Stéphane Ravier veut des élus à la programmation de l’Espace culturel Busserine
Le 30 mars prochain, le maire FN Stéphane Ravier va proposer à son conseil d'arrondissement la nouvelle feuille de route de l'Espace culturel Busserine. Le comité de programmation qu'il souhaite mettre en place comprendra des élus de sa majorité. Ils "valideront" les choix de spectacles.
Depuis le 22 février, l'Espace culturel Busserine est fermé. Ses salariés ont été rapatriés en mairie de secteur.
Stéphane Ravier a changé de braquet dans sa com’. Ce mardi, il tient une nouvelle conférence de presse au cours de laquelle où il va présenter les délibérations qu’il propose à son conseil d’arrondissement, le 30 mars. Les journalistes pourront y redécouvrir des sujets déjà portés par le sénateur et maire de secteur ces dernières semaines : l’état des écoles du 13/14, les effets du chantier de la rocade L2 et l’Espace culturel Busserine (ECB).
Équipement culturel géré par la mairie de secteur, l’ECB est une salle de spectacles installée au cœur du quartier populaire du grand Saint-Barthélémy. Sa reprise en main par le maire de secteur FN a déclenché une véritable levée de boucliers, à la fois dans le quartier et dans le milieu culturel.
“Cohérence de la politique culturelle”
À ce sujet, le rapport qu’il va proposer à sa majorité comprend une surprise : il demande à son conseil d’approuver “la mise en place d’une commission d’étude et de validation de la programmation culturelle associant le personnel municipal de l’Espace culturel Busserine et les élus de secteur concernés”. Cette disposition est un peu la surprise du chef.
Jusque-là, le maire et son cabinet évoquaient la possibilité d’une commission associant le directeur général de service, la direction des affaires culturelles et les salariés de l’ECB en charge de la programmation. Y siègeront aussi les représentants de l’Association de promotion de l’espace culturel Busserine. Cette association est propriétaire du matériel de très bonne qualité utilisé par l’ECB. La mairie de secteur peut donc difficilement se passer de son regard. Son président n’est autre que l’ancien premier adjoint de Gaston Defferre, Jean-Victor Cordonnier.
Mais, avec cet article 2 du rapport soumis au conseil d’arrondissement, la mairie de secteur pose une cerise au goût aigre sur le gâteau de la refonte : désormais les fonctionnaires seront “épaulés” par une cohorte d’élus. Joint par nos soins, le cabinet du maire précise bien que cette commission aura la charge de “valider” les choix de programmation dans une logique de “cohérence de la politique culturelle”. Les “élus concernés” pourront être ceux délégués à la culture mais aussi à l’animation ou aux écoles selon les cas.
Fusée à deux étages
“Ce deuxième étage de la fusée” ressemble fort à une reprise en main de la programmation culturelle de l’ECB même si la mairie s’en défend avec force. “Sur France 3, le maire a dit qu’il ajouterait sans jamais supprimer. C’est une prise de position publique. Il n’est pas de la même génération politique que Jean-Claude Gaudin qui ne se mêle pas de la gestion au quotidien. Stéphane Ravier aime se plonger dans les dossiers. La culture est un domaine sensible. Mais ce n’est pas un crime de lèse-majesté de regarder de près ce qu’il se fait”.
Dans un premier temps, le maire avait demandé aux salariés de rejoindre la bastide Saint-Joseph où est sise la mairie de secteur. “Pour fédérer les compétences de l’ensemble des agents de la direction culturelle”, apprend-on dans le rapport. “Ils y étaient maintenus dans une salle d’attente”, selon certains d’entre eux. Le collectif de soutien à l’ECB avait salué leur retour dans leurs locaux comme le début d’une victoire. Ce nouvel étage de la fusée risque fort d’être vécu comme un missile à tête chercheuse.
Si elle est votée, cette disposition pourrait remonter jusqu’au conseil municipal. En effet, à son article 3, le rapport s’appuie sur une disposition du code générale des collectivités locales qui permet au conseil d’arrondissement de soumettre au conseil municipal “toute affaire intéressant l’arrondissement”. Pour ce faire, il doit soumettre ces questions huit jours avant la séance. Nul doute qu’il l’aura fait.
Stéphane Ravier tient le moyen de maintenir le feu médiatique et l’attention du conseil sur ses propositions. Maire d’un secteur fort de 150 000 habitants, il a peu de moyens et de compétences. En revanche, il use de toutes les cartouches pour faire parler de lui.
Commentaires
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Quand le FN veut de mêler de culture on peut craindre le pire !!! ce n’est pas leur spécialité ,( voir le festival d’ Avignon et autres par exemple!!! )
Pour eux culture = censure , c’est leur idéologie et leur histoire ….
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