Tamazgha : un festival dédié à la musique berbère

Tamazgha : un festival dédié à la musique berbère

Le festival Tamazgha rend hommage au patrimoine musical d’Afrique du Nord. A l’initiative de l’association Sud Culture, les festivités se répartissent en trois soirées dédiées à la musique, au conte et à la danse berbère.

Les artistes qui entrent en scène durant le festival présentent un travail de mémoire axé sur la culture berbère. La programmation, dite « hors catalogue » en référence au choix d’inviter des musiciens peu connus du grand public, est basée sur des reprises de musiques longtemps jouées dans les cafés, les fêtes familiales et autres lieux improvisés. La soirée d’inauguration, ce jeudi 16 Juin à partir de 21h, est ainsi consacrée au chanteur de l’exil Allaoua Zerrouki avec des réinterprétations proposées par plusieurs artistes de la région lors d’un « café nord-africain ». Menouar Hammache, fondateur et coordinateur du festival, explique ce choix de programme : « Nous voulons recréer l’ambiance des réunions des artistes de l’exil des années 40-50. A l’époque, les populations émigrées se retrouvaient dans les cafés pour discuter, partager un moment convivial et chanter, comme le faisait Allaoua Zerrouki ». Cette approche fait quelque peu débat dans le sens où autrefois les femmes n’y étaient pas forcement conviées. « Mais dans le cadre de ce festival, il s’agit de faire un travail de mémoire sur les artistes et la musique berbère », répond le coordinateur du festival. « Aujourd’hui nous voulons donner à tous l’accès à cette culture ». Dans ce sens, on découvre entre-autre un récital gratuit de contes kabyles par l’écrivaine Salima Aït-Mohamed, présenté comme un voyage ethnographique, culturel et pédagogique dans la mémoire ancestrale. Celle-ci entre en scène vendredi 17 Juin à partir de 21h. La soirée se poursuivra en compagnie de l’artiste Théla, qui présente des poèmes et mélodies inspirés de ses origines franco-berbères, et du musicien Mhena MAMMERI, qui interprétera quelques chansons kabyles.

Une organisation bénévole

Le festival propose chaque année deux soirées gratuites organisées par des bénévoles de l’association. Pour cette nouvelle édition, ils sont une trentaine à s’être mobilisé pour que l’événement ait lieu, chacun étant sensible à la promotion de la musique d’ « Afrique du Nord », également appelé Tamazgha en berbère. Le conseil régional, principal financeur de l’événement, les subventionne à hauteur de 20 000 €. La question budgétaire est un souci au sein de l’association qui a du mal à réunir les fonds suffisants pour la promotion et l’organisation du festival. Les organisateurs expriment une attache importante à la scène locale et principalement au quartier Nord, où est implantée l’association. « Ici, c’est un désert culturel », conclut  le coordinateur du projet. Les artistes, locaux et internationaux, sont invités à se produire sur la scène du Théâtre de la sucrière (15^e), lieu de prédilection du festival.

Programme :

Les jeudi 16 et vendredi 17 Juin : cafés nord-africain et soirée conte/musique (entrée gratuite)
Le 18 Juin 2011 : concert et spectacle de danse (entrée payante : 15€/20€/25€)

Sur le site du festival