistent sur son profil de redresseur d'entreprises et d'homme ouvert à même de "rétablir un dialogue et rassurer les entreprises autour de la compagnie maritime, entend-on dans le même entourage. Rassurer. C'est en tout premier point ce dont l'entreprise a besoin". Il rejoindra au sein du directoire le directeur financier Marc François que Transdev a souhaité maintenir à son poste au contraire du directeur des ressources humaines Thierry Lecarpentier, très lié à la direction précédente. En marge du dernier conseil de surveillance et après la non reconduction de Marc Dufour, ce dernier faisait part de son dépit en défendant notamment les premiers bilans des départs volontaires inscrits au plan long terme (PLT).

Nice et Toulon dans le collimateur

Ce dernier document servait jusque-là de feuille de route collective aux membres du conseil de surveillance. Il a depuis coulé dans le béton au large des quais de la Joliette. Si les représentants de Transdev l'ont adopté par deux fois avant et après l'été 2013, il ne disent plus que du mal du plan porté par Marc Dufour et voté par les salariés. Du côté du groupe de transports, on tient à rappeler les conditions posées lors de cette adoption par le conseil de surveillance et, notamment le réexamen de la situation de Nice et Toulon. "Or, cet examen n'a jamais eu lieu", entend-on toujours dans les mêmes couloirs. 

Or, la fin de la desserte à partir de ces deux villes fait clairement partie des projets de l'actionnaire, confiés à son nouveau poulain. Dans ce cas, le nombre de licenciements serait bien supérieur à celui des départs volontaires négociés avec les syndicats dans le cadre de feu le PLT. Le début de la casse sociale annoncée depuis plusieurs mois par les syndicats en cas de sortie de route du plan de redressement. 

Ce lundi, l'entourage de Janaillac confirme la volonté de désengagement de Transdev dans un contexte contraint pour l'entreprise. Dans ce cadre, les contacts avec Daniel Berrebi, patron de Baja ferries, sont confirmés par la filiale commune de la Caisse des dépôts et de Veolia. Des rencontres ont eu lieu "comme avec tous les investisseurs sérieux" dont Siem, y précise-t-on. Une assertion qui fait s'étrangler les représentants des salariés, également membres du conseil de surveillance qui ne se souviennent pas avoir donné mandat aux représentants de Transdev pour négocier la vente de la compagnie.

"Pour nous, il s'agit d'une mascarade, commente Pierre Maupoint de Vandeul, représentant (CFE-CGC)  des salariés au sein du conseil de surveillance. Il s'agit d'allumer un contrefeu après les révélations du Marin sur le rôle d'intermédiaire joué par Magellan". Vendredi 23, l'hebdomadaire spécialisé avait révélé que les contacts entre Baja ferries et Transdev avait eu lieu via le cabinet Magellan mandaté pour trouver des solutions de financement de nouveaux navires. Les représentants des salariés ne manqueront pas d'interroger le drôle de rôle joué par la cheville ouvrière de Magellan, l'ancien haut fonctionnaire Pierre Sallenave.

"Conserver le maximum d'activités et d'emplois"

En dehors de cette volonté de désengagement, l'actionnaire n'annonce pas de feuille de route confiée à Olivier Diehl, si ce n'est, celle résumée par la formule de Janaillac : "ni fuite en avant, ni dépôt de bilan". En langage Transdev, cela peut se traduire par un premier état des lieux interne confié à la nouvelle équipe et une formule floue : "conserver le maximum d'activités et d'emplois" sans exclure la mise sous protection du tribunal de commerce déjà brandie par Antoine Frérot, PDG de Veolia. Cela entre en résonance avec les propos du ministre des transports, Frédéric Cuvillier qui parle désormais de "solution durable" sans beaucoup plus de précisions sur le ou les scénarios qui y mèneraient. 

Les représentants de l'Etat sont donc attendus au tournant de ce prochain conseil de surveillance. Déjà, en début de mois, quelques cars de police stationnaient préventivement au parc Chanot. Ce mercredi, ils pourraient mettre leur tenue en cas de coup de pression des personnels excédés par le vire-vire de l'actionnaire public. Dans la salle, les représentants des salariés ont promis d'ajouter quelques points à l'ordre du jour pour forcer ce dernier à se positionner clairement. Le nombre de départs contraints sera notamment mis sur la table. "Nous voulons également en savoir plus sur le périmètre d'action de la compagnie dans le futur", reprend Maupoint de Vandeul. La crainte est de voir la SNCM réduite à la seule délégation de service public vers la Corse, le reste de l'activité étant démantelée.

Ce nouvel épisode en forme de bras-de-fer n'aura pas la vertu de faire remonter les réservations pour les mois d'été, une des conditions multiples du redressement de la compagnie. Or, avec une nouvelle saison morte et des comptes en berne, la trésorerie de la compagnie pourrait accélérer les décisions concernant l'avenir de la compagnie. Transdev a déjà mis au pot cet automne et n'est pas prêt de remettre la main à la poche pour assurer la trésorerie des mois qui viennent. 

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Commentaires

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  1. jardin jardin

    MARSACTU VA AVOIR DE L’ACTU
    Le projet de Transdev et de l’État est pire que tout. La SNCM sera liquidée et les quelques personnels qui seront repris le seront s’ils résident en… Corse. En effet, la société qui va naviguer sur les lignes survivantes, de Marseille, sera gérée par l’assemblée de Corse. C’est l’une des négociations, secrètes, qui fait que l’on entend pas trop le syndicat nationaliste STC.
    De leur coté, les élus marseillais vont devoir expliquer à leurs (ex) électeurs, pourquoi ils n’ont pas réussi à empêcher cela.
    Qu’ils ne viennent surtout pas dire qu’ils n’étaient pas au courant.
    http://alainverdi.tumblr.com/

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  2. Anonyme Anonyme

    AVEC TOUTES CES TERGIVERSATIONS CE SONT ENCORE LES HABITANTS ILE VONT
    VONT FAIRE LES FRAIS TANT AU NIVEAU PECUNIAIRE QU AU NIVEAU DES LIAISONS ENTRE LA FRANCE ET LA CORSE
    BIENTOT IL N Y AURA PLUS DE BATEAUX………… ………………
    SCANALEUX

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